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Nigeria

Publié le 11/04/2013

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nigeria
1 PRÉSENTATION

Nigeria, en anglais (langue officielle) Nigeria, pays d’Afrique occidentale. Sa capitale est Abuja, mais son principal centre commercial est Lagos. Le Nigeria est membre du Commonwealth.

Le Nigeria est ouvert sur le golfe de Guinée. Il est limité au nord par le Niger, à l’est par le Tchad et le Cameroun, et à l’ouest par le Bénin.

2 LE PAYS ET SES RESSOURCES
2.1 Relief et hydrographie

Le territoire du Nigeria couvre 923 768 km². Il occupe la partie basse du socle africain. Le pays est constitué par de vastes plateaux cristallins érodés, coupés par des cours d’eau qui alimentent les plaines des bassins du Niger et du lac Tchad. La rivière Komadugu et ses affluents prennent leur source sur les plateaux de Jos et de Bauchi (mont Goura, 1 600 m). Ils s’écoulent vers le nord-est dans une grande plaine marquée par des affleurements de granit avant de venir alimenter le lac Tchad. Le fleuve Niger pénètre dans le pays par le nord-ouest. Il reçoit les eaux de plusieurs affluents (Bénoué, Sokoto, Kaduna). La Bénoué vient de l’est (Cameroun) et rejoint le Niger sur le plateau central, et forme la ligne de partage entre le nord et le sud du pays. Leur navigation est entravée par les rapides. Seule la portion reliant Onitsha au golfe de Guinée (100 km) est navigable toute l’année. Le Niger se jette dans l’Atlantique, formant un vaste delta aux multiples canaux de près de 20 000 km2 (Port Harcourt). Au sud, la côte est faite de lagunes et de criques sablonneuses. La plaine côtière est couverte par des mangroves et par des forêts de palétuviers, qui s’étendent par endroits jusqu’à 16 km à l’intérieur des terres. Dans le delta du Niger, cette ceinture atteint 100 km. Enfin, à l’est du pays, le massif de l’Adamaoua s’élève en bordure du Cameroun. Le point culminant du Nigeria est le Dimlang (ou pic Vogel, 2 040 m).

2.2 Climat

Le Nigeria, en raison de sa latitude, décline, du nord au sud, toute la gamme des climats que connaît le continent africain. Sur la côte, l’air marin équatorial est chaud, chargé d’une forte humidité. Il amène d’importantes chutes de pluie. Progressivement en remontant vers le nord, le climat s’assèche : tropical sur les plateaux centraux, il devient semi-désertique au nord, sous l’influence des vents secs venus du Sahara (l’harmattan), avec des pluies de plus en plus rares.

La moyenne des précipitations est comprise entre 2 497 mm à Port Harcourt, dans le delta du Niger, et 869 mm à Kano, dans le nord du pays. L’ouest du pays, moins arrosé que l’est, connaît des précipitations oscillant entre 1 000 et 1 500 mm et 1 500 et 2 000 mm par an. Les températures varient également selon les saisons (de 25 °C à 32 °C au sud, de 35 °C à 41 °C au nord).

2.3 Flore et faune

La végétation du Nigeria correspond aux zones climatiques. Au sud, la région arrosée est en partie occupée par les restes des forêts tropicales denses, riches en feuillus (acajou). Les palmiers à huile y sont particulièrement nombreux. Sur les plateaux, les forêts cèdent la place à une savane arborée (baobab, tamarinier) qui couvre presque 40 p. 100 du territoire nigérian. Au nord-est, la végétation est semi-désertique. Les crocodiles et les serpents peuplent les marécages des forêts tropicales humides. Les grands mammifères africains, autrefois nombreux, ont disparu en raison d’un défrichement effréné. Quelques antilopes et hyènes vivent encore au nord du pays, ainsi que des chameaux et des chevaux utilisés pour le transport ou comme monture de prestige.

2.4 Ressources minières

Le Nigeria possède en quantité importante des gisements de minerai de fer et de sel dans la région de la savane. On trouve de l’étain et du niobium sur les plateaux (plateau de Jos). Le pays abrite de riches gisements de pétrole et de gaz naturel, situés dans le delta du Niger ainsi que dans la baie du Bénin et le golfe du Biafra. Le Nigeria recèle également de nombreuses mines de charbon, de plomb et de zinc et, dans une moindre mesure, des mines d’or et d’uranium.

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1 Démographie

Le Nigeria est le pays le plus peuplé d’Afrique : sa population, estimée à 138 millions d'habitants en 2008, a doublé depuis 1970. La densité moyenne de population est de 152 habitants au km². Le taux annuel d’accroissement de la population est en diminution : sur la période 1990-1995, il s’élevait à 3 p. 100, et en 2003 il atteignait 2,52 p. 100. La mortalité infantile a, en revanche, considérablement régressé, passant de 157,6 p. 1 000 en 1970 à 94 p. 1 000 en 2008.

La moitié de la population appartient aux groupes Haoussa et Peul (Fulanis), établis au nord. Les Yoruba occupent le sud-ouest du pays, les Ibo résidant au sud-est. À ces principaux groupes s’ajoutent une mosaïque de communautés plus petites : Edos, Ijos et Ibibios, au sud ; Nupes (islamisés) et Tiv (animistes) au centre ; Kanouri au nord-est, en bordure du lac Tchad.

3.2 Langues et religions

L’anglais est la langue officielle du Nigeria. Le haoussa est utilisé pour les échanges. Plus de 350 langues ont été répertoriées au Nigeria. Depuis de nombreuses années, le gouvernement a cessé de publier les statistiques confessionnelles des recensements, pour lutter contre le tribalisme. Les dernières sources utilisables datent de 1963. Le clivage traditionnel opposant musulmans, au Nord (48 p. 100 de la population totale), à un Sud christianisé et animiste économiquement plus prospère, bien que politiquement dominé, masque une réalité beaucoup moins sommaire, des Yoruba étant islamisés et des communautés chrétiennes vivant dans le Nord.

