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Analyse De Tableau :La Liberté Guidant Le Peuple de Delacroix

Publié le 09/06/2012

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delacroix

* LA FEMME BRANDISSANT LE DRAPEAU TRICOLORE.  C’est le personnage le plus important de la composition. Il est au centre de la scène, légèrement surélevé par rapport aux autres protagonistes, largement éclairé d’une lumière. Cette femme, comme le suggère la tenue vestimentaire très simple qu’elle porte, vient sans doute des milieux les plus modestes de la capitale. (Artisans, ouvriers). Elle est en fait le produit de l’imagination de Delacroix. Sous les traits de cette Parisienne, un peu vulgaire, c’est la Liberté qu’il faut reconnaître. Comment représenter en peinture une notion aussi abstraite si ce n’est sous l’apparence d’un corps féminin ? Le petit bonnet rouge qui recouvre la chevelure du personnage, pareil à celui dont se coiffaient les esclaves de l’Antiquité une fois affranchis, indique qu’en soutenant cette singulière insurgée qui brandit le drapeau, le peuple ne suit rien d’autre que la Liberté pour laquelle il se bat. Sa tenue peu aussi nous faire penser a un drapée des robes de déesses grecques. 

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« Commentaire d'un tableau : La Liberté guidant le peuple – Eugène DELACROIX (1830) Dans une lettre adressée à son frère, datant du 18 octobre 1830, Eugène DELACROIX écrivit, au sujet de son dernier tableau « La Liberté guidant le peuple», que « j'ai entrepris un sujet moderne, une barricade et si je n'ai pas vaincu pour la patrie, au moins peindrai-je pour elle ».Ce peintre français (1798 – 1863), d'origine aisée, a tout d'abord été l'élève de DA VID et de GUERIN avec GERICAULT, puis il fréquente les Beaux-arts(1816).

Très vite, il est fasciné par RUBENS, VERONESE et GROS qui deviendront par la suite de grandes sources d'inspiration.

Ses expositions au Salonplaisent beaucoup aux visiteurs et en 1824, avec son tableau « Les massacres de Scio » il s'impose comme le chef de file du mouvement romantique dansla peinture.

Mais après un voyage au Maroc (1832), il va davantage s'orienter vers une atmosphère plus orientale, intimiste ou lumineuse.

Même si celachange sa façon de voir les choses, il conservera sa manière de peindre passionnée, dominée par une puissante imagination et fait éclater la hiérarchie desgenres.

Parallèlement, il assure son activité d'illustrateur et de décorateur de lieux de prestiges comme « Le Palais du Luxembourg ».

Il mène une vie dedandy, fréquente les salons parisiens et se lie d'amitié avec SA ND ou encore CHOPIN.Son œuvre majeure reste tout de même « La Liberté guidant le peuple » (1830), véritable symbole du Romantisme.

Ce dernier peut se définir comme étantun mouvement à l'échelle européen du début du XIXème siècle qui touche tous les arts existants de l'époque.

Il se caractérisait par le refus de touteprétention moralisante et par l'importance accordée à l'irrationnel.

En peinture, cela se traduit par la remise en question des règles de composition d'untableau en réaction à la tyrannie du mouvement néo-classique.

C'est une rupture complète avec les idées du passé.

Les thèmes majeurs sont laprééminence de l'individu, le culte du héros, la sexualité, le drame… On peut tout à fait lui apposer la citation de « l'Art pour l'Art » qui retranscrit bien lepremier but recherché des peintres comme des auteurs...

Le Romantisme est également indissociable du mythe de l'artiste maudit.Ainsi, cette peinture sur toile et l'à l'huile de 260x325 cm, se veut à la fois artistique et engagée car son principal sujet est un fait d'actualitépersonnellement vécu par DELA CROIX.

En effet, cette toile a été commencée au lendemain des « T rois Glorieuses ».

Il s'agit d'un évènement résultant dece que l'on a appelé « La Révolution de Juillet ».

Il s'étend sur trois jours, du 27 au 29 juillet 1830.

Tout cela est dû au durcissement de la politique menéepar Charles X (1757 – 1836), successeur de Louis XVIII sous la Seconde Restauration.

Il est beaucoup plus engagé dans le renforcement du caractèremonarchique du régime.

Pour cela, il va prendre des mesures de plus en plus impopulaires et restrictives à l'égard des libertés… Il va également s'entourerde ministres, de conseillers beaucoup plus marqués chez les ultras royalistes.

Par conséquent, le mécontentement général grandi au fil des mois.

Le pointculminant de ces tensions se trouve le 25 juillet 1830 avec la tentative de coup de force opéré par le Roi et ses Quatre ordonnances de Saint-Cloud quisuspendent les libertés, dissout la nouvelle Chambre qui n'a pas encore eût le temps de siéger ou encore modifie la loi électorale en supprimant le droit devote des patentés.

La réaction ne se fait pas attendre, et de nombreux soulèvements vont apparaître dès le lendemain, surtout à Paris où des barricadessont dressées dans les rues.

Cela se transforme rapidement en une insurrection républicaine, ce qui contraint C harles X à s'enfuir.

DELACROIX sera témoinde ce mouvement populaire qui vient de changer la donne sur le plan politique.

