René Pomeau et Jean Ehrard (Littérature française, t. V : de Fénelon à Voltaire, Arthaud, 1984) analysent ainsi le mythe du «bon sauvage» au XVIIIe siècle
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René Pomeau et Jean Ehrard (Littérature française, t. V : de Fénelon à Voltaire, Arthaud, 1984) analysent ainsi le mythe du «bon sauvage« au XVIIIe siècle : «Une contraction apparaît ici entre la volonté critique et l'ambition philosophique. Les «sauvages« intéressent moins en eux-mêmes que comme témoins privilégiés de la nature humaine. Par-delà l'étonnante diversité des institutions, des moeurs, des croyances et des mentalités, Indiens des Amériques, Tartares, Guinéens et Patagons, tout comme les Turcs, les Persans et les Chinois, sont les modes différents d'une commune nature : la même nature qui parle aussi dans l'expérience d'un ancien Romain, d'un citoyen de la libre Angleterre, d'un négociant hollandais ou d'un honnête homme français. Est-ce seulement routine si le siècle qui se veut celui de l'esprit expérimental poursuit ainsi, inlassablement, le fantôme de l'homme de la nature ? En réalité, ce postulat est moins l'effet du vieux préjugé monogénétique que le fondement nécessaire d'un novel humanisme qui tend à s'affirmer de plus en plus, à la fois contre la tyrannie du surnaturel et contre l'artifice oppresseur de certaines pratiques sociales.« Que pensez-vous de cette façon de voir «la nature humaine« par les «philosophes« du XVIIIe siècle ?
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- Commentez ces lignes de Sylvain Menant (Littérature française, t. VI : De l'Encyclopédie aux Méditations, Arthaud, 1984) : «Tout le monde, de Voltaire à Diderot, cherche à définir un «droit naturel», droit absolu inscrit dans la raison humaine et antérieur, d'un point de vue intellectuel, à l'existence des sociétés. Ce droit naturel doit s'imposer dans tous les régimes politiques. Il protège la liberté des individus et leur fixe des devoirs. Chaque intervention dans les affaires du temps est l'occasion de montrer la distance qui sépare la pratique judiciaire de ce droit évident pour chaque conscience ; et peu à peu la distance diminue. L'affirmation d'un droit naturel tend à limiter, dans les faits, la toute-puissance de l'État. Mais l'individualisme des Lumières n'est pas un anarchisme : sa plus haute manifestation est l'adhésion à un pacte social. L'idée d'un contrat, déjà souvent débattue, revient au premier plan. Rousseau lui a donné une forme rigoureuse».
- A un jeune homme qui, à l'exemple de René, dont l'histoire a été récemment publiée, cultive la mélancolie et traîne une existence lamentable et sans but, un homme âgé, survivant du XVIIIe siècle, écrit une lettre pour l'engager à réagir contre sa tristesse en mettant en pratique le précepte formulé par Voltaire à la fin de Candide : « Il faut cultiver son jardin. » Vous composerez cette lettre.
- Mme de Staël a écrit : « Au XVIIIe siècle, la littérature n'est plus un art seulement, elle devient une arme pour l'esprit humain. » Vous développerez ce jugement en vous servant des œuvres de Voltaire et de J.-J. Rousseau.
- La littérature française du XVIIIe siècle : Le théâtre
- La littérature française du XVIIIe siècle: L'éloquence