3.3 Éducation

La gratuité de l’enseignement primaire a été instaurée en 1976 dans tout le pays et le premier cycle scolaire, de six ans, est obligatoire depuis 1982. L’enseignement secondaire est organisé en deux phases de trois ans chacune. Les établissements scolaires sont insuffisants au regard de l’accroissement démographique, mais l’analphabétisme a reculé de manière significative, passant de 75 p. 100 en 1970 à 30 p. 100 en 2005. Au début des années 2000, seulement 36 p. 100 des enfants âgés de 12 ans à 17 ans sont scolarisés. L’enseignement supérieur, quant à lui, regroupe quelque 40 universités accueillant plus de 945 000 étudiants.

3.4 Arts et vie culturelle

Les sculptures en terre cuite de la civilisation Nok dans le centre du pays (600 av. J.-C.-300 apr. J.-C.), celles d’Ife ainsi que les bronzes du Bénin (1200 av. J.-C.), témoignent de la longue tradition artistique dont jouit le Nigeria, traditions que les peintres, sculpteurs et forgerons contemporains perpétuent (voir art d’Afrique noire). Le Nigeria possède également une industrie culturelle florissante (cinéma, télévision, édition). Les écrivains de langue anglaise, tels Amos Tutuola, Wole Soyinka (prix Nobel de littérature), Chinua Achebe et plus récemment Ben Okri, ont acquis une réputation internationale. Parallèlement, des formes d’expression artistique en langues locales ne cessent de se développer, tant dans le domaine littéraire que théâtral (voir littérature d’Afrique noire). De même, la musique joue un grand rôle dans la société nigériane ; le chanteur Fela Anukilapo Kuti, décédé en 1997, a été non seulement un musicien adulé, mais également une figure politique d’importance en raison de sa dénonciation de la corruption de la dictature militaire.

Le Musée national de Lagos possède une riche collection artistique présentant des réalisations de toutes époques, mais il a été l’objet de nombreux pillages destinés à alimenter le marché international de l’art. Les musées de Benin City, Ibadan, Ife, Ilorin, Jos et Kaduna sont également remarquables. Le gouvernement nigérian tente d’endiguer l’exportation frauduleuse d’objets archéologiques et de faire revenir les trésors nationaux emportés en Occident à l’époque coloniale. D’importantes collections de livres et de documents sont conservées à la Bibliothèque nationale du Nigeria, à Lagos, ainsi qu’aux Archives nationales, à Ibadan, et dans les bibliothèques universitaires.

Au début des années 2000, la presse comptait environ 20 quotidiens en anglais et de nombreux hebdomadaires. Les deux quotidiens gouvernementaux sont le Daily Times de Lagos, principal journal du pays, et le New Nigerian. La censure, occasionnelle jusqu’en 1993, s’est systématisée sous le gouvernement du général Sani Abacha. La première station de radio est créée en 1957. Les stations de télévision publiques sont regroupées depuis 1976 au sein de la Nigerian Television Authority, contrôlée par le gouvernement fédéral. Il existe également plusieurs chaînes de télévision privées. Les programmes sont diffusés en anglais et dans les principales langues du pays.

3.5 Divisions administratives et villes principales

La fédération nigériane est constituée de trente-six États. Ce découpage politique et géographique, souvent redessiné pour lutter contre le régionalisme, regroupe des territoires ethniquement et culturellement contrastés.

Lagos, la plus grande ville du pays, est le principal centre économique, l’un des principaux ports et l’une des villes les plus peuplées (11 100 000 habitants en 2005). Ibadan et Kano abritent plus d’un million d’habitants depuis 1992. Onitsha, Oshogbo, Ogbomosho, Port Harcourt et Kaduna comptent, pour leur part, plus de 500 000 habitants. Une douzaine de villes rassemblent plus de 225 000 habitants. En décembre 1991, la capitale fédérale a été transférée de Lagos à Abuja, établie dans un territoire fédéral situé au centre géographique du pays et au point de rencontre des trois grandes régions du pays.

3.6 Institutions et vie politique
3.6.1 Historique

Depuis l’indépendance, en 1960, la vie politique nigériane se caractérise par de profondes rivalités ethniques, régionales et religieuses — entre essentiellement le nord, à majorité musulmane et dominé par les Haoussa et les Fulanis, le sud-ouest, qu’occupent les Yoruba, et le sud-est, où dominent les Ibo. Cette situation a pour effet de laisser le champ politique libre aux dirigeants de l’armée.

À partir de 1966, le pays est traversé par une succession de coups d’État militaires, à laquelle la transition opérée par le général Olusegun Obasanjo met temporairement fin en 1979. Un gouvernement civil est restauré le 1er octobre 1979, conformément aux termes de la Constitution promulguée l’année précédente. Mais cette expérience démocratique est de courte durée et, dès 1983, le Nigeria retombe sous le joug des militaires. La seule opposition aux différents régimes militaires qui se succèdent alors est le fait de factions rivales désireuses de prendre le pouvoir. Il est paradoxal de constater qu’à plusieurs reprises ces différents coups d’État reçoivent un accueil bienveillant de la part des populations. La raison en incombe principalement au fait que les forces armées apparaissent comme la seule organisation qui soit véritablement fédérale et pluriethnique.

