On entendait en bas un grondement immense, qui était la mer.
Publié le 30/10/2013
Extrait du document
«
Il
n'y avait jamais eusur ceplateau d'habitation humaine.C'estaubas delafalaise, dansdestrous deroche, que
logeaient jadis,faute debois pour bâtirdescabanes, lesanciens habitants primitifs,quiavaient pourarme unefronde,
pour chauffage lafiente deboeuf séchée, pourreligion l'idoleHeildebout dansuneclairière àDorchester, etpour
industrie lapêche decefaux corail grisque lesgallois appelaient plin et
les grecs isidis
plocamos .
L'enfant s'orientait dumieux qu'ilpouvait.
Touteladestinée estuncarrefour, lechoix desdirections estredoutable, ce
petit êtreavait debonne heurel'option entreleschances obscures.
Ilavançait cependant; mais,quoique sesjarrets
semblassent d'acier,ilcommençait àse fatiguer.
Pasdesentiers danscette plaine; s'ilyen avait, laneige lesavait effacés.
D'instinct, ilcontinuait àdévier versl'est.
Despierres tranchantes luiavaient écorché lestalons.
S'ileût faitjour, oneût pu
voir, dans lestraces qu'illaissait surlaneige, destaches rosesquiétaient sonsang.
Il ne reconnaissait rien.Iltraversait leplateau dePortland dusud aunord, etilest probable quelabande aveclaquelle il
était venu, évitant lesrencontres, l'avaittraversé del'ouest l'est.Elleétait vraisemblablement partie,dansquelque
barque depêcheur oudecontrebandier, d'unpoint quelconque delacôte d'Uggescombe, telque Sainte−Catherine Chap,
ou Swancry, pouralleràPortland retrouver l'ourquequil'attendait, etelle avait dûdébarquer dansunedesanses de
Weston pourallerserembarquer dansunedescriques d'Eston.
Cettedirection−l étaitcoupée encroix parcelle que
suivait maintenant l'enfant.Ilétait impossible qu'ilreconnût sonchemin.
Le plateau dePortland açà etlàde hautes ampoules ruinéesbrusquement parlacôte etcoupées àpic sur lamer.
L'enfant errantarrivasurundeces points culminants, ets'y arrêta, espérant trouverplusd'indications dansplus
d'espace, cherchant àvoir.
Ilavait devant lui,pour touthorizon, unevaste opacité livide.Ill'examina avecattention, et,
sous lafixit deson regard, elledevint moinsindistincte.
Aufond d'unlointain plide terrain, versl'est, aubas decette
lividit opaque, sorted'escarpement mouvantetblême quiressemblait unefalaise delanuit, rampaient etflottaient de
vagues lambeaux noirs,espèces d'arrachements diffus.Cetteopacit blafarde, c'étaitdubrouillard; ceslambeaux noirs,
c'étaient desfumées.
Oùilya des fumées, ilya des hommes.
L'enfantsedirigea dececôté.
Il entrevoyait àquelque distance unedescente, etau pied deladescente, parmidesconfigurations informesVII.LA
POINTE NORDDEPORTLAND
37
L'homme QuiRit
de rochers quelabrume estompait, uneapparence debanc desable oudelangue deterre reliant probablement aux
plaines del'horizon leplateau qu'ilvenait detraverser.
Ilfallait évidemment passerparlà.
Il était arrivé eneffet àl'isthme dePortland, alluviondiluvienne qu'onappelle Chess−Hill.
Il s'engagea surleversant duplateau.
La pente étaitdifficile etrude.
C'était, avecmoins d'âpret pourtant, lerevers del'ascension qu'ilavait faitepour sortir de
la crique.
Toutemontée sesolde parune descente.
Aprèsavoirgrimpé, ildégringolait.
Il sautait d'unrocher àl'autre, aurisque d'uneentorse, aurisque d'unécroulement danslaprofondeur indistincte.Pour
se retenir danslesglissements delaroche etde laglace, ilprenait àpoignées leslongues lanières deslandes etdes ajoncs
pleins d'épines, ettoutes cespointes luientraient danslesdoigts.
Parinstants, iltrouvait unpeu derampe douce, et
descendait enreprenant haleine,puisl'escarpement serefaisait, etpour chaque pasilfallait unexpédient.
Dansles
descentes deprécipice, chaquemouvement estlasolution d'unproblème.
Ilfaut être adroit souspeine demort.
Ces
problèmes, l'enfantlesrésolvait avecuninstinct dontunsinge eûtpris note etune science qu'unsaltimbanque eût
admirée.
Ladescente étaitabrupte etlongue, Ilen venait àbout néanmoins.
Peu àpeu, ilapprochait del'instant oùilprendrait terresurl'isthme entrevu.
Par intervalles, toutenbondissant ouendévalant derocher enrocher, ilprêtait l'oreille, avecundressement dedaim
attentif.
Ilécoutait auloin, àsa gauche, unbruit vaste etfaible, pareilàun profond chantdeclairon.
Il yavait dansl'aireneffet unremuement desouffles précédant ceteffrayant ventboréal, qu'onentend venirdupôle
comme unearrivée detrompettes.
Enmême temps, l'enfant sentaitparmoments surson front, surses yeux, surses
joues, quelque chosequiressemblait àdes paumes demains froides seposant surson visage.
C'étaient delarges flocons glacés,ensemencés d'abordmollement dansl'espace, puistourbillonnant, etannonçant
l'orage deneige.
L'enfant enétait couvert.
L'oragedeneige qui,depuis plusd'une heure déjà,étaitsurlamer,
commençait àgagner laterre.
Ilenvahissait lentementlesplaines.
Ilentrait obliquement parlenord−ouest dansle
plateau dePortland.
LIVRE
DEUXIÈME.
L'OURQUEENMER
I.
LES LOIS QUISONT HORS DEL'HOMME
La
tempête deneige estune deschoses inconnues delamer.
C'est leplus obscur desmétéores; obscurdanstouslessens
du mot.
C'est unmélange debrouillard etde tourmente, etde nos jours onneserend pasbien compte encoredece
phénomène.
Delàbeaucoup dedésastres.
On veut toutexpliquer parlevent etpar leflot.
Ordans l'airilya une force quin'est paslevent, etdans l'eau ilya une
force quin'est pasleflot.
Cette force, lamême dansl'airetdans l'eau, c'estl'effluve.
L'airetl'eau sontdeux masses
liquides, àpeu près identiques, etrentrant l'unedansl'autre parlacondensation etladilatation, tellementquerespirer.
»
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