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Paule GIRON. Le travail libère-t-il vraiment les femmes? (Elle)

Publié le 22/03/2011

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travail

   Cela devait arriver ! Depuis le temps que l'on prête au travail des vertus salvatrices, on ne pouvait obtenir que d'en faire un mythe, une idéologie, une aime de libération. Quand une femme dépérit à la maison, entre les gosses et le mari, son entourage lui dit : « Travaille. « Quand une femme commence à contester son mari et cherche un contact sur le mode agressif, il ne la renvoie plus à ses casseroles, mais il élude par le magique : « Travaille !« De là à ce que le travail devienne la panacée à tous les maux de la femme moderne il n'y a qu'un pas que nous avons allègrement franchi. Tant qu'il s'agissait du travail-aspirine, on pouvait encore dire : « Après tout, si ça leur fait du bien et si les femmes sont moins agressives avec les enfants ou leur mari et moins dépressives, pourquoi pas ? « Mais de l'aspirine il est passé à quelque chose de beaucoup plus subtil en prenant la forme d'une idéologie. Et cette idéologie est agréée par tous, en commençant par les femmes pensantes de la nation : Gisèle Halimi par exemple, ou notre actuelle ministre de la Condition féminine. Il est devenu banal de dire qu'il faut promouvoir le travail des femmes car le travail libère. (...)    Si le travail libérait, il y a beau temps que les femmes des classes les moins privilégiées seraient libres ainsi que les immigrées portugaises et espagnoles, sans oublier tous les hommes, bien entendu ! Moralité : il y a quelque chose qui cloche dans cette mythologie, elle ne se vérifie pas dans la réalité. Pour un grand nombre de femmes, le travail est une nécessité économique et rien de plus. Et pour beaucoup d'autres, qui n'ont pas cette urgence vitale, c'est une compensation pas trop désagréable qui permet de sortir des enfants et du ménage. Elles y retrouvent la chaleur humaine et ce contact avec les autres qui leur manquent quand elles sont chez elles. En bref, et avant tout, elles s'ennuient moins. Le travail sert alors de transfert, évitant un malaise plus profond qu'elles s'évitent ainsi de formuler. Et, dans ce cas-là, il est plus exact de dire que le travail devient anti-libération, il sert à éluder les vraies questions, il « occupe «, comme on dit, mais il ne résout rien. Quand il ne bouche pas définitivement la voie à une réelle libération. Car une femme qui travaille toute la journée, fait ses courses et le reste en rentrant, n'a le temps ni de s'informer, ni de se poser des questions, encore moins de réfléchir, de vivre sa relation avec son mari et avec ses enfants, ni surtout de remettre ces relations en question. C'est pourtant exactement à cet endroit-là que se trouve la clé de sa libération réelle, dans son rapport à l'homme et à l'enfant. Le reste, c'est-à-dire son travail, est, j'insiste, de l'ordre de l'économique et ne résout rien d'autre que les questions économiques. Espérer que le travail fournisse à une femme son identité est une pure vue de l'esprit. (...)    C'est pourtant à partir de cette élémentaire instance — savoir de quoi on a envie et se donner les moyens pour le réaliser — qu'on peut parler de travail libérateur, lequel n'est d'ailleurs plus alors un « travail « mais une façon de s'exprimer pour quelqu'un qui est « déjà « libre de ses propres choix. Pour tout dire, le travail ne libère jamais que les libérées.    Résumez ce texte en cent vingt mots environ. Expliquez : « contester « ; «la panacée « ; « travail-aspirine «. Dans un développement composé d'une trentaine de lignes, vous direz dans quelles conditions, selon vous, le travail peut être libérateur pour la femme.

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