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Un critique français a dit que savoir lire, c'est savoir digérer ce qu'on lit. Qu'entendait-il par là ?

Publié le 14/03/2011

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   On peut lire simplement pour son plaisir, comme divertissement. Dans ce cas il est inutile de « digérer « ou même de comprendre exactement. Mais ces sortes de lecture sont hors de discussion. La vraie lecture doit être une formation de l'esprit, un profit intellectuel, moral, esthétique. Pour que ce profit existe, il faut évidemment lire d'une certaine façon.    La lecture est d'abord une acquisition de connaissances (surtout quand il s'agit de livres de critique, d'histoire, etc.) ; il faut évidemment que ces connaissances demeurent, au moins en partie; et pour cela il faut que la lecture soit attentive, bien comprise. Mais un poème, un roman, une pièce de théâtre ne nous apportent pas à proprement parler des connaissances; nous ne sommes pas plus savants quand nous avons lu Andromaque ou la Princesse de Clèves ou Madame Bovary. Mais de pareilles œuvres, en nous émouvant, doivent nous faire réfléchir ; le plus souvent, quand elles ne posent pas de problèmes moraux ou sociaux, elles les suggèrent. Ce sont ces problèmes que nous découvrons, grâce à elles, ou que nous comprenons mieux, soit que l'auteur exprime ce dont nous n'avions qu'un sentiment confus, soit qu'il contredise ce que nous pensons et nous oblige à l'examiner de plus près. Sans doute il y a des œuvres et même une doctrine qui donnent pour seul but à l'art la création de la beauté ; mais pour que l'œuvre forme ou perfectionne en nous ce sentiment de la beauté, il faut que nous ne nous contentions pas d'une lecture rapide.     

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