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Shakespeare, Henri IV (extrait) - anthologie du théâtre.

Publié le 14/05/2013

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Shakespeare, Henri IV (extrait) - anthologie du théâtre. Le Prince de Galles, fils aîné du roi Henri IV, semble faire peu de cas des affaires du royaume et passe ses nuits dans les tavernes en compagnie de son ami Falstaff, un jouisseur impénitent doublé d'un escroc. Falstaff, le roi de la débauche, espère voir son règne grandir et sa charge de brigand prospérer, une fois le prince de Galles devenu roi. Mais le Prince (Hal) sait déjà qu'il honorera sa charge en répudiant ses compagnons de beuveries et parmi eux, Falstaff, le mentor de sa jeunesse. Henri IV de William Shakespeare (acte I, scène 2) Entrent le Prince de Galles et sir John Falstaff. FALSTAFF Voyons, Hal, où le jour en est-il, mon garçon ? LE PRINCE Tu as l'esprit si épais à force de boire du vieux xérès, et de te déboutonner après souper, et de dormir sur les bancs après midi, que tu en oublies de demander vraiment ce que tu voudrais vraiment savoir. Que diable peut te faire l'heure où en est le jour ? À moins que les heures ne soient des gobelets de xérès, et les minutes autant de chapons, et les horloges des langues de maquerelles, et les cadrans des enseignes de maisons où s'envoyer en l'air, et le bienheureux soleil lui-même une belle fille bien chaude en taffetas couleur de flamme, je ne vois p...
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« LE PRINCE Tu juges déjà tout de travers.

Je veux dire que tu auras la pendaison des voleurs, tu seras par excellence l’homme du gibet. FALSTAFF Bon, Hal, bon ; d’ailleurs cela va dans le sens de mon penchant, tout autant que de traiter à la cour, je puis vous le dire. LE PRINCE Pour avoir une charge ? FALSTAFF Tout juste, une charge d’habits, dont le bourreau n’a pas une mince garde-robe.

Sangdieu ! Je suis aussi mélancolique qu’un matou, ou un ours aux arènes. LE PRINCE Ou un lion devenu vieux, ou un luth d’amoureux. FALSTAFF Tout juste, ou le bourdon d’une cornemuse du Lincolnshire. LE PRINCE Et pourquoi pas un lièvre, ou l’humeur noire du fossé de Moorditch ? FALSTAFF Tu as les images les plus nauséabondes et tu es vraiment, pour les comparaisons, ce qu’il y a de pire comme charmant jeune prince encanaillé.

Mais Hal, je t’en prie, ne me tourmente plus de vanités.

Plût à Dieu que nous sussions, toi et moi, où nous procurer de bonnes réputations : un noble vieillard du Conseil m’a chapitré l’autre jour dans la rue à votre sujet, monsieur, mais je ne l’écoutai point, et pourtant il parlait très sagement, mais je ne lui prêtai nulle attention, et pourtant il parlait sagement, et dans la rue avec ça. LE PRINCE Tu as bien fait, car la sagesse crie dans les rues et personne ne l’écoute. FALSTAFF Ah, cette façon diabolique de citer l’Écriture, vraiment tu corromprais un saint ! Tu m’as causé beaucoup de tort, Hal, Dieu te le pardonne ! Avant de te connaître, Hal, je ne connaissais rien, et maintenant, s’il faut dire la vérité, je ne vaux guère mieux qu’un réprouvé.

Il me faut en finir avec cette façon de vivre, et je vais en finir : par Dieu, si je ne le fais pas je suis une canaille.

Je ne me damnerai pas pour un fils de roi, pas un seul, de toute la chrétienté.

[…] Source : Shakespeare (William), Henri IV, trad.

par François Victor Hugo, in Shakespeare, Œuvres complètes, Paris, Gallimard, 1959. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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