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R emarquez que cette poésie (classique) se t einte d 'un c ertain modernisme p ar les audaces d u v ocabulaire.

Publié le 19/03/2014

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R emarquez que cette poésie (classique) se t einte d 'un c ertain modernisme p ar les audaces d u v ocabulaire. - « à e n r âle-mourir» (néologisme), - «brisé comme u n é clat de r ire» ( comparaison d éjà surréaliste), - «plein d e» (familiarité). h ) L a p uissance des images o Rôle s ymbolique d u v in (v. 1) q ui d onne l'ivresse poétique (Dionysos) et transfigure le fleuve (v. 9). o I mages vivement coloriées et contrastées - couleurs: rouge, j aune (lune, or, blondes), vert (cheveux), n oir (nuit). - contrastes : cheveux verts/filles blondes cht>Veux longs/nattes repliées chanson lente/chantez p lus h aut d ansent u ne r onde/regard immobile verre brisé/éclat de rire. o Réminiscences folkloriques et mythologiques - sept femmes (nombre symbolique) sous l a l une. - «Ces fées aux cheveux verts q ui i ncantent l 'été» (v. 1 2): o ndines o u nixes de l a mythologie germanique. - La Loreley (autre poème d 'Apollinaire) r egardant son reflet (v. 10). - La g raetchen typique d u folklore ( «filles b londes », « a ux n attes repliées »). c) L 'incantation d u r ythme o Procédé moderne : la suppression de la ponctuation, chère à Apollinaire, p roduit u n d éroulement sans fin, comme l'écoulement d u R hin, et favorise aussi l a polyvalence d u sens, l a f usion des images (v. 9 , 10). o Procédés classiques. N otons: - les allitérations en (v] (v. l , 9) et en [t] (v. 10) - les assonances en [i) (v. 9) - l'écho: verre (v. l , 13), verts (v. 4, 12) - le rythme b inaire: b ateliers (v. 2 , 6), verre (v. 1, 13), cheveux(v. 4 , 12). - les contrastes d ans le rythme : mouvement souple et continu (v. 2 , 4 ); s cansion appuyée et répétitive (strophe 2, avec les trois formes i mpératives; 3 q uatrains réguliers à rimes croisées (a, h, a, h ), m ais u n d ernier alexandrin isolé. 3 ) Conclusion p artielle: u n paysage poétique inquiétant, mais enchanteur, o ù le modernisme s'allie à l a t radition. T ransition : sous l a d escription t ransparaît l 'état d 'âme d u n arrateur. Un p aysage sentimental 1 . M ini-introduction : c'est celui d u « Mal-Aimé », h abité t out à l a fois p ar l a tristesse et l a gaieté. 2 . D éveloppement al Tristesse o De l a m élancolie a u t ragique : - « l a c hanson l ente d 'un b atelier : u ne m élancolie identifiée. - « l a voix chante toujours à en râle-mourir » : elle devient anonyme donc p lus i nquiétante. o Une montée d ans l 'inquiétude: i ncantent. tordre leurs cheveux verts sept femmes l une / / o Progression d ramatique e n d épit d e l'absence de tout incident. Les différents sentiments trouvent u ne c orrespondance d ans l 'amplitude m usicale: (1 e s trophe): d ouleur s ourde - > « c hanson l ente » (2e s trophe): d ouleur c ompensée - > « c hantez plus h aut » (3e s trophe): d ouleur a mplifiée - > « i ncantent » (4e s trophe): d ouleur extrême (le c oeur d u p oète se b rise symboliquement) - > « b risé, éclat » D onc l a f lamme dévoratrice d u v. 1 ( l'amour-passion) se t ransforme en menace de mort (v. 11), a vant d e t riompher s adiquement (v. 13). Sons les d eux i mpressions essentielles d u p oème, visuelle et auditive, puisqu'elles ouvrent et ferment l a pièce, se e ache t out l'état d 'âme d u poète (paysage é tat d'âme). hl G aieté (de commande) o Le vin q ui enivre, le vin-fou (avec ambiguïté de l 'expression" mon verre est plein », c omme l a c oupe est pleine). o L a fête forcée - Il f aut obéir a ux ordres p our s 'amuser! « D ebout, chantez ni« q ue j e n 'entende p lus»!« E t mettez près de m oi». - Il f aut a ccumuler les p laisirs: le c hant (v. 5), l a d anse (v. 5), l 'amour r éconfort (v. 7, 8). - Il f aut r endre cette fête hyperbolique : « e hantez plus h aut », « toutes les filles » 3 . C onclusion p artielle : c omme d ans le premier centre d'intérêt o ù l 'inquiétude se m êlait à l 'enchantement, nous r emarquons ici q u'à l a joie se mêle l a tristesse, c'est u n r ire j aune (« b risé ... éclat de rire »). C. C onclusion a) Reprise des conclusions partielles : c'est u n p aysage é tat d 'âme o ù l a m élancolie côtoie l a gaieté feinte, où l a poésie oscille entre le mystère i nquiétant et l'envoütement enjôleur. h ) C onclusion définitive et personnelle : le lecteur est à l a fois rassuré p ar u n c limat poétique traditionnel et heureusement étonné p ar l a h ardiesse des procédés modernes. I l n 'en reste p as m oins une impression f inale assez désespérante. c) Ouverture o O u b ien e n f aisant u n p arallèle avec des textes d u m ême auteur. E x: ce genre d'inspiration aigre-douce caractérise b ien l 'ensemble des pièces de Rhénanes, cf. Mai, L a Lorelev... o O u b ien e n c omparant a vec d 'autres a uteurs a bordant l e même thème. E x: R oman d 'Arthur R imbaud (une atmosphère de fête s emblable: c afé, j uin ; u n m ême sentiment amoureux). Texte 2 La chanson du mal-aimé (extraits) 5 Mon beau navire ô ma mémoire Avons-nous assez navigué Dans une onde mauvaise à boire Avons-nous assez divagué De la belle aube au triste soir 10 Adieu faux amour confondu Avec la femme qui s 'éloigne Avec celle que j'ai perdue L'année dernière en Allemagne Et que je ne reverrai p lus [... ] 15 J uin ton soleil ardente lyre Brûle mes doigts e ndoloris T riste et mélodieux délire J'erre à travers mon beau Paris Sans avoir le coeur d 'y m ourir 20 Les dimanches s'y éternisent Et les orgues de Barbarie Y s anglotent dans les c ours grises Les fleurs aux balcons de Paris Penchent c omme la t our de Pise 25 Soirs de Paris ivres du gin F lambant de l 'électricité Les tramways feux verts sur l 'échine M usiquent au long des portées De rails leur folie de machines

