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Le travail libère-t-il vraiment les femmes ?

Publié le 24/02/2011

Extrait du document

travail

   Cela devait arriver ! Depuis le temps que l'on prête au travail des vertus salvatrices, on ne pouvait obtenir que d'en faire un mythe, une idéologie, une arme de libération. Quand une femme dépérit à la maison, entre les gosses et le mari, son entourage lui dit : «Travaille«. Quand une femme commence à contester son mari et cherche un contact sur le mode agressif, il ne la renvoie plus à ses casseroles mais il élude par le magique : « Travaille ! «. De là à ce que le travail devienne la panacée à tous les maux de la femme moderne il n'y a qu'un pas que nous avons allègrement franchi. Tant qu'il s'agissait du travail-aspirine, on pouvait encore dire : « Après tout, si ça leur fait du bien et si les femmes sont moins agressives avec les enfants ou leur mari et moins dépressives, pourquoi pas?« Mais de l'aspirine il est passé à quelque chose de beaucoup plus subtil en prenant la forme d'une idéologie. Et cette idéologie est agréée par tous, en commençant par les femmes pensantes de la nation : Gisèle Halimi par exemple ou notre actuelle ministre de la Condition féminine. Il est devenu banal de dire qu'il faut promouvoir le travail des femmes car le travail libère (...).

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« système qui ne coïncide pas avec la réalité vécue. m La quatrième partie («Pour un grand nombre...

vue de l'esprit...

) est plus riche encore.

L'auteur envisage deuxapports : une raison financière, tout d'abord, pousse les femmes à chercher une activité au dehors.

La deuxièmeperspective est plus largement développée : le travail est une «compensation pas trop désagréable ».

Il est alorsune échappée salutaire sur le monde extérieur et permet l'échange de contacts humains.

Ici l'aspect positif pourraits'imposer, mais l'auteur accentue alors sa position : «l'anti-libération».

L'argument est double : la satisfaction estsuperficielle, elle ne résout pas les véritables problèmes familiaux.

Paule Giron traite ici largement ce qui n'avait étéque suggéré avec la formule «travail-aspirine».

L'activité extérieure apporte l'oubli, étouffe la prise de conscience.Deuxième argument : le travail fait obstacle à la communication à l'intérieur du foyer : submergée de travail, lafemme n'a plus de temps à consacrer aux siens.

La deuxième phrase de ce passage résume ce qui vient d'être dit. La cinquième partie («C'est pourtant...

libérées») offre une vue plus optimiste, peut-être.

Le travail peut, en effet,être un moyen de s'exprimer, mais il ne libère pas. Ainsi le mouvement du texte est assez net : Dans un premier temps, l'auteur expose les idées répandues aujourd'hui : le travail libère la femme.

Elle réfuteensuite cette thèse, puis énonce ce qu'est souvent l'activité extérieure : un moyen d'oublier, un fardeau exigé parles soucis financiers.

A ce titre, le travail constitue souvent un obstacle à la libération.

Enfin, dans un derniertemps, l'auteur reconnaît que, à certaines conditions, le travail peut être un moyen d'expression. RÉSUMÉ Ce travail préalable étant fourni, il est alors possible de rédiger le résumé. Le travail libère la femme! Tel est le slogan de l'idéologie dominante.

Pour échapper aux malaises familiaux, un seulremède, travailler ! Ce mot d'ordre, anodin peut-être, pernicieux sûrement, est étayé par les plus hautes autorités. Mais sont-ils libres ces travailleurs qui peinent ? La réalité est différente : la femme cherche d'abord un emploi pourdes raisons financières.

Elle y trouve parfois les relations humaines qui lui manquent dans son foyer.

Mais elleétouffe alors, dans une demi-satisfaction, les vrais problèmes.

Submergée par les tâches domestiques, après unejournée de labeur, elle ne s'interroge plus.

Le travail devient alors un obstacle à sa libération.

L'activité extérieurepeut être, parfois, un moyen d'expression authentique, à condition d'être déjà libéré. Remarque : Dans la mesure du possible, le style du passage a été restitué.

VOCABULAIRE Contester.

Le sens général est certainement connu des candidats : le terme «contestation» a été, ces dernièresannées, le maître mot de mouvements étudiants et lycéens.

Il consiste à discuter, à remettre en cause les valeursétablies.

Il est donc nécessaire d'insister sur la signification du verbe dans le texte.

La femme, à la suite descourants féministes, veut acquérir une indépendance, une égalité avec l'homme.

Elle est ainsi conduite à remettreen cause la supériorité masculine, à critiquer l'autorité du mari. La panacée.

Le terme est sans doute moins connu que le précédent.

La compréhension générale du passagefournit ici une aide non négligeable.

A tous les désagréments qui s'installent dans le foyer, une seule réponse : letravail.

Il s'agit donc d'un remède qui guérirait tous les maux. Travail-aspirine.

La formule, forgée par l'auteur, définit l'activité extérieure.

Ici, encore, nous avons un remèdeefficace contre les problèmes familiaux.

Mais — et c'est sur ce point qu'il fallait insister — si ce médicament calme ladouleur, il ne guérit pas le mal.

Cette idée sera reprise et développée dans la suite du texte : «évitent un malaise...qu'elles s'évitent ainsi de formuler». DEVOIR RÉDIGÉ L'entrée massive des femmes dans le monde du travail a profondément modifié la condition féminine.

Mais lesopinions sur les vertus d'un emploi divergent souvent.

Pour les uns, le travail est la voie la plus efficace à unelibération.

Pour les autres, comme pour Paule Giron, il ne faut pas généraliser : l'article étudié soutient même que lemétier fait souvent obstacle à l'émancipation.

Mais la fin du texte atténue cette affirmation : dans certains cas,l'activité extérieure peut être bénéfique.

Quelles sont donc ces conditions ? Le travail pose à la femme des problèmes bien spécifiques.

Pour qu'un métier soit enrichissant, il faudrait toutd'abord que la femme n'accomplisse pas une deuxième journée après la sortie du bureau.

Accaparée par les tâchesménagères, elle ne peut se consacrer aux siens et à elle-même.

La première condition est donc que les occupationsdomestiques soient réparties équitablement dans le couple. La deuxième condition concerne le travail même.

Il est fréquent en effet de dénoncer l'inégalité des salaires.

Lamain-d'œuvre féminine est utilisée pour les emplois à basse rémunération.

Il naît de cette distinction un sentimentd'injustice.

En outre, tous les emplois ne sont pas réellement accessibles.

Par manque de formation d'abord (voirsujet précédent), la femme ne peut choisir.

Les employeurs, pour diverses raisons, ne font pas souvent confiance. »

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