Devoir de Philosophie

Les scythes

Publié le 24/08/2013

Extrait du document

Dès le début du vie siècle, le roi achéménide Darius qui contrôle le Bosphore, entreprend, en vue d'affaiblir la Grèce, de détourner ce riche commerce à son avantage.

Il envahit la Scythie à partir de la Thrace, franchissant le Danube vers 514-512 av. J.-C. Sa lourde armée de 700 000 hommes ne parvient toutefois pas à soumettre les insaisissables cavaliers scythes qui, évitant l'affrontement, pénètrent toujours plus profondément dans la steppe, pratiquant la tactique de la terre brûlée.

Darius et ses troupes finissent par battre en retraite pour éviter une désastreuse déroute.

En guise de représailles, le roi scythe Aristagorus décide de mener une contre-offensive. Son projet d'alliance avec le roi de Sparte, Cléomène Ier ayant échoué, ses cavaliers scythes doivent se contenter de piller la Thrace, en 495 av. J.-C., et de chasser le tyran Miltiade de la cité de Chersonèse.

« vêtements, tissus et couv~rtures à partir de la ine ou de feutre.

• Les hommes travaillent le cuir, -- =--,.,.....,...~- les peaux et les fourrures, l'os, la corne, le bois et les métaux.

• Les Scythes excellent dans le traitement ._ _____ _. des peaux qu'ils imperméabilisent grâce à un badigeon à base de lait.

• Ils sont également parmi les premiers nomades d'Eurasie à maîtriser l'usage du fer et du bronze grâce auxquels ils façonnent les objets les plus divers : armes , éléments d11arnachemenl ustensiles domestiques .

• Pour les parures et la vaiss~l/e d'appartd, ils préfèrent travailler l'or, l'argent et leurs alliages.

Les Scythes n 'ont recourt qu'occasionnellement à la poterie, matière fragile inadaptée à leur vie itinérante.

IIABIWMENT ET PARURE • Les vases gréco-scythes de Kou loba et Voronej et les vêtements parfaitement conservés par le froid découverts dans certains kourganes de l'Altaï nous renseignent sur le costume scythe qui, comme celui des Perses et des Mèdes , permet de chevaucher commodément , de sauter en selle et de descendre facilement de cheval.

• Hommes et femmes portent sur une tunique ample, sans col, qui ressemble à la blouse russe , une houppelande de fourrure ou de feutre ainsi qu'un pantalon bouffant et des demi-bottes fixées au mollet par des lanières.

• Pour se protéger du terrible vent de la steppe, les Scythes sont coiffés d'un bann~t palntu en feutre rigide, parfois remplacé par un bonnet à oreilles doublé de fourrure .

• Les hommes comme les femmes aiment se parer de lourds bijoux qui trahisssent leur goût pour l'or : colliers, ceintures, bracelets, boucles d'oreille, bagues, torques, pendentifs, amulettes , perles, boucles ...

Massifs ou finement ouvragés, les colll~rs vont des simples torques aux parures de formes plus travaillées rehaussées de perles de verre , de pierres semi-précieuses ou de coquillages .

Les pendants d'oreilles sont réservés aux femmes , les hommes portant une boucle unique à l'oreille.

• De même , le cheval est paré de tout un attirail qui illustre la fortune et le rang de son propriétaire .

Des destriers aux harnais de tête en passant par les barrettes de mors, il arrive qu'il soit couvert d'or, métamorphosé ainsi en somptueux animal de parade .

• Cela s'explique par le fait que le cheval constitue chez les Scythes le bien par excellence, à la fois véhicule et arme de chasse et de guerre .

Le trait est assuré par des attelages de bœufs.

• Les Scythes passent à juste titre , aux yeux de leurs contemporains, pour de redoutables guerriers .

Leur principale force de frappe , la cavalerie, est constituée par les Scythes nomades.

• L:infanterie, qui joue un rôle secondaire, est formée de Scythes agriculteurs et d'habitants des steppes insuffisamment fortunés pour posséder un cheval .

• Chaque unité de combat s'organise autour d'un escadron de guerriers lourdement armés , issus de l'aristocratie ou de la caste des guerriers professionnels.

