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Washington, « message d'adieu » (extrait)

Publié le 14/04/2013

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Favorable aux Britanniques dans le conflit qui oppose une coalition européenne à la France révolutionnaire, l’artisan de l’indépendance américaine et premier président des États-Unis d’Amérique, George Washington, subit les violentes attaques de ses adversaires à partir de 1794 — date de la signature du traité de Jay avec la Grande-Bretagne. Décidé à se retirer de la scène politique, il s’applique à rédiger son testament politique qu’il adresse finalement au peuple américain, en septembre 1796. Ce « message d’adieu « demeure l’un des textes majeurs de l’histoire des États-Unis et a inspiré la politique américaine pendant plus d’un siècle.

Message d’adieu de George Washington au peuple des États-Unis (septembre 1796)

 

La règle de conduite que nous devons le plus nous appliquer à suivre à l’égard des nations étrangères est d’étendre nos relations de commerce avec elles et de n’avoir que le moins de relations politiques qu’il sera possible. Remplissons avec la bonne foi la plus scrupuleuse les engagements que nous avons contractés ; mais arrêtons-nous là. […] L’Europe a des intérêts qui ne nous concernent aucunement, ou qui ne nous touchent que de très loin : il serait donc contraire à la sagesse de former des nœuds qui nous exposeraient aux inconvénients qu’entraînent les révolutions de sa politique. […] Quand nous aurons pris des mesures propres à faire respecter notre neutralité, les nations étrangères qui connaîtront l’impossibilité de nous rien enlever ne se hasarderont pas légèrement à nous provoquer, et nous pourrons choisir la guerre ou la paix, selon que l’ordonnera notre intérêt d’accord avec la justice. […] Pourquoi renoncerions-nous à de si grands avantages ? Pourquoi, unissant notre destinée à celle d’une nation européenne quelconque, sacrifierions-nous notre repos et notre félicité à l’ambition, à la rivalité, aux intérêts, aux passions et aux caprices des puissances de l’Europe ? Notre véritable politique doit être de n’avoir aucune alliance permanente, autant du moins que nous en sommes les maîtres […]

 

 

[…] Que vos traités de commerce ne soient que temporaires, afin que vous puissiez les modifier et les changer selon les circonstances. Souvenez-vous que c’est une folie de la part d’une nation d’exiger qu’une autre lui accorde quelque chose gratuitement, et que celle qui contracte une obligation de ce genre compromet son indépendance et sa tranquillité.

 

 

Source : Fohlen (C.), Suratteau (J. R.), Textes d’histoire contemporaine, Paris, SEDES, 1967.

 

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