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Proust . À la Recherche du temps perdu, Du Côté de chez Swann

Publié le 08/01/2020

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Au «côté de chez Swann» répond le «côté de Guermantes», de même qu’à la section «Noms de Pays : le Nom» répond la deuxième partie d’A l’Ombre des jeunes filles en fleurs, «Noms de Pays : le Pays». ■
Comme il s’agit de l’ouverture, la plupart des thèmes et des personnages sont mis en place, le ton est donné et l’écriture si particulière de Proust fait entendre sa voix singulière.
2 - Résumé et composition
a - Résumé / - Combray
Le récit commence par une réflexion sur le sommeil : dans les différentes chambres où il lui est arrivé de coucher, le Narrateur se remémore certains souvenirs de son enfance à Combray, et notamment le moment douloureux où il devait aller se coucher. Mais sa mémoire volontaire ne lui rend qu’une partie limitée de son passé, où brille cependant la figure clef de Charles Swann.
Un soir d’hiver, alors qu’il rentre chez lui gelé, sa mère lui prépare du thé, accompagné de petites madeleines. La saveur du mélange lui restitue tout d’un coup la totalité de son passé d’enfant à Combray, dont l’évocation est cette fois beaucoup plus détaillée : la famille du Narrateur, notamment sa grand-mère, sa tante Léonie et la servante Françoise est présentée, ainsi que M. Vinteuil et sa fille. Au cours de ses promenades, l’enfant découvre deux «côtés» : le «côté de chez Swann », paysage de plaine, embaumé de lilas et d’aubépines, où Swann possède une maison et où le Narrateur aperçoit sa fille, Gilberte, et le «côté de Guermantes», paysage caractérisé par la Vivonne, la rivière qui passe le long du château des nobles du village, les Guermantes. La vie s’écoule à Combray, à Paris aussi. La tante Léonie meurt. Le narrateur se risque à la création : il écrit un petit texte sur les clochers du village de Martinville.

Un Amour de Swann
Ce volume raconte l’amour de Swann pour une courtisane, Odette de Crécy. Élégant, cultivé, raffiné, Swann tombe amoureux d’une femme médiocre. Ils sont reçus chez les Verdurin, bourgeois riches et vulgaires, où se croisent toutes sortes de gens : un pianiste qui joue une sonate qu’ils aiment particulièrement (la sonate de Vinteuil), un peintre encore inconnu, M. Biche, qui deviendra le grand Elstir, Cottard, un médecin stupide qui deviendra un grand praticien, Forcheville, le futur amant d’Odette. Bientôt, les Verdurin brouillent Odette et Swann, qui, fou de jalousie, se met à souffrir horriblement d’être séparé d’Odette, au point de ne plus se montrer nulle part, lui qui est un grand mondain. Toutefois, il accepte de se rendre à une soirée chez M™ de Sainr-Euverte, chez qui, malheureusement pour lui, on joue justement la petite sonate qu’il aimait. Swann retrouve alors toutes les sensations de son amour passé. Il cherche à savoir si Odette l’a ou non trompé et s’aperçoit bientôt qu’E ne souffre plus, parce qu’il ne l’aime plus. On apprendra plus tard que Swann a épousé Odette, précisément parce qu’il ne l’aimait plus.
III - Noms de Pays : le Nom
Le Narrateur, de santé fragile, rêve des villes qu’il ne peut pour le moment pas visiter, et se fait d’elles une image aussi poétique que fausse, qu’il s’est créée à partir de leurs noms. Faute de pouvoir voyager, il va jouer aux Champs-Élysées, où il retrouve la petite fille entrevue autrefois à Combray : Gilberte, la fille de Swann et d’Odette. Il en tombe amoureux, elle le fait souffrir. La première partie du roman s’achève par une poétique évocation du Bois de Boulogne, «jardin des Femmes».
b - Composition
S’il est très difficile de « résumer» Du Côté de chez Swann, c’est qu’il s’y passe peu de choses. En revanche la composition est très nette.
Le récit d’enfance qui occupe Combray s’ouvre dans des chambres et s’achève de même : «C’est ainsi que je restais souvent jusqu’au matin à songer au temps de Combray». Il s’ordonne autour de deux évocations du village de Combray où l’enfant passait ses vacances : la première assez limitée, parce que «la mémoire volontaire, la mémoire de l’intelligence » ne conserve en fait rien du passé ; la deuxième beaucoup plus riche et développée, rendue possible par la découverte de la mémoire involontaire, mémoire des sens : «quand d’un passé ancien rien ne subsiste [...] l’odeur et la saveur restent encore longtemps à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir». La vie à Combray est rythmée par des rituels et, notamment, par des promenades

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« PROUST, Ou CôTÉ DE CHEZ 5WANN des ouvrages du grand critique d'art anglais, John Ruskin, et, entre 1908 et 1909, a publié une série de pastiches.

b -La question du genre et celle du titre À la Recherche du temps perdu est un vaste roman à la première personne, mais la première partie comporte un volume écrit selon la narration classique, c'est­ à-dire à la troisième personne, par un narrateur omniscient.

Dès cette première partie on comprend que cette œuvre ambitieuse emprunte à tous les possibles que le roman a déjà explorés dans la littérature européenne : on trouve ainsi dans Du Côté de chez Swann un récit d'enfance, l'esquisse d'un roman de formation -le narrateur découvre sa vocation d'écrivain -un roman plus traditionnel, Un Amour de Swann, un développement poétique sur les Noms de Pays.

Récit et poésie cohabitent en effet harmonieusement dans ce début de l' œuvre prous­ tienne.

Le titre du premier ensemble, Du Côté de chez Swann, ne se comprend que par rapport à celui du troisième, Le Côté de Guermantes.

Les deux côtés sont un élé­ ment essentiel de la géographie de l'enfance à Combray: c'est par les expressions «côté de chez Swann », «côté de Guermantes» qu'on se repère à Combray; on calcule la longueur des promenades selon qu'on ira de l'un ou de l'autre de ces deux côtés.

Naturellement, l'opposition entre les deux côtés n'est pas seulement géographique : elle est poétique (deux paysages différents) et surtout sociale, Swann représentant la grande bourgeoisie arrivée, les Guermantes la vieille aris­ tocratie terrienne.

Les sonorités des deux noms propres suffisent à suggérer cette différence : le signifiant juif allemand de Swann, éclatant, à finale masculine, s'oppose au signifiant éteint, féminin, doux et comme étouffé de Guermantes.

Ces deux titres annoncent deux mondes dont le Narrateur mettra longtemps à croire qu'ils puissent se concilier: ce n'est qu'à la fin qu'il découvrira qu'avec une automobile, on peut aller le même jour, du côté de chez Swann et du côté de Guermantes.

c -Du Côté de chez Swann à l'intérieur d' À la Recherche du temps perdu Telle qu'elle se présente aujourd'hui l'œuvre monumentale de Proust comporte les parties suivantes : Du Côté de chez Swann À l'Ombre des jeunes filles en Fleurs Le Côté de Guermantes Sodome et Gomorrhe La Prisonnière 215. »

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