Cela va donc lui donner de l'inspiration pour ce tableau.Par conséquent, cette peinture pose la question suivante : comment l'allégorie imaginée par DELAC ROIX dans son œuvre, parvient-elle à révéler l'impactque les « Trois Glorieuses » ont pu avoir sur les institutions politiques françaises en 1830? Pour cela nous allons tout d'abord étudier l'allégorie commeinterprète d'un haut fait historique (I).

Puis nous verrons qu'il s'agit d'une sorte de manifeste politique. I – L'allégorie comme interprète d'un haut fait historiqueA – Une création artistique atypique- Début du Romantisme > exaltation du moi, du drame, du concept de l'héros…- Utilisation de couleurs plutôt « chaudes » que « froides » et du clair-obscur pour mieux focaliser l'attention sur l'essentiel.- Plusieurs personnages attirent notre attention : le jeune garçon (incarnation de la jeunesse révoltée), l'homme au fusil (représentation de DELA CROIXsous les traits d'un insurgé), le cadavre à demi-nu au pied de la représentation de la Liberté….

Tout ce monde avance vers le spectateur.

Symbolique de laBarricade.- 2 niveaux de lecture = montrer la réalité de l'action révolutionnaire et livrer une vision intérieure de l'image de la liberté.

Mélange d'allégorie et de réalitéquotidienne.B – Une figure de la Liberté mise en exergue- La Liberté se retrouve au centre du tableau et au centre d'un triangle dont la pointe se trouve dans le drapeau qu'elle tient à la main.- Nouvelle représentation de la Liberté = maintenant c'est une fille du peuple, vivante, incarnant la révolte et la victoire.

Elle vient du peuple donc ellen'appartient pas à la Bourgeoisie.- Apparition auprès des insurgés, elle se montre proche du peuple, même si elle se retrouve légèrement en avant et comme au centre d'un halo de lumière,elle n'en reste pas moins celle qui mène le combat.- C'est une figure féminine qui guide un groupe exclusivement féminin.

Référence au don de soi.

C 'est elle qui mène tout ce monde vers la victoire, et avec ledrapeau tricolore et le bonnet phrygien (sorte d'élément de réponse à la crise > revenir à des aspirations plus démocratiques) elle montre la marche àsuivre. II – Un manifeste politiqueA – Une insurrection émanant du peuple- Dans ce tableau, les insurgés ne sont pas réellement distingués par leur classe sociale.

Il n'y a que des personnes quelconques.- Le peuple est représenté sans la Bourgeoisie.

V olonté de démarcation pour dire qu'il s'agit bien d'une insurrection émanant du peuple et non des pas desnotables politiciens.- La Liberté conduit donc à la victoire des hommes et des femmes indifféremment de leurs conditions d'origine, de leur argent etc.

Seule la souverainetéfrançaise via le drapeau tricolore que tient la Liberté (et celui qui flotte au fond, à Notre-Dame) compte et rien d'autre.- Volonté manifeste de changement qui s'opère via des mouvements brutaux, comme en témoigne la violence et la mort, présentes toutes deux dans cetableau (cadavres, armes…)B – Vers la fin des Bourbons et de la Seconde RestaurationCharles X, ayant eut vent par ses conseillers des évènements se passant à Paris, décide de s'enfuir de la capitale.

C ela prouve donc bien de l'importance etde la gravité de ses mouvements insurrectionnels.

Plus de 4000 barricades seront dressées dans les rues de Paris et de nombreux morts seront à déclarerdans les deux camps (armée et insurgés).

Il s'agit donc de défendre pour les uns l'idée d'un ordre social nouveau afin de mettre fin aux agissements plusréactionnaires du Roi vis-à-vis des droits et libertés.

Il est nécessaire de changer de régime, et c'est ce qui se cristallise au travers des « Trois glorieuses».

Ainsi, de nombreux noms circulent et grâce à l'intervention entre autre de THIERS, Louis-Philippe (le fils de Philippe-Egalité) accepte de reprendre lesrênes de la France dès que Charles X abdique.

Il ne s'agit donc pas d'un changement radical de régime, mais vers une modération plus forte de ce qu'avaitétabli la Charte de 1814 dont Charles X voulait radicaliser au point d'en revenir à l'A ncien régime, sous la pression des ultra-royalistes.

A travers cetableau, on voit bien les mouvements insurrectionnels et populaires tendent à un résultat qui leur sera finalement donné le 2 août 1830, date à laquelleintervient l'abdication de Charles X et l'accession au pouvoir de Louis-Philippe en tant que « roi des français ». Conclusion = le mouvement a réussi à faire pression et à faire bouger les choses en l'espace de 3 jours.

Rapprochement possible avec un autre tableau > Lecombat devant l'Hôtel de ville le 28 juillet 1830.

Jean-Victor SCHNETZ. Bibliographie :Encyclopédie de l'Art, Italie, La P ochothèque, Garzanti, 1986.FRIDE CARRASSAT Patricia & MA ROCADE Isabelle, Les mouvements dans la peinture, Paris, Larousse, 1993.MORABITO Marcel, Histoire constitutionnelle de la France (1789-1958), Paris, Montchrétien, Lextenso éditions, 2008.RAUTMA NN Peter, Delacroix, Paris, Citadelles & Mazenod, Collection Les Phares, 1997.. »

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