Voltaire écrivait en 1726 : « Le but de la vie humaine, c'est l'action. » Vous direz comment la sienne propre a diversement rempli cet objet.

   L'essentiel du développement peut être tiré de ce que nous avons dit des qualités de l'œuvre de Voltaire. Il faudra cependant apporter des précisions sur la vie même de Voltaire. Le mot action a bien entendu deux sens : celle qu'un écrivain exerce par ses ouvrages, même s'il ne sort pas de son cabinet; et celle par laquelle il se mêle à la vie pratique. Dans le premier sens, nous avons dit tout ce qui importe : luttes de Voltaire contre l'intolérance, les abus, pour une morale bienfaisante, la justice, la vérité, etc. Dans le second sens, il faudrait montrer que, à partir de 1759, Voltaire donne des exemples pratiques de bienfaisance intelligente en transformant Ferney — et qu'il lutte pour la tolérance et une justice moins aveugle et moins féroce dans les affaires Calas, Sirven, La Barre, Monbailly, etc. (Vous résumerez une ou deux de ces affaires.)    Il vous est tout à fait permis de juger, après l'avoir constatée, cette activité de Voltaire. Elle est gâtée assurément par des défauts : vanités, jalousies, petitesses qui ne la font jamais tout à fait désintéressée; — d'autre part, la polémique de Voltaire contre la religion est brutale et souvent étroite.    Plan. — I. L'activité intellectuelle de Voltaire. — II. Son activité pratique. — III. Qualités, mais aussi défauts de cette activité.    N. B. — Il serait intéressant de commencer par un paragraphe (non nécessaire) où vous étudieriez l'évolution du caractère de Voltaire. En 1726, il est optimiste, il croit que l'action est facile et son efficacité certaine; vers 1750, il devient pessimiste; il ne croit plus du tout qu'il soit facile de travailler au bonheur des hommes (Candide, etc.) ; mais ce n'est pas impossible et le seul intérêt de la vie est de s'y efforcer.