Devoir de Philosophie

Stabilité des prix

Publié le 14/12/2011

Extrait du document

 

Les connaisseurs ont pu apprécier à sa juste

valeur la singulière comédie suscitée par le

prix Goncourt de 1975, et de tous les prix littéraires

en général. Bourdet fit, voilà un demisiècle,

une pièce assez méchante sur les moeurs

de l'édition : Cela s'app.elait Vient de paraître.

La comédie de cet automne pourrait inspirer un

auteur dramatique d'aujourd'hui.

Tout s'est passé dans un climat de publicité,

de télévision, de violence et de politique.

Le monde d.es lettres a eu ses cociktails Molotov.

Qui l'aurait cru ? Le 7 octobre, l'académie

Goncourt faisait connaitre le premier choix par

ses membres parmi les auteurs qui lui avaient

été proposés; aussitôt, le « Groupe d'informations

culture, lecture, édition «, le GICLE, faisait

connaître son intention de contester le

prix Goncourt. J.ean-Edern Hallier, écrivain et

éditeur, menait l'attaque au nom des auteurs

qui sont rejetés par le commerce, et pour que

les « Valéry, les Claudel ou les Saint-John

Perse de demain ne soient plus publiés à leur

compte «. On échangea quelques mots violents;

on mit le feu à de l'essence. Armand Lanoux,

président de l'Académie Goncourt dénonça « la

terreur dans les lettres «. Armand Salacrou fut

prix à parti, en raison d'une vieille accusation

qu'il a lui-même démentie, selon laquelle il aurait

voulu, à la Libération, faire des ennuis à

Jean Anouilh... La République littéra~re avaitelle

tellement besoin de cette mauvaise quereHe?

Rejetant « les relents de dictature «, dénoncés

par M. Lanoux, Jean-Edern Hallier a demandé

un accord entre les parties sur le nom de Pierre

Goldmann, condamné à la prison à vie, qui a

écrit un livre émouvant, les Souvenirs obscurs

d'un juif polonais né en France. Mais personne

ne sait ce qu'en pensait ce dernier, à qui fut

attribué un « anti-Goncourt «.

« L'homme de sable, de Jean Joubert, a obtenu le prix Renaudot.

Jean Joubert, qui est né à Chalette-sur-Loing, dans le Loiret, en 1928, en­ seigne actuellement les lettres à la faculté de Montpellier.

Poète, il a publié plusieurs re­ cueils de vers, avant de rédiger des romans.

Remarqué avec La forêt blanche en 1969 et Un bon sauvage en 1972, il devait trouver sa consé­ cration avec son dernier roman, L'homme de sable, œuvre un peu hautaine sans doute, mais 'dont la prose poétique enchante, dans le sens premier du mot, le lecteur.

Le rêve et la réalité s'y rencontrent et s'y heurtent.

L'auteur, qui a vu construire les villes du Languedoc-Roussil­ lon, cités de l'an 2000, destinées à la consomma­ tion, joue avec .elles avec ce qu'elles comportent d'imagination et de technique, de folie et de réalisme.

Les personnages •qu'il met en scène, architectes et ingénieurs, sont des créateurs englobés justement à la fois dans la volonté de l'action et la rêverie.

Ils se heurtent aux habi­ tants du pays qui veulent sauver la nature.

Qui a raison, qui a le droit pour lui ? Il ne s'agit pas d'un livre de réflexion; l'auteur par­ le avec son âme, avec toutes les contradictions de son âme.

Le prix Médicis a été attribué à Jacques Almira, pour son roman Le voyage à Naucratis, aux éditions Gallimard.

Plus de cinq cents pages de texte d'une lecture qu'il faut.

bien reconnaître assez difficile mettent le lecteur en demeure de découvrir les secrets de l'écriture et de la création.

C'est devenu habituel.

L'auteur est né en 1950 et enseigne la philo­ sophie.

Kafka, Joyce, Proust marquent une œu­ vre qui multiplie les techni•ques et joue avec tous les moyens que le récit romanesque a in­ ventés depuis que le roman existe.