En 1993, à la suite de l’élection présidentielle remportée par Moshood Abiola, un milliardaire yoruba musulman, puis annulée pour de prétendues irrégularités, le général Sani Abacha se proclame chef de l’État. Cette prise de pouvoir marque la dérive autoritaire du régime militaire vers la dictature. La dégradation de la situation économique intérieure, associée à l’isolement international du nouveau régime, contraint cependant Sani Abacha à annoncer, dès avril 1994, un programme de transition vers une forme civile — et par la même plus démocratique — de gouvernement. Le retour à la démocratie, prévu pour janvier 1996, est reporté à 1998. En dépit de la légalisation de plusieurs partis politiques, le processus électoral de 1998 est orchestré par le général Abacha, de fait candidat unique à l’élection présidentielle. Sa mort brutale, peu avant la tenue du scrutin, n’interrompt pas le processus électoral : son successeur, Abdulsalam Abubakar, s’attache en effet à respecter le calendrier électoral et la tenue de l’élection présidentielle au suffrage universel.

L’ancien général putschiste Olusegun Obasango est élu président du Nigeria en février 1999 avec plus de 63 p .100 des suffrages. Il prête serment au mois de mai, en même temps qu’est promulguée une nouvelle Constitution. Il est réélu en avril 2003, lors des premières élections générales organisées par un régime civil depuis 1983 — une trentaine de partis politiques participent aux élections législatives et à l’élection présidentielle, ainsi qu’aux élections des gouverneurs et des assemblées locales. La campagne électorale et les différents scrutins, entachés de fraudes et de graves irrégularités selon les inspecteurs internationaux et l’opposition nigériane, sont marqués par l’assassinat de plusieurs militants politiques. Le parti du président, le Parti démocratique du peuple (People’s Democratic Party, PDP), obtient plus de la moitié des sièges dans les deux chambres lors des élections parlementaires (73 sièges au Sénat et 213 à la Chambre des représentants). Les élections de 2007 marquent un net recul de la démocratie ; si Olusegun Obasanjo consent à quitter le pouvoir après ses deux mandats successifs, conformément à la Constitution, son dauphin désigné, Umaru Yar’Adua, est élu avec 70 p. 100 des suffrages, à l’issue d’un scrutin entaché de graves violences (200 morts selon l’Union européenne), de fraudes et de dysfonctionnements.

3.6.2 La Constitution de 1999

Quatrième Constitution du Nigeria depuis son indépendance, la Constitution de 1999 reprend en partie celle de 1979. Elle instaure un régime se réclamant d’une république démocratique moderne, où les pouvoirs sont séparés et exercés par un président de la République, un Parlement bicaméral et une Cour suprême indépendante.

3.6.2.1 Pouvoir exécutif

À la tête du pouvoir exécutif, le président de la République, qui est à la fois le chef de l’État et le chef du gouvernement, est élu au suffrage universel pour un mandat de quatre ans, reconductible une fois. En plus de la majorité, le futur président doit obtenir au moins 25 p. 100 des suffrages dans les deux tiers des États de la fédération. Il nomme les membres du Conseil des ministres, qui doivent être approuvés par le Sénat.

3.6.2.2 Pouvoir législatif

Le pouvoir législatif est exercé par une Assemblée nationale bicamérale, constituée d’un Sénat et d’une Chambre des représentants. Le Sénat est composé de 109 membres élus au suffrage universel pour un mandat de quatre ans ; les 36 États du Nigeria disposent chacun de trois sièges, un siège est dévolu à la capitale fédérale, Abuja. La Chambre des représentants est composée de 360 membres élus au suffrage universel pour un mandat de quatre ans.

3.6.2.3 Pouvoir judiciaire

Le système judiciaire nigérian est fondé essentiellement sur la Common Law britannique. Plus haute instance juridictionnelle, la Cour suprême fédérale est composée de seize juges nommés par le chef de l’État. La Cour d’appel fédérale, ainsi que les cours de chaque État, constituent les juridictions inférieures. La charia (la loi islamique) et le droit coutumier sont appliqués dans certains États de la fédération nigériane.

3.6.2.4 Gouvernement local

La fédération du Nigeria est divisée en 36 États, auxquels s’ajoute le territoire de la capitale fédérale, Abuja. Chacun d’entre eux est doté d’un gouverneur et d’une Assemblée élus.

3.6.3 Partis politiques

Tour à tour autorisé ou aboli depuis l’indépendance du Nigeria, au gré des différents régimes en place, le multipartisme s’inscrit dans le cadre du processus de démocratisation à l’œuvre à partir de 1999. Cette libéralisation politique pâtit cependant des profondes divisions communautaires et religieuses qui déchirent durablement le pays. Outre le parti au pouvoir, le Parti démocratique du peuple (PDP), les principales formations de l’opposition sont le Parti de tous les peuples du Nigeria (All Nigerian people’s Party, ANPP), et l’Action Congress (AC).

4 ÉCONOMIE

Le Nigeria est traditionnellement un pays agricole, mais, au cours des années 1970, le pétrole a remplacé les cultures de rente et dopé les perspectives économiques du pays. Premier producteur de pétrole d’Afrique, le Nigeria a vu dès lors sa croissance dépendre largement du niveau des cours du pétrole. Alimentée par la hausse de ceux-ci, la croissance s’est maintenue autour de 6 p. 100 par an jusqu’aux années 1980, pour retomber à moins de 1 p. 100 en raison du retournement du prix du pétrole dans les années 1990 puis remonter à plus de 5 p. 100 au milieu des années 2000, à la suite de la hausse des cours du brut. Ce géant aux pieds d’argile demeure toutefois un pays très pauvre : en 2006, le produit intérieur brut (PIB) était de 115 milliards de dollars, ce qui représente un PIB par habitant de seulement 797 dollars, alors que plus des deux tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté.

Au début des années 1980, le gouvernement a investi une partie des revenus pétroliers dans des infrastructures industrielles, mais elles sont rapidement devenues obsolètes du fait de l’instabilité politique. Le pays reste largement dépendant des recettes pétrolières (98 p. 100 des revenus d’exportations) et, paradoxalement, des importations de pétrole raffiné en raison de capacités de raffinage insuffisantes ; la zone pétrolière du delta du Niger étant en outre en proie aux violences récurrentes, environ un quart de la production de pétrole disparaît (attaques contre les installations, vols).

Un important programme de privatisations a été lancé en 1998. Le Nigeria, qui était le pays d’Afrique le plus endetté, a éteint en 2005 sa dette auprès du Club de Paris, s’engageant en échange à poursuivre ses efforts de rigueur économique.

4.1 Agriculture

Près de la moitié de la population active est employée dans le secteur agricole qui représente un tiers du PIB. Le pays produit du sorgho (10 millions de tonnes en 2006), du millet (7,71 millions de tonnes), principalement dans le Nord, ainsi que du maïs, du riz et des ignames dans le Sud. Le manioc, les légumes et les tomates sont cultivés dans tout le pays. Les grandes cultures de rente sont le cacao (4e rang mondial avec 380 000 t produites en 2004) et le caoutchouc naturel. Les effectifs de bovins s’élevaient à 15,9 millions de têtes en 2006 et à 23 millions pour les ovins.

La forêt occupe 12 p. 100 du territoire. En 2006, la production annuelle de bois atteignait 71 millions de m³. Environ 35 p. 100 du produit de la pêche proviennent des fleuves et des lacs, le reste du golfe de Guinée. En 2005, les prises se sont élevées à 579 537 tonnes.

4.2 Mines et industrie

Le secteur minier n’occupe que 8 p. 100 de la population active, mais contribue à plus de la moitié du PIB. Les recettes pétrolières, pour leur part, représentent 98 p. 100 des recettes d’exportations. En 2004, le Nigeria se classe au 11e rang mondial des producteurs de pétrole brut (818 millions de barils). Si les réserves de gaz naturel sont importantes (3 400 milliards de m3), elles sont encore sous-exploitées et la production ne s’élève qu’à 19,2 milliards de m³ (2003). L’étain et le niobium sont extraits sur le plateau de Jos et le charbon dans les environs d’Onitsha. L’industrie nigériane est relativement diversifiée : outre les raffineries de pétrole, aciéries, transformation de l’aluminium, usines d’assemblage de voitures, elle comporte également des secteurs agroalimentaire, textile et pharmaceutique.

4.3 Échanges

La monnaie du Nigeria est le naira, divisible en 100 kobo. Au début des années 2000, plus d’une centaine de banques opèrent au Nigeria, dont beaucoup sont européennes ou américaines. Depuis 1976, les banques étrangères doivent être associées à un actionnaire nigérian (à hauteur de 60 p. 100 du capital) pour ouvrir un établissement au Nigeria. La monnaie nigériane a été réévaluée au début de 1995, mais elle a de nouveau perdu de sa valeur, en raison d’un fort taux d’inflation (26,9 p. 100 pour la période 2000-2005).

Le commerce extérieur est excédentaire grâce aux exportations pétrolières. Les principaux produits importés sont les véhicules automobiles et les pièces de rechange, les machines et produits manufacturés de base ainsi que des produits alimentaires. Les principaux partenaires commerciaux du Nigeria sont les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la France, l’Italie, les Pays-Bas et le Japon.

Le Nigeria possède 193 200 km de routes, dont 15 p. 100 sont recouvertes de bitume. Des autoroutes réalisées dans les années 1970 relient Lagos à Ibadan et à Benin City. Le réseau routier est complété par un réseau ferroviaire long de 3 528 km. Les principales structures portuaires sont localisées à Lagos, Port Harcourt, Warri et Calabar. Les aéroports internationaux se trouvent à Lagos et Kano, et des aérodromes plus modestes desservent les principales villes. Nigeria Airways, la compagnie aérienne nationale, assure des transports internationaux.

5 HISTOIRE
5.1 La période précoloniale

Le Nigeria est l’un des foyers originels de la métallurgie, dont des traces ont été mises au jour à Nok dans le sud-ouest du plateau de Jos. Cette civilisation a laissé aux archéologues les plus anciennes statuettes funéraires en terre cuite connues dans l’Afrique subsaharienne. La métallurgie du fer a donné naissance, par la suite, aux célèbres ouvrages en bronze et en laiton d’Ibo-Ukwu (xe siècle), d’Ife (xve siècle) et du royaume du Bénin (xve-xviiie siècles).

Ife, dans le Sud-Ouest, est la cité sainte et originelle des Yoruba, qui ont dominé la région du xie au xviiie siècle. Vers le xve siècle, le centre politique de la puissance des Yoruba se déplace à Oyo avant que ne s’impose l’autorité de la cité-État du Bénin. Dans le Nord, les Haoussa fondent plusieurs cités-États rivales à partir du viiie siècle. L’empire de Kanem-Bornou qui, vers 1300, est un centre prospère de culture islamique, rivalise avec l’empire du Mali pour le contrôle des États haoussa, constitués à partir du xie siècle. Placés successivement sous la domination de l’empire du Mali, puis de l’Empire songhaï, les États haoussa, partiellement islamisés, retrouvent leur indépendance à la fin du xvie siècle et prospèrent jusqu’au début du xixe siècle. Ce n’est qu’en 1804 que l’islam se généralise sous l’influence du réformateur musulman peul Ousman dan Fodio.

5.2 Le protectorat britannique

Dès le xvie siècle, les Européens entrent en contact avec le royaume du Bénin et créent sur la côte des comptoirs qui participent au commerce de la traite négrière dans le delta du Niger — d’où le nom de Côte des esclaves donné également à cette région du golfe de Guinée. Les premiers explorateurs, à la recherche des sources du Niger, sont le voyageur écossais Mungo Park (en 1795-1796), lors de son second voyage, et les Britanniques Richard et John Lander (1830 et 1831). Au xixe siècle, l’huile de palme devient l’objet d’un commerce si important que la région du delta est dénommée Oil Rivers (« les rivières de l’huile «). Un consul britannique, sir John Goldie, s’installe à Calabar puis à Lagos, où les commerçants britanniques sont solidement implantés. En 1861, la Grande-Bretagne prend possession de l’île de Lagos, en fait un cordon dunaire bordé par une lagune. À la suite de la signature de plusieurs traités avec des chefs indigènes, le protectorat britannique d’Oil Rivers est créé. En 1886, la Compagnie royale du Niger fait valoir ses prétentions sur ce territoire qui devient protectorat de fait, rebaptisé en 1893 Niger Coast Protectorate, qui dispose de sa propre armée, la West African Frontier Force. Le royaume du Bénin y est intégré en 1897 à l’issue d’une expédition punitive. La charte de la Royal Niger Company est révoquée en 1900, et le protectorat du Northern Nigeria, la région septentrionale touchant au lac Tchad, proclamé.

La domination britannique est totale en 1914, date à laquelle les protectorats du Nord et du Sud sont réunis sous l’autorité du gouverneur général Frederick Lugard, qui, entre 1901 et 1906, a soumis tout le Nord musulman. Le régime d’administration indirecte dont il est le promoteur (Indirect Rule) maintient et utilise, à son profit, les structures traditionnelles de la société nigériane. Cependant, dans le pays ibo, au Sud, la division clanique de la société permet aux fonctionnaires britanniques de concentrer le pouvoir entre leurs mains.

Après la Première Guerre mondiale et la défaite de l’Allemagne, la colonie allemande du Cameroun est partagée entre la France et l’Allemagne. Deux territoires, sous mandat de la Société des Nations (SDN), sont rattachés au Nigeria : l’un, peuplé d’une majorité de Peul est intégré au Nord, l’autre, habité essentiellement par des Bamileke, au Sud. La même année, un Conseil législatif nigérian est créé, au sein duquel les populations autochtones sont cependant sous-représentées, au profit des colons européens. C’est à cette date que Herber Macauley fonde le premier parti nationaliste, le Nigerian National Democratic Party.

5.3 L’indépendance

Le pays n’échappe pas au mouvement de décolonisation qui touche l’ensemble du continent africain au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Trois mouvements, à dominante communautaire, émergent et structurent la vie politique : le Congrès du peuple du Nord (Northern People’s Congress, NPC) de Ahmadou Bello, qui rassemble les Haoussa et les Peul musulmans ; la Convention nationale des citoyens nigérians (National Convention of Nigerian Citizens, NCNC) de Nnamdi Azikiwe, parti ibo, influent dans le Sud-Est, et le Groupe d’action (Action Group, AG) d’Obafemi Awolowo contrôlé par les Yoruba du Sud-Ouest.

En raison de l’existence de tels clivages, entretenus, sinon renforcés, par le colonisateur, la phase de transition vers l’indépendance est marquée par une succession de statuts, témoignant du balancement entre une solution fédérale et le choix d’une structure confédérale plus souple. Une première Constitution, octroyée par les Britanniques en 1947, met en place des instances législatives dans les provinces, avec une participation limitée des indigènes au gouvernement. Puis, en 1954, le Nigeria se dote d’une administration de type fédéral, les provinces se regroupent en trois régions (Est, Ouest et Nord), bénéficiant chacune d’une certaine autonomie avec une capitale fédérale.

Le 1er octobre 1960, le Nigeria devient indépendant dans le cadre du Commonwealth. Le Premier ministre, Abubakar Tafawa Balewa, dirige un gouvernement de coalition représentant les principaux partis des régions Nord et Est. Le gouverneur général, Nnamdi Azikiwe, devient président lorsque le Nigeria adopte le statut de république le 1er octobre 1963. Entre-temps, en février 1961, la région Nord de l’ancien Cameroun britannique décide, à la suite d’une consultation électorale d’être rattachée au Nigeria, tandis que le Sud bamileke réintègre le Cameroun.

5.4 Des tensions à la guerre civile

Dès l’indépendance, les rivalités entre les trois régions pour le contrôle du pouvoir fédéral menacent l’unité de la fédération. Les Big Three Majors ou wazobia (terme forgé à partir de la première syllabe du verbe « aller « en haoussa, yoruba et ibo) cherchent au plan national à assurer leur hégémonie. Ces trois grands peuples se distinguent fortement les uns des autres, tant par leur spécificité linguistique et leur identité religieuse, que par leur implantation géographique. Ces différences vont alimenter les querelles politiques qui marquent l’histoire du Nigeria depuis son indépendance : oscillant entre régime fédéral et confédération, régime militaire ou civil, le pays cultive une violence politique qui a vu se succéder une douzaine de coups d’État, ponctués de brefs retours à un régime démocratique qui a connu cinq projets de Constitution et autant de réorganisations administratives du pays.

Un premier coup d’État a lieu le 14 janvier 1966. Le Premier ministre Balewa et deux chefs de région sont tués. Le commandant en chef de l’armée, le général Johnson Aguiyi-Ironsi, Ibo et chrétien, réplique en arrêtant les putschistes. Populaire, il perd peu à peu le soutien des militaires en refusant de juger les putschistes, qui tout comme lui appartiennent à l’ethnie ibo. Son annonce prématurée en mai 1966, l’abolition de la Constitution fédérale au profit d’un gouvernement unitaire, est perçue comme une tentative de mainmise des Ibo sur le pays et déclenche une réaction nordiste très violente. Le 26 juillet, des officiers du Nord prennent le pouvoir et « éliminent « Ironsi. Son successeur, le général Yakubu Gowon, un Yoruba, rétablit la fédération. En même temps, de nombreux pogroms d’Ibo se déroulent dans le centre et dans le nord du pays. Près de deux millions d’Ibo doivent se réfugier dans leur région natale, dans l’est du pays.

En mai 1967, le gouvernement fédéral annonce son intention de scinder la région Est en trois États, ce qui prive les Ibo de tout accès à la mer et les écarte des zones pétrolifères (la découverte des premiers gisements dans cette zone date de 1956). Le 30 mai 1967, le gouverneur militaire de la région Est, le colonel Chukwuemeka O. Ojukwu fait alors sécession et proclame la république du Biafra (voir guerre du Biafra). La rébellion ibo est finalement écrasée en janvier 1970, au terme d’une guerre civile qui a duré trois ans et fait environ 1 million de morts. Fait rare et qui mérite d’être souligné, le général Gowon a su gérer de manière exemplaire la sortie de ce conflit fratricide afin de réintégrer les Ibos à la communauté nationale.

5.5 La parenthèse de la deuxième République

Au début des années 1970, le Nigeria connaît quatre années de croissance économique rapide, alimentée par les devises provenant des recettes pétrolières. Mais le gouvernement militaire ne tient pas ses promesses de retour à un régime civil, et l’instabilité politique reprend. Gowon est destitué en juillet 1975 à la suite d’un coup d’État sans effusion de sang, mené par le général Murtala Ramak Mohammed, qui se maintient au pouvoir moins de neuf mois, puisqu’il est assassiné lors d’un nouveau putsch en février 1976. Son successeur, le général Olusegun Obasanjo, préside aux préparatifs de retour au régime civil, qui aboutissent à la promulgation d’une nouvelle Constitution et à la tenue d’élections en 1979. Le jeune Parti national du Nigeria (National Party of Nigeria, NP), basé dans le Nord, recueille la majorité des suffrages. Le nouveau président, Alhaji Shehu Shagari, utilise une partie des revenus du pétrole pour financer un ambitieux programme de développement. Il met en œuvre une « révolution verte « afin de stimuler la productivité agricole. Mais la chute des cours du pétrole, au début des années 1980, porte un coup fatal à ses efforts. Le Nigeria connaît une grave récession. En janvier 1983, tous les étrangers non qualifiés (1 million de personnes, principalement des Ghanéens) sont brutalement expulsés. Le Nord musulman connaît, quant à lui, une explosion d’intégrisme ; une secte regroupant les déshérités et dirigée par un marabout camerounais, Maitatsine, ravage plusieurs grandes villes du Nord : Kano en décembre 1980, Yola en 1984 et Gombe en avril 1985. L’armée intervient et noie la révolte dans le sang. En août 1983, Shagari est cependant réélu et le Parti national du Nigeria (National Party of Nigeria, NP) retrouve la légitimité des urnes à la suite de nouvelles élections législatives et régionales.

5.6 Le retour des dictatures militaires

Dès la fin de l’année, le général Muhammadu Buhari prend le pouvoir par la force et interdit toute activité politique. Son programme d’austérité fait beaucoup de mécontents. En 1985, il est chassé par un coup d’État mené par le général Ibrahim Babangida. Ce dernier abolit les décrets les moins populaires et renégocie une partie de la dette du pays, assouplit le contrôle de l’administration sur les affaires et parvient ainsi à relancer l’économie. Dans le cadre du retour à un régime civil, des élections locales sont organisées en 1990, suivies d’élections législatives en 1992 et d’une élection présidentielle en juin 1993. Moshood Abiola, un homme d’affaires milliardaire du Sud, remporte cette dernière élection avec 80 p. 100 des suffrages exprimés. Cependant, Babangida annule les élections et confie le pouvoir à un gouvernement provisoire dirigé par Ernest Shoneka. Le ministre de la Défense, le général Sani Abacha, renverse le gouvernement provisoire en novembre, suspend l’activité des partis politiques et emprisonne nombre de ses opposants, dont Abiola qui s'était proclamé symboliquement président.

5.7 La dictature du général Abacha

Sous la pression des pays créanciers, Sani Abacha annonce un retour progressif à un régime civil, promis pour janvier 1996, et la levée de l’interdiction des activités politiques. Par la suite, la situation se dégrade. Neuf opposants du mouvement Ogoni (sud-est du pays), dont son dirigeant, l’écrivain Ken Saro Wiwa, qui dénonce l’exploitation pétrolière dans la région, sont exécutés en novembre 1995, et la femme de Moshood Abiola, Kadiratou, est assassinée en juin 1996. L’Union européenne impose un embargo sur les armes à destination du pays ; le Commonwealth suspend le pays et engage une procédure d’exclusion ; il menace de la rendre irrémédiable si le transfert du pouvoir aux civils ne se réalise pas et si un terme n’est pas mis aux violations des droits de l’homme. Le général Abacha autorise la création de cinq partis en 1996, mais l’armée veille à ce que ces formations ne se reconstituent pas sur des bases ethniques ou régionales.