• La tactique scythe consiste le plus souvent à esquiver délibérément l'affrontement, préférant les attaques inopinées , courtes et répétées, qui déconcertent l'adversaire .

Ainsi, les archers à cheval fondent sur l'ennemi, déversant sur lui une pluie de flèches lancées en plein galop .

• Leur réputation d'excellents archers et de cavaliers hors pair vaut aux Scythes d'être employés comme mercenaires à Athènes et par les Spartiates de Cléomène combattant les Perses.

Selon Hérodote, un roi mède aurait recruté des Scythes pour apprendre à la jeunesse de son royaume à tirer à l'arc.

• L:arc des Scythes est de petite taille mais de très forte puissance .

De fabrication compos~e .

il comporte des éléments en bois, en corne et en os, sa corde est faite de tendons ou de crins de cheval , ses flèches en bois sont empennées de plumes rigides.

La portée de celles-ci est d 'environ 150 m .

• Le guerrier scythe manie aussi le lasso , la hache, la lance, l'épée et le javelot.

Au contact en outre le port du casque, de la cotte de mailles et d 'un petit bouclier rond mieux, adapté à l 'usage des cavaliers.

• La guerre comprend, comme chez les Celtes , des pratiques rituelles visant à cultiver la bravoure des combattants et leur mépris du danger .

Ainsi, selon les dires d'Hérodote , « tout Scythe qui tue pour la première fois boit du sang de ses victimes ».

Après le combat.

le guerrier attache à l 'encolure de sa monture le scalp ou la tête de ses victimes : leur nombre détermine sa part du butin .

• Les combattants valeureux sont honorés tous les ans par des festins bien arro sés durant lesquels les combattants plus médiocres sont maintenus à l'écart, en signe d'opprobre .

Enfin , l'honneur suprême pour un guerrier scythe est de mourir au combat.

• La mythologie et les croyances des Scythes confirment leur appartenance à la famille des peuples indo-européens.

Elles partagent notamment plusieurs traits avec celles du peuple du Mitanni et des Aryens du plateau iranien .

LE PANTHtON SCYTHE • Selon Hérodote, le panthéon scythe compterait sept divinités honorées par l'ensemble des Scythes et une huitième adorée par les seuls Scythes royaux .

• Tabiti , déesse du feu du foyer et « reine des Scythes », est la divinité principale, tout particulièrement honorée par le clan royal.

Papaios est lié au ciel et assimilé à Zeus .

Api est la divinité de la terre , homologue de Gaïa .

Goitosyros , tour à tour bienfaisant ou malfaisant , est associé à la prospérité et à la fécond~é des hommes et du bétail.

Le culte d'Argimpasa (Aphrodite Ourania) est fortement inspiré par ceux des déesses orientales Cybèle et Astarté .

Héraclès n'est cité par Hérodote que par son nom grec.

Arès, divinité guerrière , est honorée sous forme d'un vieux glaive en fer dressé sur un énorme autel const itué d'une pyramide de branchages .

Thagimasadas , divinité liée au monde du cheval, est assimilée à Poséidon par Hérodote .

• Les Scythes ne construisent pas de temples , si l'on excepte les autels consacrés au seul dieu Arès .

Le culte consiste principalement en sacrifices d 'animaux -du bétail à corne et des chevaux -et, une fois par an, dans le cas du culte rendu au dieu de la guerre , en sacrifices humains -des prisonniers immolés au pied d'un immense bûcher .

• Hérodote signale aussi l'existence de pratiques chamanistiques comme l'usage ritue l de vapeurs hallucinogènes et l'utilisation de grelots ...

• Hormis les devins qui pratiquent la divination à partir de faisceaux de baguettes , il n 'existe pas, au sein de la société scythe, de caste sacerdotale organisée .

LES RITES FUNtRAIRES • Les Scythes croient en une vie dans l'au-delà.

Ils la conçoivent comme une prolongation éternelle de l'existence terrestre .

Ils pratiquent donc le culte des ancêtres , en particulier celui des chefs et des guerriers« héroïsés », et honorent leurs morts selon des coutumes comparables aux plus sophistiqués des rituels égyptiens .

• Ainsi, lorsqu'un roi ou un grand personnage décède , son corps est embaumé puis enduit de cire.

Il est ensuite transporté sur un chariot suivi par tous les membres de la tribu, tête rasée et manifestant des signes de deuil et de mortification : entailles sur les bras, le nez, les oreilles et l e front, mains gauches transpercées par des flèches .

Cette procession voyage durant quarante jours , visitant les parents de la victime et traversant ses campements et ses territoires .

• Déposé sur un lit de paill e, le corps est ensuite inhumé dans une tombe garnie d'un riche mobilier et en compagnie d'une de ses compagnes , de ses principaux serviteurs -un échanson , un cuisinier, un palefrenier et un messager - et de nombreux chevaux .

• Selon Hérodote, la mise au tombeau est suivie d'une veillée mortuaire , puis de la construction du kourgane dont les dimensions dépendent de l'importance sociale du défunt.

pouvant atteindre 20 rn de hauteur et 350 rn de diamètre.

Le tumulus est généralement coiffé d 'une statue de pierre à l'effigie du défunt ou d'un ancêtre divinisé .

fHÉRITAGE DES SCYTHES • Plusieurs siècles après la disparition des Scythes, leur nom continue d'être donné, en Occident, aux diverses tribus qui leur ont succédé en Eurasie .

• Cette pratique est révélatrice du riche legs que les Scythes ont laissé aux peuples de la région.

Comme l'attestent les dernières données archéologiques, la période scythe apparaît comme une étape fondatrice de la civilisation des steppes , au cours de laquelle naissent et se diffusent les premières traditions nomades qui, pour certaines , se sont perpétuées jusqu'à récemment • Loin d 'être incultes parce qu'illettrés , les nomades scythes ont ainsi élaboré , face aux civilisations agricoles et urbaines du monde méditerranéen , de l'Orient.

et de la Chine , un mode de vie et de pensée différent qui conçoit de façon originale la répartition des tâches au sein de la société, la notion de biens et de propriété, le pouvoir -sans État -et la religion -sans dogmes ni clergé .

• Les Scythes ont en outre légué aux peuples de la région , notamment Mongols et Ossètes , leur tradition orale (langue et légendes .

..

), leur artisanat (hache scythe, fabrication des chaussures ..

.

) et surtout leur style artistique animalier, qui constitue leur héritage le plus symbolique .

On retrouve ainsi des motifs animaliers d'inspiration scythe (oiseaux , lions , griffons ...

) dans certains monuments de Byzance, de Transcaucasie et de Russie médiévale.

L:art des Sarmates , qui découle de l'art scythe, influencera, à la faveur des grandes invasions, les artistes occidentaux, notamment les orfèvres du bas Moyen Âge.

• Enfin, au carrefour de l'Orient et de l'Occident , les Scythes ont établi des liens entre des empires étatisés qui ne communiquaient jusqu 'alors pas entre eux : empires chinois , babylonien , grec , romain, puis turc et arabe , royaumes parthe puis afghan ..

.

Les scènes relatives aux Saces sur les mur s de Persépoli s ou aux Sarmates sur la colonn~ Trajane en sont les preuves .

fAICHtO~IESCYTHE • Le te~oire autrefois occupé par les Scythes a subi, ces dernières années , de profondes évolutions géopolitiques dont souffre l'archéologie des steppes.

• Tout d'abord, le passage à l'économie de marché des pays de la région a encouragé la reprise des fouilles • privées • de kourganes.

• Le développement des archéologies nationales, qui publient souvent leurs rapports dans leur propre langue, entrave la diffusion des découvertes .

• Plus grave encore, certains pays tentent à travers leurs recherches , de trouver une filiation de leur peuple avec les Scythes -filiation incompatible avec l'essence même du nomadisme .

• Enfin, l'apparition de frontières de plus en plus étanches a entralné l'éclatement des collections , des sites de fouilles et des domaines d'étude .

• Ainsi, l'empire scythe est aujourd11ui considéré comme • russe • d'un cOté du détro~ de Kertch, et • ukrainien • de l'autre .. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles