Devoir de Philosophie

PARIS, BOUTIQUE D'HIER

Publié le 06/12/2011

Extrait du document

 

Depuis plusieurs années, le Musée des Arts et traditions populaires effectue une enquête sur les décors des boutiques d'alimentation de Paris et sur les artisans qui les ont créés et a pu sauver de la démolition des parties de ces décors : panneaux peints, plafonds décorés, verres gravés, céramiques ... Une exposition est ouverte au public, sur ces boutiques qui appartiennent déjà au passé, jusqu'au 17 octobre 1977 (6, route du Mahatma Gandhi - Paris 16°)

« Claudine Reinharez et Josselyne Chamarat qui travaillent au Musée des Arts et traditions populai­ res et ont organisé l'exposition sont également les auteurs de: Boutiques du temps passé (Presses de la Connais­ sance - 200 pages - 147 illustrations - 165 F) L'art du quotidien au XIX• siècle marqué par l'essor de la peinture décorative des boutiques (et non plus des magasins) décorées par leurs proprié­ taires à l'image des appartements bourgeois.

Bou­ langeries, pâtisseries, confiseries, boucheries, crè­ meries, sont signées atelier Daillant, atelier Benoît et Fils, atelier Thivet.

..

et profondément marquées pour la plupart par l'art nouveau (calligraphie des lettres d'enseigne, manière de traiter les ornements, arabesques et choix des fleurs).

L'ouvrage est utilement complété par un diction­ naire des termes techniques, des biographies, des signatures et une bibliographie.

Cafés français de F.-X.

Bouchard et J.

Dethier (aux éditions du Chêne : 35 F) Comme le disent si bien les auteurs dans la pré­ face, il est peut être temps de « retourner aux sour­ ces avant qu'elles ne soient taries, et d'en préserver quelques images ».

Et en effet, on peut se demander ce qu'il advien­ dra dans quelques années de ces cafés et bistrots, véritables institutions de la vie publique française : jadis lieux de rencontres, lieux d'oubli aussi- théâ­ tres de la vie quotidienne - ils deviennent tristres lieux de consommation.

Leur décor change, l'ima­ gination et la poésie y font de plus en plus défaut ; artistes, ou artisans n'ont plus leur mot à dire dans l'élaboration du décor.

On rentabilise et on unifor­ mise, que ce soit par le formica ou le faux retro, quitte à tout changer lorsque la mode aura passé.

Ce petit livre est à consulter comme un précieux album photographique car ces décors de cafés, res­ tés encore intacts -mais pour combien de temps ? - ouvrent la porte au rêve.

Dans la même collection, « parole à l'image », est paru un tout aussi remarquable reportage sur les poëles.

D'Angleterre, d'Autriche, ou de France ; du XVIII• ou du début du XX• siècle, ils sont la preuve d'une grande richesse d'invention de l'art populaire du quotidien.

Eux aussi.

La Bretagne de Jakez Hélias Après le Cheval d'orgueil, qui connut et connait encore un immense succès, les éditions Plon publient le dernier ouvrage de J akez Hélias, les Autres et les Miens où il est encore question de la Bretagne.

La matière de ce livre a été recueillie par l'auteur pendant qu'il poursuivait l'inventaire de sa civilisa- tion maternelle, celle d'une communauté rurale du bout du monde dont il devait donner le témoignage dans le Cheval d'orgueil.

Les mêmes traits et le même ton s'y reconnais­ sent sans peine, mais nuancés, diversifiés du seul fait que la quête a débordé le cadre du Pays Bigou­ den.

Cet élargissement a permis à Pierre J akez Hélias de contrôler ses souvenirs et ses observa­ tions, de dégager par confrontation les caractère communs des hommes de la terre et les originalités qui les distinguent sans jamais les opposer.

A cet égard, les Autres et les Miens peuvent apparaître comme un complément du Cheval d'orgueil d'au­ tant plus qu'une bonne partie des éléments qui le composent se réfèrent encore directement au Pays Bigouden.

En somme, ce second volume apporte les « preuves » du premier.

Car, pour faire appréhender en profondeur la civilisation dont il s'agit, il était indispensable d'al­ ler au-delà d'une étude précise de la vie quotidienne pour essayer d'atteindre le tréfonds de la mentalité collective.

Celle-ci se révèle à certains moments et à travers certains personnages privilégiés, particu­ lièrement ceux qui sont encore habités par la mémoire ancestrale et que le train actuel du monde ne concerne que très peu.

La parole de ces gens là est précieuse au premier chef et leurs modes de vie et de pensée en font des individus exemplaires qui survivent à la dégradation de leur communauté parce qu'ils ont eu vocation d'en être les témoins.

On les appelle des conteurs.

Les deux grands-pères de J akez Hélias en étaient.

Et puis il y a tous les autres qui, de leur propre vie, alimentent les contes.

Ces contes, en dehors de ceux qu'il a entendus dans sa propre famille et qui sont à ses yeux les plus achevés, il lui est rarement arrivé de les enten­ dre en entier dans une même bouche et en une seule fois.

Et, quand cela arrivait, il savait fort bien d'ex­ périence, que le seul geste de sortir un simple crayon ou, plus tard, un magnétophone, altérait l'inspiration du conteur et dénaturait gravement le conte.

Il a donc pris le parti de restructurer lui­ même et de mémoire cette « littérature orale » à partir des meilleures versions écoutées, usant ainsi de la liberté que les conteurs se donnaient eux­ mêmes.

Quant aux légendes, il lui a fallu quelque­ fois plusieurs années et des interrogations sans fin avant d'en reconstituer le corps.

Et son meilleur auxilliaire était souvent le hasard.

A vrai dire le conte l'intéressait moins que le conteur.

Ou plutôt le conteur lui semblait faire par­ tie du conte.

C'est pourquoi il l'a mis dedans.

Il s'est même permis, pour plus de clarté, d'avoir recours à l'environnement des personnages en action, la maison et les animaux, le quotidien et les dimanches, le ciel et la terre, le corps et l'âme, y compris ses fantasmes à lui, inséparable qu'il est des siens et des autres.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles