Malraux : La domination du roman
Publié le 29/03/2011
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Après avoir marqué ce qu'il considère comme la différence essentielle entre l'artiste d'autrefois et l'artiste d'aujourd'hui : pour le premier, l'œuvre d'art est un objet, pour le second, elle cesse de l'être, Malraux ajoute une précision : Je vois dans l'affaiblissement de l'importance accordée aux objets l'élément capital de la transformation de notre art. En peinture, il est clair qu'un tableau de Picasso est de moins en moins une « toile «, de plus en plus la marque d'une découverte, le jalon laissé par le passage d'un génie crispé. En littérature, la domination du roman est significative, car, de tous les arts (et je n'oublie pas la musique), le roman est le moins gouverné, celui où le domaine de la volonté se trouve le plus limité. Combien les Karamazov, les Illusions Perdues, dominent Dostoïevski et Balzac, on le voit de reste en lisant ces livres après les beaux romans paralysés de Flaubert. Et l'essentiel n'est pas que l'artiste soit dominé, mais que depuis cinquante ans il choisisse de plus en plus ce qui le domine, qu'il ordonne en fonction de cela les moyens de son art. Préface à Sanctuaire de Faulkner, Gallimard, coll. Folio, p. 8-9.
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