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Architecture dans Paris dans les années 1980 : Histoire

Publié le 30/11/2018

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Si la notion, alors très décriée, de «chantiers du Président» apparaît avec l’affaire des Halles et la construction du Centre Pompidou, l’architecture comme fait du prince se systématise sous le mandat de Valéry Giscard d’Estaing. Lorsque son Premier ministre prend ses fonctions de maire de Paris en 1977, une guerre sans merci sur le terrain orchestre des rivalités purement politiques. Jacques Chirac entend bien être désormais «l’architecte en chef, carrément et sans complexes». Jusqu’en mai 1981, l’opposition se délecte des divisions de la droite, confrontant un giscardisme traditionaliste et royal à un néo-gaullisme gestionnaire des deniers de la Ville et, de ce fait, plus populiste. Nul ne peut se douter alors que François Mitterrand va devenir, en matière d'architecture parisienne, un «monarque» plus volontaire encore, ce «Mitteramsès Ier» des manchettes satiriques qui entend bien marquer du sceau socialiste les hauts lieux de la capitale.

 

 

 

Le 24 septembre 1981, lors de sa première conférence de presse, le nouveau président communique deux décisions d’envergure : la réalisation d’un Grand Louvre et une exposition universelle en 1989 pour célébrer le bicentenaire de la Révolution française. En février 1982, il dévoile ses autres «grands projets», d’un coût global estimé à seize milliards de francs : déjà bien avances, le musée d'Orsay (jugé bourgeois et pompier) et la Cité des sciences de La Villette mis en œuvre par son prédécesseur sont maintenus; la timide Tête-Défense de Jean Willerval, en revanche, est entièrement revue et empanachée d’un Carrefour de l'audiovisuel et de la communication. François Mitterrand annonce aussi la création d’une salle de rock à Bagnolet, d'un Institut du monde arabe, d'un immense opéra, place de la Bastille, pour remédier aux insuffisances du vieux palais Garnier, sans oublier l’implantation à Bercy du ministère de l’Économie et des Finances qui occupe, depuis cent ans, l’aile nord du Louvre.

 

 

 

En juillet 1983, on renonce au projet de l’Exposition universelle, occasion pour la Ville et l’État de se renvoyer la responsabilité de ce soufflet au sentiment national. En dépit de nombreuses crises retentissantes comme la bataille de la pyramide du Louvre ou de l’Opéra de la Bastille, en dépit de retards sur le calendrier et de deux années d’une difficile «cohabitation», seul le CICOM (Centre international de la communication) à la Défense sera abandonné en avril 1986, tandis que le Zénith s’affirme comme une préfiguration désormais définitive de ce que sera peut-être un jour l’opéra-rock de Bagnolet.

 

 

 

Un axe sans cesse ponctué

 

 

 

Troisième arc de triomphe de l’axe historique Louvre-Champs-Élysées, l’Arche de la Défense prolonge vers l’ouest la perspective déjà frayée par le Carrousel et l’Étoile. Ce colossal cube évidé, en oblique de six degrés par rapport à l’axe et aux mesures symboliques (100 x 100, soit la surface de la cour Carrée), est l’œuvre du Danois Johann Otto von Spreckelsen, choisi par François Mitterrand pour «l’évidence de son parti architectural». Livrée en mai 1989 grâce à la diligence de Paul Andreu, l’Arche se compose de deux immeubles lamellaires reliés par un plateau de trois étages d’épaisseur. Elle est revêtue de marbre blanc de Carrare, de granit gris et de vitrages réfléchissants; son parvis est couvert par une fine résille de «nuages» de toile et d’acier conçue par Peter Rice. Un «puits d’ascenseurs ultra-rapides» permet d’accéder aux 115 000 m2 de bureaux dont ceux du ministère de l’Equipement — et à une terrasse de plus d’un hectare consacrée aux expositions de la Fondation des droits de l’homme. L’Arche, qui renoue avec les traditions de l’urbanisme parisien, incarne surtout brillamment une allégorie optimiste de la marche du temps : «Un cube ouvert / Une fenêtre sur le monde / Comme un point d’orgue sur l’avenue / Avec un regard sur l’avenir...» (J.O. von Spreckelsen).

