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La littérature française du XVIIIe siècle : Le théâtre

Publié le 18/10/2011

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La tragédie classique est tenace et rien

n'est plus significatif, en ce sens, que l'adaptation

de Shakespeare par Ducis. OEuvre de

la plus grande importance puisqu'elle introduit

sur notre scène Hamlet, Roméo et Juliette,

Le Roi Lear, Macbéth, Othello, audacieuse

puisqu'elle choque le public par se:

hardiesses, et pourtant mise à la gêne dans

la convention noble et glacée; au reste absolument

impropre à faire entendre le génie

de Shakespeare. L'exemple de Voltaire

autorise de nouveaux efforts dans la tragédie

d'inspiration nationale et philosophique.

Le Siège de Calais par de BELLOY....

« traduira Tancrède et Mahomet.

Certes, ce n'est pas par son théâtre qu'il s'est imposé à la postérité; mais le patriarche de Ferney a été honoré en effigie sur la scène de la Comédie-Française et lui-même couronné de lauriers lors de la soirée triomphale d'Irène (1 778).

Ses contemporains l'ont cru aussi grand, quand ils ne l'ont pas mis plus hant, que Corneille et Racine.

Il a écrit vingt-sept tragédies dont, à vrai dire, il ne resle rien.

Mais il y aurait quel­ que injustice à en méconnaitre les mérites en leur temps.

Voltaire a eu la claire cons­ cience de ce qui faisait la grandeur de la tragédie de Corneille et de Racine et, d'autr e part, il a parfaitement senti le besoin d'élargir les cadres imposés, de secouer cer­ taines traditions.

De là son attachement à l'idéal classique, à la peinture des carac­ tères, à l'étude des passions, à la forme poétique et, d'autre part, des efforts pour réformer le jeu et le spectacle (le spectre d'Eriphyle, le bruit du canon dans Adélaïde du Guesclin), pour promener l'action loin de ses sempiternelles frontières gréco-ro­ maines, en Amérique avec Alzire (1735), en Islam, en Extrême-Orient avec L'Orphelin de la Chine (1755), Mahomet (1741) et Zaïre (1732), au Moyen Age avec Adélaïde du Guesclin (1734) ou Tancrède (1760), pour enrichir la leçon morale d'une portée et d'une propagande philosophiques (Mahomet, pièce de guerre contre le fanatisme; Les lois de Minos el Les Guèbres [qui ne furl!nt pas joués]).

De là encore qu'il s'émerveille du génie de Shakespeare dont il est en France un introducteur efficace, et qu'il s'élève ensuite contre sa vogue et la déme­ sure qu'elle entraine dans notre théâtre.

Aussi bien, nous pouvons aujourd'hui dé­ aoncer avec raison l'insuffisance poétique de ce théâtre, voir comment l'intention phi­ losophique et polémique nuit à l'étude psy­ chologique, repousser cette tragédie sans tragique plus attachée malgré tout à l'effet pathétique qu'à l'analyse en profondeur.

Il faut reconnaître néanmoins que Voltaire a un sens réel du théâtre.

Il sait émouvoir selon les exigences sensibles du temps (avec l'amour maternel de M~ "Pe (1743), la pas­ sion et la jalousie de Za ïre - ses deux meilleures pièces); il apporte une nou­ veauté et une recherche qui alors éveillent naturellement l'intérêt; il remue des idées qui piquent la curiosité, et répond ainsi lé­ gitimement à l'attente de son public.

Mal­ heureusement l'intelligence critique brille davantage que l'inspiration profonde; le ge­ nie dramatique n'est pas au niveau des intentions.

Déclin de la tragédie classique.

La tragédie classique est tenace et rien n'est plus significatif, en ce sens, que l'adap­ tation de Shakespeare par Duc1s.

Œuvre de la plus grande importance puisqu'elle intro­ duit sur notre scène Hamlet, Roméo et Ju­ liette, Le Roi Lear, Macbéth, Othello, auda­ cieuse puisqu'elle choque le public par se: hardiesses, et pourtant mise à la gêne dans la convention noble et glacée; au reste ab­ solument impropre à faire entendre le gé­ nie de Shakespeare.

L'exemple de Voltaire autorise de nouveaux efforts dans la tra­ gédie d'inspiration nationale et.

philoso ­ phique.

Le Siège de Calais par de BELLOY (1765) est accueilli avec enthousiasme, triomphe du sentiment patriotique plutôt que du sentiment littéraire.

MARMONTEL, LA HARPE, LEMIERRE (La Veuve du Malabar, 1770), exploitent la veine philosophique et Marie-Joseph CHÉNIER est encore dans le sillage de Voltaire avec son Charles IX (1789) où l'évocation historique sert à atta­ quer l'Eglise et la Royauté.

Au reste, ce sont là les derniers efforts 1 La tragédie ne sera plus qu'un prétexte à pompe et à emphase sur un patron immuable et figé.

La comédie La comédie au xvm• siècle est singuliète · ment supérieure à la tragédie, tant par la qualité des œuvres que par les transforma­ tions originales du genre.

La comédie de caractère, dans la tradi­ tion classique, a des continuateurs.

DEs­ TOUCHES possède un naturel comique (La Fausse Agnès), mais il le guinde, dédai­ gnant le rire des farceurs, dans sa recher­ che de moralisation.

Le Glorieux (1732) est une étude de la vanité assez froide.

PIRON veut au moins être amusant dans La Mé­ tromanie (1738), charge d'un travers plus que d'un caractère (son personnage, Fran­ caleu, est un bourgeois toqué de vers et de théâtre qui ne veut donner sa fille en. »

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