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São Tomé-et-Príncipe

Publié le 11/04/2013

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1 PRÉSENTATION

São Tomé-et-Príncipe, en portugais São Tomé e Príncipe, pays insulaire d’Afrique occidentale, situé dans le golfe de Guinée. Sa capitale est la ville de São Tomé.

2 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE

Formé de deux îles principales, São Tomé (855 km²) et Príncipe (109 km²), et de plusieurs petits îlots, dont Pedras Tinhosa et Rolas, l’archipel couvre une superficie totale de 1 001 km². Situé à environ 200 km des côtes africaines, il est d’origine volcanique. Il est caractérisé par un relief montagneux (le pic de São Tomé, situé sur l’île principale, culmine à 2 024 m), et des sols fertiles.

La forêt couvre 60 p.100 de la superficie du pays.

Le climat, tropical, varie en fonction de l’altitude, les écarts de température (25,6 °C en moyenne) n’étant guère importants d’une saison à l’autre. Les précipitations sont abondantes de novembre à mai.

3 POPULATION

En 2008, la population de São Tomé-et-Príncipe était estimée à 205 901 habitants. Près de 50 000 Santoméens vivent au Portugal, en Angola et au Gabon. Les métis (Forros, Angolares) représentent 95 p. 100 de la population. En 2004, le taux de croissance annuelle de la population était de 3,18 p. 100, l’un des plus élevés au monde, et l'espérance de vie atteignait 68 années.

La capitale, São Tomé, située sur la côte nord-est de l’île du même nom, est le principal port du pays. Le portugais est la langue officielle mais les Santoméens parlent également le forro (créole lusophone) et le fang, une langue bantoue du Gabon (voir langues d’Afrique). L’archipel est le pays le plus alphabétisé du continent africain (60 p. 100). Les Santoméens sont, pour la plupart, catholiques.

4 ÉCONOMIE

São Tomé-et-Príncipe est l’un des pays les plus pauvres du monde. Le produit intérieur brut (PIB) était estimé, en 2006, à 123 millions de dollars, soit un PIB de 790,60 dollars par habitant. La dette extérieure du pays représente près de sept fois son PIB et l’aide internationale, pourtant dix fois plus importante que pour la moyenne des pays d’Afrique subsaharienne, ne permet pas de réduire la pauvreté qui touche plus de 40 p. 100 de la population. Dans ce contexte, la future exploitation des importants gisements pétroliers découverts à la limite des eaux territoriales santoméennes et nigérianes représente une véritable manne pour ce micro-État pauvre et surendetté.

L’économie de São Tomé-et-Príncipe se répartit entre l’agriculture (20 p. 100 du PIB), l’industrie (17 p. 100) et les services (63 p. 100). De grandes plantations produisent le cacao, principale culture d’exportation, couvrant les deux tiers des superficies cultivées, ainsi que le café, la noix de coco, le coprah et l’huile de palme. Depuis la nationalisation des plantations en 1975, celles-ci ont subi une importante baisse de rendement. Depuis le milieu des années 1980, un programme de privatisation et de réhabilitation a été entrepris, et qui n’a pas encore donné les résultats espérés. Les principales cultures vivrières sont le manioc, la patate douce et l’igname, mais l’agriculture étant dominée par les cultures de rapport, près de 90 p. 100 des denrées alimentaires doivent être importées. La pêche constitue également une activité importante ; les eaux nationales sont riches en thons. Le secteur industriel est réduit et essentiellement limité à l’ingénierie agricole.

L’unité monétaire de São Tomé est le dobra divisé en 100 centavos, dont le cours est libre depuis 1991.

5 INSTITUTIONS ET VIE POLITIQUE

Au lendemain de son indépendance, en 1975, São Tomé-et-Príncipe devient une « démocratie populaire «, avec un régime à parti unique (le Mouvement de libération de São Tomé-et-Príncipe, MLSTP), d’orientation marxiste-léniniste. Le pays se dote en 1990 d’une nouvelle Constitution, approuvée par référendum, qui institue un régime parlementaire multipartite. Le chef de l’État est le président de la République. Il est élu au suffrage universel pour un mandat de cinq ans. Le gouvernement est conduit par un Premier ministre, choisi par le Parlement et approuvé par le président. Le Parlement, monocaméral, est constitué d’une Assemblée nationale composée de 55 membres élus au suffrage universel direct pour un mandat de quatre ans.

São Tomé-et-Príncipe a réussi le passage à la démocratie : depuis les premières élections libres, en mars 1991, les différents scrutins sont réguliers et permettent une alternance démocratique. Depuis 1994, cependant, une cohabitation conflictuelle entre une présidence issue des forces démocratiques et un Parlement dominé par l’ancien parti unique, provoque de longues crises institutionnelles. Dans ce contexte d’incertitude politique, le régime a été confronté à deux tentatives de coups d’État militaires sans effusion de sang (en 1995 et en 2003), mais l’ordre constitutionnel a été restauré à chaque fois sous la pression internationale.

Les principales forces politiques sont : l’ancien parti unique, le MLSTP, avec à sa tête le premier président de la nation santoméenne, Manuel Pinto da Costa (1975-1991) — à l’issue des élections législatives de mars 2006, le MLSTP dispose de 19 sièges à l’Assemblée nationale ; le Mouvement démocratique des forces de changement (MDFM), le parti du président en exercice Fradique de Menezes (2001- ) — 23 sièges ; l’Action démocratique indépendante (ADI), favorable à l’ancien président Miguel Trovoada (1991-2001) et dirigée par son fils Patrice — 12 sièges.

6 HISTOIRE
6.1 La domination portugaise

L’archipel de São Tomé-et-Príncipe est inhabité lorsque des navigateurs portugais découvrent, en 1471, le jour de la Saint-Thomas, l’île principale à laquelle ils donnent ce nom (São Tomé). À la fin du xve siècle, les Portugais peuplent les îles de condamnés, de juifs contraints à l’exil par l’Inquisition, ainsi que d’esclaves amenés d’Angola afin de développer les plantations de canne à sucre. Avant l’abolition de l’esclavage, en 1876, l’histoire de l’archipel est marquée par plusieurs révoltes d’esclaves. Le cacao est introduit en 1822 et, au tournant du xxe siècle, São Tomé-et-Príncipe en est l’un des principaux producteurs mondiaux — avant d’être concurrencé par le cacao introduit en Côte-de-l’Or (actuel Ghana), par les Britanniques.

Des colons portugais s’installent progressivement dans l’archipel, qui devient, en 1951, une province portugaise d’outre-mer. Deux ans plus tard, une révolte contre la domination des planteurs portugais tourne au massacre. Une centaine de personnes sont tuées à Batepa à l’instigation des colons portugais. C’est après cet événement tragique que Manuel Pinto da Costa et Miguel Trovoada, des étudiants santoméens de Lisbonne, fondent le Mouvement de libération de São Tomé-et-Príncipe (MLSTP).

6.2 L’indépendance et la présidence de Manuel Pinto da Costa (1975-1991)

L’archipel accède à l’indépendance le 12 juillet 1975, à la faveur de la fin de la dictature au Portugal. La plupart des colons portugais, dont les propriétaires de plantations, quittent l’archipel, privant ainsi l’agriculture de ses cadres qualifiés. La République est proclamée avec Manuel Pinto da Costa comme président et Miguel Trovoada comme Premier ministre. Le MLSTP devient parti unique et le pays adopte une orientation marxiste-léniniste, s’alignant sur les régimes amis de l’Angola et de Cuba. Dès 1979, Miguel Trovoada, en désaccord avec la politique présidentielle, est contraint de prendre la route de l’exil.

Face aux difficultés économiques et sous la pression de l’opposition, le pays abandonne le système de parti unique en 1990 et organise en 1991 les premières élections libres multipartites. Le parti d’opposition, le Parti de la convergence démocratique, remporte le scrutin législatif, tandis que son leader, l’ancien Premier ministre rentré d’exil Miguel Trovoada, est élu à la présidence de la République pour un mandat de cinq ans.

6.3 La présidence de Miguel Trovoada (1991-2001)

En même temps qu’il s’ouvre à la démocratie, le pays se tourne vers le libéralisme. Pour attirer les capitaux étrangers, le nouveau gouvernement entreprend de créer une zone franche, destinée à jouer le rôle de « porte-avions « dans le golfe de Guinée pour le stockage de matériel sensible. Il met en œuvre un plan de redressement économique et de privatisations (notamment des terres coloniales nationalisées à l’indépendance), conformément aux vœux du Fonds monétaire international (FMI). Les mesures gouvernementales d’austérité provoquent des troubles sociaux et politiques importants. Alors que les élections législatives de 1994 sont remportées par l’ancien parti unique, le MLSTP, un coup d’État militaire est mené en 1995 afin de « remettre de l’ordre dans le pays «. Mais le putsch échoue sous les pressions de la communauté internationale, qui menace de suspendre son aide — le pays est tributaire à 75 p. 100 de l’aide internationale.

Réélu en 1996, le président Miguel Trovoada doit faire face à une cohabitation difficile après la victoire du MLSTP aux élections législatives de 1998. En dépit de crises institutionnelles à répétition, les autorités santoméennes parviennent en décembre 2000 à un accord avec le FMI qui permet de réduire substantiellement le service de la dette publique. Miguel Trovoada quitte le pouvoir en 2001, à la fin de son second mandat, alors que la Constitution ne l’autorise pas à en briguer un troisième. L’homme d’affaires Fradique de Menezes, leader du Mouvement démocratique des forces du changement (MDFM) remporte le scrutin présidentiel de juillet 2001 dès le premier tour avec 56 p. 100 des suffrages — son principal rival, l’ancien président Manuel Pinto da Costa, recueille 36 p. 100 des voix. Le programme de Fradique de Menezes est axé sur l’intensification des liens avec l’étranger et sur la perspective de l’exploitation d’importants gisements pétroliers offshore dans les eaux communes à São Tomé-et-Príncipe et au Nigeria.

6.4 La présidence de Fradique de Menezes (2001- )

L’élection de Fradique de Menezes est suivie d’une crise institutionnelle permanente, après la très courte victoire du MLSPT au scrutin législatif de mars 2002 et la mise en place d’un gouvernement de cohabitation. Cette crise s’explique notamment par les rivalités politiques attisées par la future manne pétrolière. Elle culmine en juillet 2003 avec la tentative de coup d’État menée sans effusion de sang par un groupe de militaires. Fradique de Menezes est rétabli dans ses fonctions à la suite d’un accord conclu avec la junte militaire grâce à la médiation internationale. Il bénéficie au lendemain des élections législatives de mars-avril 2006 d’une majorité parlementaire favorable et est réélu au mois d’août suivant dès le premier tour du scrutin, avec plus de 60 p. 100 des suffrages, contre 38,5 p. 100 pour son principal adversaire, Patrice Trovoada (MLSPT). Alors que l’archipel de São Tomé-et-Príncipe est l’un des pays les plus pauvres d’Afrique, la gestion des revenus du pétrole constitue un enjeu crucial pour l’amélioration des conditions de vie de sa population.

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