« 2.

Développement al Tristesse • De la mélancolie au tragique : -« la chanson lente d'un batelier : une mélancolie identifiée.

-« la voix chante toujours à en râle-mourir » : elle devient anonyme donc plus inquiétante.

•Une montée dans l'inquiétude: incantent.

tordre leurs cheveux verts sept femmes / lune / • Progression dramatique en dépit de l'absence de tout incident.

Les dif­ férents sentiments trouvent une correspondance dans l'amplitude musicale: (1 e strophe): douleur sourde -> « chanson lente » (2e strophe): douleur compensée -> « chantez plus haut » (3e strophe): douleur amplifiée -> « incantent » (4e strophe): douleur extrême (le cœur du poète se brise symboliquement) -> « brisé, éclat » Donc la flamme dévoratrice du v.

1 (l'amour-passion) se transforme en menace de mort (v.

11), avant de triompher sadiquement (v.

13).

Sons les deux impressions essentielles du poème, visuelle et auditive, puisqu'elles ouvrent et ferment la pièce, se eache tout l'état d'âme du poète (paysage état d'âme).

hl Gaieté (de commande) • Le vin qui enivre, le vin-fou (avec ambiguïté de l'expression" mon verre est plein », comme la coupe est pleine).

• La fête forcée -Il faut obéir aux ordres pour s'amuser! « Debout, chantez ni« que je n'entende plus»!« Et mettez près de moi».

-Il faut accumuler les plaisirs: le chant (v.

5), la danse (v.

5), l'amour réconfort ( v.

7, 8).

-Il faut rendre cette fête hyperbolique : « ehantez plus haut », « toutes les filles » 3.

Conclusion partielle : comme dans le premier centre d'intérêt où l'inquiétude se mêlait à l'enchantement, nous remarquons ici qu'à la joie se mêle la tristesse, c'est un rire jaune ( « brisé ...

éclat de rire » ).

C.

Conclusion a) Reprise des conclusions partielles : c'est un paysage état d'âme où la mélancolie côtoie la gaieté feinte, où la poésie oscille entre le mystère inquié­ tant et l'envoütement enjôleur.. »

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