 

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« PARIS: UNE ARCHITECTURE CAPITALE.

C'est le projet de Dominique Perrault qui est retenu pour la Très Grande Bibliothèque, ou Bibliothèque de France.

Ci-contre: l'architecte avec la maquette de la TGB, sur l'emplacement de la future réalisation, à Tolbiac.

© P Durand -Sygma PARIS: UNE ARCHITECTURE CAPITALE.

Métal rouge sur herbe verte: la Folie de Bernard Tschumi à La Villette.

1986, tandis que le Zénith s'affirme comme une préfiguration désor­ mais définitive de ce que sera peut-être un jour l'opéra-rock de Bagnolet.

UN AXE SANS CESSE PONCTUÉ ,Troisième arc de triomphe de l'axe historique Louvre­ Champs-Elysées, l'Arche de la Défense,prolonge vers l'ouest la pers­ pective déjà frayée par le Carrousel et l'Etoile.

Ce colossal cube évidé, en oblique de six degrés par rapport à l'axe et aux mesures symbo­ liques (100 x 100, soit la surface de la cour Carrée), est l'œuvre du Danois Johann Otto von Spreckelsen, choisi par François Mitterrand pour > d'une majestueuse institution culturelle.

Répartis sur une mezzanine et un sous-sol, ils relient les pavillons Richelieu au nord, Sully à l'est et Denon au sud.

Lensemble des services -documentation, information, restaurant, boutiques, auditorium et parcs de stationnement -forme déjà une promenade esthétique, entre cryptes et jardins d'hiver, tant ont été poussés la recherche de la forme, le soin du détail et un classicisme sobre.

Il faut rappeler ici que depuis une décennie l'usage du sous-sol est devenu une véritable composante de la politique d'aménagement du centre parisien avec, en 1985, l'extension du Forum dans la zone Saint­ Eustache- Bourse ( 12 000 m2) par Paul Chemetov; en 1989, le centre océanique Cousteau (7 800 m2) prévu pour accueillir plus d'un million de visiteurs par an; l'extension enfin de l'IRCAM par Renzo Piano­ Building Workshop.

En amont, de part et d'autre de la Seine, un double pôle se dessine avec l'Opéra de la Bastille et l'Institut du monde arabe (IMA).

Confié à l'architecte d'avant-garde Jean Nouvel, assisté de l'équipe d'Architecture Studio, l'IMA est livré en juin 1987.

Lédifice évite la caricature du style arabe en proposant une version technologique des constantes de la culture d'Afrique du Nord et du Proche-Orient: intimité du patio où coule une fontaine de mercure comme dans les anciens palais maures; transposition du traditionnel moucharabieh sur les baies répétitives de la bibliothèque qui modulent et tamisent la lumière par des cellules photo-électriques; la tour des livres ou le symbolique escalier qui monte au ciel.

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Les espaces de rencontre, d'étude, les salles d'exposition sont assemblés comme autant d'attrac­ tions architecturales.

Bâtiment de dialogue entre tradition et moder­ nité d'une culture, entre Paris ancien (boulevard Saint-Germain) et Paris nouveau (Jussieu), l'IMA n'altère en rien le site de l'île Saint­ Louis qu'il dote, au contraire, d·e splendides clairs-obscurs.

En regard, sur la rive droite, est inauguré le 14 juillet 1989 l'Opé�a du jeune architecte canadien d'origine uruguayenne Carlos Ott.

Echappant à l'ordonnancement classique, la Bastille est UTle place tourmentée, construite au fil des âges.

Pour respecter son aspect aléatoire, la façade de l'Opéra refuse une monumentalité qui serait écrasante et cherche à se fondre dans le quartier Saint-Antoine.

Le jeu additionnel de volumes est fondé sur une volonté d'individualiser les fonctions: demi-cylindres des salles de spectacles, cubes des cages d'escalier et des espaces de circulation, modules souples des locaux techniques et des loges.

Une typologie symbolique définit la spécificité du lieu: à l'entrée, une arche carrée «Comme une porte d'apparat>> et l'emmarchement d'éléments opaques sur le frontispice,. »

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