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Remarquez que les plaisirs n'ont guère de prise sur nous si nous ne nous disposons pas à les goûter.

Publié le 03/11/2013

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Remarquez que les plaisirs n'ont guère de prise sur nous si nous ne nous disposons pas à les goûter. Même dans les plaisirs de la table, qui doivent peu à l'esprit, il faut pourtant apporter une attention bienveillante. Encore bien plus évidemment, quand il s'agit des plaisirs de l'esprit, il faut vouloir les conquérir, et il serait vain de les attendre. Nul ne dira au jeu d'échecs : « Amuse-moi. « C'est par une volonté suivie, exercée, entraînée, que l'on fera son plaisir. Même jouer aux cartes suppose la volonté de s'y plaire. En sorte qu'on pourrait dire que rien au monde ne plaît de soi. Il faut prendre beaucoup de peine pour se plaire à la géométrie, au dessin, à la musique. Et cette liaison de la peine au plaisir se voit bien clairement dans les jeux violents. Il est étrange que les coureurs, lutteurs et boxeurs trouvent du plaisir à toute cette peine qu'ils se donnent ; et cela est pourtant hors de doute. Si l'on réfléchit assez sur ce paradoxe de l'homme, on ne se représentera nullement l'homme heureux comme celui à qui tous les bonheurs sont apportés ; mais au contraire on le pensera debout, en action et en conquête, et faisant bonheur d'une puissance exercée. ALAIN QUESTIONS : 1° Formulez la thèse de ce texte et montrez comment elle est établie. 2° a)En quoi une « volonté suivie, exercée, entraînée « fait-elle notre plaisir ? b)Expliquez : « Il faut prendre beaucoup de peine pour se plaire à la géométrie, au dessin, à la musique. « c)À partir des exemples du texte, montrez en quoi le bonheur est une « puissance exercée «. 3° Le bonheur consiste-t-il dans l'effort et dans l'activité ?

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