La visite du pape Jean-Paul II à Kano dans le nord du Nigeria, au mois de mars 1998, ne permet pas de recréer un climat de confiance. En avril 1998, les cinq formations politiques légales annoncent qu’elles ont choisi de présenter le général Abacha comme candidat unique à l’élection présidentielle du mois d’août, ce qui ne contribue pas à apaiser les esprits. La faible participation aux élections législatives (25 avril 1998), boycottées par l’opposition, porte un nouveau coup à la crédibilité du processus de transition vers la démocratie. Le brusque décès d’Abacha en juin repose la question sur des bases nouvelles. Son successeur, Abdulsalam Abubakar, après avoir promis de respecter le programme de démocratisation, fait libérer plusieurs prisonniers politiques. En avril, la mort de Moshood Abiola, à la veille de sa libération et de sa participation à un processus de réconciliation nationale, replonge le pays dans la violence et dans l’incertitude, mais le président Abubakar s’attache à respecter le calendrier électoral visant à élire un nouveau chef de l'État au suffrage universel.

5.8 Olusegun Obasango et la transition démocratique

Dans le cadre du processus électoral, l’ancien général putschiste Olusegun Obasango, respecté pour avoir cédé de son plein gré le pouvoir aux civils en 1979, apparaît comme le seul militaire non compromis dans la corruption ; son élection permettrait en outre à l’armée de garder un œil sur le pouvoir. S’il conserve une bonne image à l’étranger, celle-ci n’est pas sans tache au Nigeria, où la population se souvient des méthodes répressives dont il usait lorsqu’il était à la tête du pays (1976-1979). Bénéficiant du soutien de l’armée, mais aussi d’une partie de l’électorat musulman, il est élu le 27 février 1999 avec 63 p. 100 des suffrages exprimés, un résultat que l’opposition conteste. Olusegun Obasango, chrétien sudiste dont le principal objectif est de garder son pays uni et « détribalisé «, s’emploie cependant à rassurer la population par une vaste campagne à travers le pays.

La nouvelle Constitution promulguée au mois de mai, quelques jours avant l’entrée en fonction du nouveau président, met fin à treize années de dictature militaire. Elle instaure un régime présidentiel fort, et dote d’une certaine autonomie les États de la fédération. Elle prévoit en outre une meilleure répartition de la manne pétrolière, au bénéfice des populations du delta du Niger (extrême sud du pays, riche en pétrole), jusqu’alors privées des fruits de l’exploitation du pétrole. La promulgation de la nouvelle Constitution coïncide avec la réadmission du Nigeria au sein du Commonwealth. S’il s’emploie à rassurer l’armée, le nouveau président procède aussi à une vaste purge parmi les officiers supérieurs impliqués dans les anciens régimes militaires. Confronté à une situation économique désastreuse, il parvient, à la fin de l’année 2000, à obtenir un rééchelonnement de la dette publique extérieure nigériane auprès du Fonds monétaire international (FMI) et du Club de Paris.

Si la démocratisation permet l’expression longtemps contenue des partis d’opposition, elle laisse aussi le champ libre à l’embrasement des tensions intercommunautaires et religieuses. La poussée islamiste, qui culmine dans plusieurs États du Nord avec l’instauration de la charia (loi islamique), contraire à la Constitution, est à mettre en relation avec les tentatives des régimes militaires précédents, originaires de la région, de faire adhérer le Nigeria à l’Organisation de la conférence islamique (OCI). En réaction, dans les régions du Sud constituant l’ancien Biafra et d’où sont originaires les nombreux commerçants ibo chrétiens établis dans le Nord et opposés à cette mesure, les thèses indépendantistes font resurgir le spectre de la guerre civile. Dans ce contexte, les divisions croissantes du pays dégénèrent à plusieurs reprises en affrontements sanglants entre chrétiens et musulmans, de la ville de Kaduna (où la charia est appliquée), en février 2000, à la capitale, Abuja, où l’organisation d’un concours de « Miss Monde «, jugée blasphématoire par des musulmans, provoque des émeutes religieuses meurtrières en novembre 2002. Entre 1999 et 2003, les violences ethniques, économiques et religieuses auraient fait 10 000 victimes au Nigeria.

Sur le plan des relations internationales, le président nigérian est également fragilisé par l’arbitrage rendu au mois d’octobre 2002 par la Cour internationale de justice en faveur du Cameroun sur un différend frontalier portant sur la presqu’île pétrolifère de Bakassi. À la fin de son mandat, le bilan d’Olusegun Obasango, frappé d’une procédure parlementaire de destitution en août 2002, apparaît donc faible, et son autorité entamée.

Il conserve toutefois le pouvoir à la faveur des élections générales de 2003. Son parti, le Parti démocratique du peuple (PDP), obtient plus de la moitié des sièges dans les deux chambres lors des élections parlementaires. Il est lui-même réélu à la présidence de la République dès le premier tour du scrutin avec près de 62 p. 100 des suffrages, contre 32 p. 100 des voix pour son principal rival, l’ancien général Muhammadu Buhari, musulman du Nord investi par le principal parti d’opposition, le Parti de tous les peuples du Nigeria (ANPP), vraisemblablement affaibli par ses prises de position publiques en faveur de l’application de la charia. « Farce « pour l’opposition, le processus électoral est entaché de graves irrégularités d’après les observateurs internationaux ; plusieurs militants politiques sont en outre assassinés pendant la campagne électorale et le scrutin.