Le Médicis « étrang.er » a été attribué à l'Amé­ ricain Steven Millhauser.

Son livre porte un titre digne du xviu• siècle : La vie trop brêv•e d'Edwin Mullhouse, écrivain américain 1943- 1954, racontée par Jeffrey Cartwright, (Albin­ Michel).

Millhauser est né en 1943 à New Yor'k.

Ce li­ vre, le pr.emier qu'il ait écrit, est une sorte d'autobiographie imaginaire dans laquelle il a rassemblé ses phantasmes et ses préoccupations, ses souvenirs et ses problèmes d'écrivain.

Son héros, mort à onze ans, lui ressemble étran­ gement.

C'est en racontant sa vie inventée, qu'il invente sa propre vie.

Ce jeu de miroirs est fascinant car Millhauser a du talent.

Le prix Femina a été donné à Claude Faraggi pour Le maître d'heure (Mercure de France).

Claude Faraggi est né à Paris en 1942.

D'abord professeur de philosophie, il est entré par la suite aux éditions Gallimard.

La philosophie tient ainsi une place certaine dans son œuvre.

Son roman primé raconte Phistoire du perce­ ment d'un tunnel.

L'ingénieur qui en est chargé ne manque pas de problèmes, avec lui-même, avec les habitants des villages d'alentour, avec les singulières inscriptions qu'il découvre sur les roches ...

On reconnaît ici une « quête » de soi-même, qui est devenue un des thèmes ha­ bituels de ia littérature romanesque d'aujourd­ hui.

Le déchiffrement des hiéroglyphes fait partie de l'univers romanesque actuel.

Cham­ pollion a fait école.

La langue de l'auteur est remarquable.

La quête de La Tour du Pin Patrice de La Tour du Pin est mort le 30 octobre 1975, un mois exactement après Saint­ John Perse auquel il ressemble par tant de traits.

Comme le poète d'.1mers, celui de La quête de jo·ie éprouvait la même angoisse, la même volonté de comprendre l'homme et l'u­ nivers qui est le sien, en cherchant, par l'inter­ médiaire du langage, une révélation.

Patrice de La Tour du Pin était né à Paris Je 16 mars 1911.

Son père est mort au front en 1914.

S'il ne le connut pas, il souffrit de cette fin tragique et de cette absence.

Ce solitaire, qui n'avait de goût que pour l'écritur.e classique, s'isole dans sa Sologne natale où il demande à la poésie une libération qu'il ne trouve d'ail­ leurs pas.

Ses livres, qui sont toujours le même livre, se succèdent : les Psaumes, en 1938, qui deviennent les Psaumes de tous mes temps en 1974, une Somme de poésie en 1946, etc.

En 1961, Patrice de La Tour du Pin reçut le grand prix de poésie de l'Académie française; en 1971, le grand prix de la littératur.e catholi­ que pour Une lutte pour la vie.

Sa culture ca­ tholique rejoignait le mysticisme et l'illuminis­ me d'un Nerval, d'un Rilke et d'un saint Jean de la Croix.

Son œuvre fait penser aux poèmes du Graal qui l'ont certainement inspi1rée.

'Il parlait un langage volontairement difficile, parce que les questions qu'il posait et qu'il se posait étaient toujours ditficiles.

Mais ce langa­ ge, qui venait en droite ligne de la Bible, avait la hauteur de la foi.

Bernanos redécouvert La librairie Plon remet Bernanos sur le mar­ ché.

Un auteur essentiel qu'on ne devrait pas oublier.

Dans la Vie spirituelle de la France, on trouve réunis des textes qui ont été pu­ bliés de 1938 à 1948.

Dix-neuf d'entre eux sont entièrement •inédits, plusieurs viennent de jour­ naux et de revues.

On a donc affaire, avec cet ouvrage, à une véritable redécouverte de l'écri­ vain.

Le polémiste, le romancier, l'écrivain chrétien et politique s'y retrouvent avec la vio­ lence, la puûssance et la hauteur de pensée que l'on sait.

Il y a des écrivains qu'on ne cesse pas de relire.

Il semble que Bernanos soit de ceux­ là,. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles