Mme de Staël et la critique moderne.

   Matière. — Mme de Staël écrit dans le « Discours préliminaire « du livre intitulé De la Littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales : « Je me suis proposé d'examiner quelle est l'influence de la religion, des mœurs et des lois sur la littérature, et quelle est l'influence de la littérature sur la religion, les mœurs et les lois. Il existe dans la langue française, sur l'art d'écrire et sur les principes du goût, des traités qui ne laissent rien à désirer. Mais il me semble que l'on n'a pas suffisamment analysé les causes morales et politiques qui modifient l'esprit de la littérature. Il me semble que l'on n'a pas encore considéré comme les facultés humaines se sont graduellement développées par les ouvrages illustres en tout genre qui ont été composés depuis Homère jusqu'à nos jours. «    Quelle application a-t-on faite de cette théorie, et peut-on dire que Mme de Staël ait renouvelé par là le genre de la critique littéraire ?    Conseils. — Il semble que le plan du sujet puisse être le suivant :    1° La théorie de Mme de Staël : sa nouveauté (remarquez que c'est la théorie de Montesquieu appliquée à la critique littéraire, que c'est le principe de la relativité introduit dans la critique) ;    2° La théorie de Mme de Staël et la critique littéraire historique du XIXe siècle : exemples et applications (Taine, Sainte-Beuve) ;    3° Mme de Staël et la critique moraliste du XIXe siècle (Saint-Marc Girardin). Relever à ce propos des phrases comme celles-ci : « Il existe une telle connexité entre toutes les facultés de l'homme, qu'en perfectionnant même son goût en littérature on agit sur l'élévation du caractère «, ou encore : « La critique littéraire est bien souvent un traité de morale «, et peut-être découvrirez-vous que M me de Staël « classe « les ouvrages selon leur degré d' « utilité «.