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PROUST À la recherche du temps perdu

Publié le 05/03/2011

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proust

   En mangeant une madeleine trempée dans du thé, Proust retrouva brusquement le goût dune tisane de son enfance. Avec le goût revinrent les souvenirs. C'est leur mise en place progressive qu'étudie ici Proust.    Et dès que j'eus reconnu le goût du morceau de madeleine trempé dans le tilleul que me donnait ma tante (quoique je ne susse pas encore et dusse remettre à bien plus tard de découvrir pourquoi ce souvenir me rendait si heureux), 5 aussitôt la vieille maison grise sur la rue, où était sa chambre, vint comme un décor de théâtre s'appliquer au petit pavillon donnant sur le jardin, qu'on avait construit pour mes parents sur ses derrières (ce pan tronqué que seul j'avais revu jusque-là); et avec la maison, la ville, depuis le matin jusqu'au soir et 10 par tous les temps, la Place où l'on m'envoyait avant déjeuner, les rues où j'allais faire des courses, les chemins que l'on prenait si le temps était beau. Et comme dans ce jeu où les Japonais s'amusent à tremper dans un bol de porcelaine rempli d'eau de petits morceaux de papier jusque-là 15 indistincts qui, à peine y sont-ils plongés, s'étirent, se contournent, se colorent, se différencient, deviennent des fleurs, des maisons, des personnages consistants et reconnaissables, de même maintenant toutes les fleurs de notre jardin et celles du parc de M, Swann, et les nymphéas 20 de la Vivonne, et les bonnes gens du village et leurs petits logis et tout Combray et ses environs, tout cela qui prend forme et solidité, est sorti, ville et jardins, de ma tasse de thé.    Du côté de chez Swann, I, « Combray «, Éd. Gallimard   

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