Le second mandat du président Obasanjo est marqué par une intensification des tensions dans la région pétrolière du delta du Niger (plus précisément dans les États de Rivers, Delta et Bayelsa), en proie aux violences menées par des mouvements séparatistes réclamant une meilleure répartition de la manne pétrolière — notamment le MEND (Movement of the Emancipation of the Niger Delta) qui défend les intérêts de la communauté Ijo — et par des bandes criminelles (attaques contre les installations pétrolières, prises d’otage d’expatriés). Dans l’incapacité constitutionnelle de briguer un troisième mandat, le président sortant milite pour le maintien au pouvoir du PDP. Son dauphin désigné, Umara Yar’Adua, gouverneur musulman d’un État du Nord (le Katsina), quasiment inconnu sur la scène politique nationale, remporte l’élection présidentielle du 21 avril 2007 avec 70 p. 100 des suffrages face une vingtaine de candidats — dont le général Muhammadu Buhari du Parti de tous les peuples du Nigeria (ANPP) et Atiku Abubakar de l’Action Congress (AC) — tandis que la PDP conserve la majorité au Parlement. S’il peut mettre à son actif la stabilité du pays et l’extinction de sa dette extérieure, ainsi que sa place incontournable sur la scène politique africaine, le président Obasanjo est critiqué (tant par l’opposition nigériane que par la communauté internationale) pour les violences meurtrières, les fraudes et les dysfonctionnements ayant gravement entaché les scrutins de 2007. Son successeur, dont la légitimité est pour ces raisons controversée, est cependant considéré comme un homme intègre. Assisté d’un vice-président du Sud (Jonathan Goodluck, gouverneur chrétien de l’État pétrolier de Bayelsa), il s’engage à œuvrer activement contre la pauvreté et à améliorer l’accès à la santé.

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nigeria

« corrigeant.

Ainsi en littérature, Homère peint la nature : mais cette « naïveté » nous présente la nature humainedéjà améliorée de la civilisation mycénienne.

En médecine, Hippocrate laisse faire la nature, n'use que de remèdesnaturels, se contente de « retrancher l'inutile » par le jeûne et l'exercice, d' « émonder » le corps par quelque plantedépurative.Il en est de même dans le domaine philosophique et moral. b) Sa justification.La nature veut être corrigée et récompense son émondeur.

C'est ce qu'exprime le pléonasme voulu du vers 11.

Lesage, peu bavard, exprime avec netteté la raison de son travail aux vers 19 et 20 : seul le superflu doit disparaître,tout le reste se développe d'autant plus.Ce qui caractérise le sage, c'est son discernement qui sépare le nécessaire du superflu.

Il est ennemi de laprolifération anarchique, que préconisent au contraire certains théoriciens contemporains en arboriculture comme enpédagogie. III.

- IRRÉFLEXION ET BRUTALITÉ DU SCYTHE a) Sa pensée irraisonnée.Le sage parle peu; le Scythe se dépense en vaines paroles (v.

14-18).

Au lieu de chercher humblement àcomprendre, il tranche avec hauteur, se prend pour un sage, condamne le vrai sage, ordonne.

Sa naïveté lui faitressentir d'abord une fausse pitié pour ces pauvres habitants.

Il est révolté par ce qu'il ne comprend pas. b) Le pavé de l'ours (v.

21-29).Mais le barbare est versatile.

Il se passionne pour l'opinion contraire avec toute l'ardeur incontrôlée d'un néophyte.La Fontaine, qui se complaît fréquemment à faire dialoguer et agir les sots et les naïfs, décrit avec insistancel'activité malfaisante du Scythe.Avec une inintelligence simiesque il imite sans discernement les gestes de l'homo sapiens.

Mais au lieu d'ébrancher,d'émonder, de corriger, il ne sait que couper et tailler n'importe comment.

Le rythme du vers scande ses gestesgrotesques.

Il étale sa bêtise en se mêlant comme un pédant de conseiller, de prescrire, à tort et à travers.

Lerésultat est exprimé par le rejet : Un universel abattis.Après s'être moqué de son rustre, La Fontaine plaint le pauvre verger tronqué, c'est-à-dire dont il ne reste plus quedes troncs sans branches ni feuillages.

L'alternance du vers de 12 et de 8 pieds, le rythme agité évoquent lagesticulation grotesque d'un automate qui s'acharne à détruire : Sans observer temps ni saisonLunes ni vieilles ni nouvelles. Enfin le dernier vers du récit, dans sa triste sécheresse, fait le bilan de la ruine. c) L'art de La Quintinie.Certains aspects techniques de cette fable peuvent être mieux compris si l'on se réfère au livre de La Quintinie :Instructions pour les jardins fruitiers, paru en 1690.

Le premier principe de cet auteur est : Primum non nocere,d'abord ne pas nuire; on peut encore corriger une taille insuffisante, mais on ne peut recoller ce qui a été coupé.

Ilindique les saisons de la taille : l'hiver pour le travail de la serpe, l'été pour le pincement.Toutefois, il ne croit guère à l'influence de la lune sur la croissance des arbres; si La Fontaine la mentionne, c'estpar tradition, et surtout pour le rythme du vers, afin d'insister sur la totale inconscience de l'apprenti-sorcier. Par sa taille raisonnée, La Quintinie arrivait à faire produire à chaque arbre un nombre de fruits prévu d'avance,déterminé par la forme presque géométrique de l'arbre, et à les faire pousser chacun à l'endroit prévu.

Ainsi Fénelon,le tenace précepteur du Duc de Bourgogne, était-il arrivé à modeler le caractère de son élève, à provoquer en luil'épanouissement, à point nommé, de qualités surprenantes. IV.

- JE BLÂME ICI PLUS DE GENS QU'ON NE PENSE a) Les stoïciens.Le même vers termine le récit et commence la morale.

Contre la sécheresse des stoïciens, La Fontaine soutient lesdroits du coeur.

Le dernier vers par sa clarté et sa plénitude condamne ceux qui croient que la vie est mauvaise,qu'il n'en faut pas jouir; il se refuse à ce suicide moral.On admet que La Fontaine a voulu critiquer les jansénistes et leurs austérités, les directeurs de conscience tropsévères, les pédagogues trop rigoureux qui ne savent pas « cultiver le jardin de l'âme ».Cette morale du juste milieu était celle de Montaigne : « Pour moi donc, j'aime la vie et la cultive...

» (Essais, III,13).. »

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