Devoir de Philosophie

Scythes et Macédoniens

Publié le 17/12/2011

Extrait du document

 

L'été est la saison des fouilles. Les grands travaux favorisent également l'archéologie en rendant nécessaire la visite de terrains qui peuvent se révéler riches en documents anciens. C'est ainsi qu'en Allemagne fédérale, la construction d'une autoroute a permis la mise au jour, à Paderborn, (Westphalie) de quatre-vingt-dix tombes remontant au quatrième millénaire avant notre ère. En Union soviétique, dans le sud de l'Ukraine, on a découvert la tombe d'une femme scythe dont la tête était coiffée d'une remarquable couronne d'or. L'or des Scythes avait donné lieu, voilà deux ans, à une importante exposition à Paris. Le 7 février prochain, c'est toute la production artistique de l'Union soviétique avant les Scythes qui sera présentée aux Galeries nationales du Grand Palais. Il s'agit d'un patrimoine de près d'un demi-million d'années, un des plus anciens du monde. On verra des statuettes féminines en ivoire de mammouth datant de quelque vingt millénaires, des élans et des poissons sculptés dans le bois ou la pierre, qui sont les premières expressions artistiques de chasseurs et de pêcheurs habitant des cités lacustres ; des divinités d'argile aux formes des plus stylisées modelées par des artistes habitant les premières cités apparues il y a plus de sept mille ans dans cette région du monde.

« D'autres analyses vont être faites.

Un bombar­ dement du linceul aux neutrons pourrait faire apparaître d'autres particularités intéressantes.

Si, aujourd'hui, l'âge du suaire ne fait plus de doute, s'il a bien servi à ensevelir un supplicié, il reste à savoir de quel supplicié il s'agit.

Il demeure un autre problème auquel aucun spécialiste n'a encore pu donner de réponse : comment cette éton­ nante image a-t-elle pu s'imprimer de façon si nette sur une étoffe ? On parle de l'action des herbes odoriférantes qui servaient au cours de l'ensevelis­ sement.

Cela reste à démontrer.

Les retables italiens Le département des peintures du musée du Louvre consacre aux retables italiens des XIII", XIV" et XV" siècles un « dossier » qui réunit vingt­ cinq tableaux provenant du Louvre même et de quelques collections publiques françaises.

A côté de ces tableaux généralement célèbres figurent des œuvres moins célèbres ou récemment restaurées dues à Giotto, à Pesellino ou à Li po V anni.

Au xn• siècle, le retable toscan est un simple panneau rectangulaire comportant des scènes qui se succèdent selon une lecture verticale ou horizon­ tale, comme chez le Maître de la Madeleine ou Guido da Siena.

A la fin du Duecento et au Trecen­ to, on voit se développer le polyptique en largeur, avec cinq ou sept panneaux séparés par de petites colonnes.

Le Louvre illustre ce type de retable avec un Saint Jean l'évangéliste et un Saint Laurent, de Giotto.

Des retables plus élaborés comprennent des registres superposés, des pinacles et une prédelle distincte.

C'est ce qu'on appelle des pentatyques ou des heptatyques.

Ils ont plusieurs étages.

Le type en était exploité par les Siennois, Lippo Memmi, Lippo V anni, et par les Vénitiens, en particulier Paolo Veneziano.

Un 4)xemple complet de ce type est fourni par le grand retable d'un artiste de Plai­ sance, Antonio de Carro.

Les retables du Quattrocento sont plus variés.

On y voit survivre parfois, modifiées et amplifiées, mais sous des formes différentes, les formules du siècle précédent.

C'est le cas du beau polyptique à double face de Borgo San Sepolcro par Sassetta.

Le plus souvent, l'organisation et la structure mon­ ~~nt des innovations capitales.

Les polyptiques s etagent en hauteur, sans comporter, comme en Flandres, des volets rabattants.

A partir du milieu du xv· siècle, les personnages et l'architecture sont ordonnés dans l'espace selon un point de vue unique, grâce à l'utilisation rationnelle de la pers­ pective et de la lumière.

La Pietà de Cosimo Tura en témoigne abondamment.

La conséquence direc­ te de cette enquête spatiale sera le regroupement sur un unique panneau des saints latéraux et de la figure centrale qui forment ainsi une sorte de réu­ nion sacrée, d'où vient le nom de« Sainte conversa­ tion » qu'on donne généralement à ce type de tableau.

· La formule connaît un grand succès à Florence à la suite de Fra Angelico et de Domenièo Venezia~ no.

On peut voir au Louvre des œuvres du Maître de la Madone de Buckingham et de Pesellino.

Les Le Nain Ils étaient trois frères.

Les trois furent peintres.

Le dernier, Mathieu, est mort en 1677; on aurait pu s'en aviser l'an dernier, mais l'année Rubens avait un peu voilé celle de la célébration du tricen­ tenaire des Le Nain.

Le Grand Palais leur consacre cette année une exposition qui, malgré une certaine minceur, car l'œuvre en effet reste peu nombreuse risque fort de marquer un tournant dans 1~ connaissance de ces artistes dont le réalisme fait pense~.

à M~lière et qui, dans leurs scènes ,Paysan­ !les, s mscnvent en faux contre La Bruyere pour Illustrer La Fontaine.

Ce siècle multiple et décrié difficile et incertain que fut le xvn• a en eux d~ bons témoins.

Il se trouve que ces observateurs étaient en outre des artistes de génie.

Le résultat est éclatant.

Les œuvres des frères Le Nain sont propor­ tionnellement aussi rares que celles de Georges de la Tour.

D'une production qui fut considérable, l'essentiel a disparu de nos jours.

Les Le Nain tra­ vaillèren~, semble-t-il, plus de vingt ans et peigni­ rent environ deux mille tableaux.

C'est à peine si on connaît encore quelque soixante-quinze œuvres authentiques.

Le Louvre en possède la série la plus éclatante et la plus complète.

De nombreuses toiles ont pu être importées des Etats-Unis, d'URSS et d'Angleterre ; les musées de province ont apporté leur contribution.

Il en résulte un ensemble remar­ quable qu'on risque fort de ne jamais revoir car cette dispersion d'une œuvre la rend difficilement accessible.

C'est l'écrivain Champfleury, au XIX" siècle, qui a «réhabilité» les Le Nain.

On les avait oubliés, Champfleury y vit des précurseurs du Réa­ lisme dont il était un des fondateurs.

L'exposition, qui dure trois mois, va permettre de prendre la mesure d'une création qui est, de toute la peinture française, l'une des plus personnelles et des plus riches de poésie intime.

Un profond mystère l'enve­ loppe.

Au temps de Richelieu et de Mazarin, les Le Nain ont su jeter un regard franc et sans conces­ sions sur la société qui les entourait, depuis les sei­ gneurs de la Cour jusqu'au petit peuple des campa­ gnes, et la décrire avec une vérité et une vie sans égales.

Mais ces visages muets parlent ; il y a des âmes derrière ces bouches fermées, d'étranges et même d'insoutenables attentes dans ces corps figés comme devant l'objectif du photographe.

La pein­ ture se fait ici méditation sur l'homme et sur la vie, sur le temps et sur le monde.

« Ce n'est qu'en Fran­ ce, écrivait Paul Ja~ot, que les lettres ont connu un La Fontaine et la peinture un Le Nain, un Chardin, un Corot».. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles