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ARCHITECTURE: PERRET, Auguste

Publié le 22/02/2012

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C'est à Ixelles en Belgique, où son père, tailleur de pierre communard, a dû s'exiler, que naît Auguste Perret. Après des études d'architecture à l'Ecole des beaux-arts de Paris en compagnie de ses frères, Gustave et Claude, Auguste Perret s'associe à eux. Dès 1903 il confère une nouvelle dimension au béton armé en tirant les conséquences formelles que ce matériau implique. En particulier, il met en évidence la structure portante sans la masquer. Il est convaincu que c'est par la vérité de son matériau que l'architecture atteint à sa beauté. Il ne se prive pas d'avoir recours à des formes empruntées à l'art grec comme au classicisme français. La construction d'un garage rue de Ponthieu à Paris, en 1906, lui permet d'éprouver davantage les possibilités techniques du béton. En 1913, il construit le théâtre des Champs-Elysées. Poteaux et poutres de béton permettent de dégager l'espace intérieur ; les revêtements de marbre, à l'extérieur, et les fresques, à l'intérieur, donnent à l'édifice la plénitude de ses fonctions. Il construit encore avec la même exigence pour le Mobilier national et pour le musée des Travaux publics. En 1929, il doit résoudre les impératifs acoustiques que lui pose la construction de l'Ecole normale de musique. Après la Seconde Guerre mondiale, il participe à la reconstruction de la ville du Havre. Le dépouillement que son idéal de pureté et de respect du matériau demande, le souci du fonctionnalisme et la standardisation, qu'il prône, sont longtemps des critères que les architectes du XXe siècle ne remettront pas en cause.
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« Le respect des contraintes matérielles, naturelles, humaines et morales ne suffit pas encore à la naissance d'uneoeuvre, d'une architecture.

Il le goût et le talent, tout ce qui est le propre de l'artiste et du poète.

Là, évidemment, il n'existe pas de recette, de théorie.

Aucun moyen humain ne permet d'indiquer ce qui différencie une grande oeuvre d'une réalisation honnête.

C'est parun complexe indéfinissable d'intuition et de science que l'architecte tend vers la beauté.

A ce moment, l'architecturen'est plus seulement dans la matière, elle est dans l'esprit.

La technique parlée en poète, c'est avec l'expression dela construction, la composition des volumes, le sens des lignes, l'harmonie des formes, l'ordonnance et la proportion,tout ce qui nous conduit en architecture.

La construction, langue maternelle de l'architecte, n'a disposé jusqu'à nos jours que d'un nombre limité de matériauxde base.

Les uns sont naturels : le bois et la pierre, les autres sont composés ou transformés : la brique, le bétonde cailloux, la famille fer, fonte, acier, enfin le béton armé.

Grâce à quatre matériaux, deux naturels, le bois et la pierre, et deux fabriqués, la brique et le béton, s'étaientexprimés 4 000 ans d'architecture.

La révolution industrielle du XIXe siècle nous a apporté de nouveaux matériauxfabriqués dont les deux plus importants sont, jusqu'à maintenant, le métal et le béton armé.

Le métal sous forme de charpente de couverture a permis d'abriter les volumes considérables nécessités par lesprogrammes nouvellement apparus : gares, halles, grands magasins, halls de banques, d'expositions, etc.

Mais iln'existe que trois cas principaux seulement où la notion de charpente totale en fer a été admise et appliquée : leCrystal Palace de Horeau, les Halles de Baltard et la Galerie des Machines de Dutert.

Dans tous les autres cas, lacharpente de couverture a bien été utilisée et laissée apparente, mais combinée avec d'autres matériaux destinés,eux, à assurer l'aspect principal.

A ce manque de foi dans les possibilités architecturales du fer ou de l'aciers'ajoutaient les inconvénients inhérents au matériau : faible coefficient d'isolation thermique, manque de résistanceà la compression et entretien coûteux.

Les espoirs mis dans le fer et l'acier n'ayant pas été pleinement remplis, la fin du XIXe siècle et le début du XXevirent s'affronter les derniers efforts d'imagination les plus extravagants appliqués à la pierre et les débuts d'unmatériau nouveau : le béton armé.

Né de l'homogénéisation de deux matériaux ayant le même coefficient de dilatation et des qualités complémentaires,le béton armé est incontestablement le matériau le plus complet dont les hommes aient jamais disposé.

En effet, lesbarres d'acier qui en sont une des composantes résistent à la traction, le béton qui les entoure à la compression.Disposant d'un matériau nouveau remarquable, il restait aux architectes à en faire un matériau noble d'abord, àl'exprimer dans une architecture valable ensuite.

Et c'est là que s'affirme le génie d'Auguste Perret qui a su imposerà la fois un matériau et une architecture.

Les principes que nous avons exprimés, Auguste Perret après les avoir énoncés et enseignés, les a mis en pratiquedans paraissent particulièrement typiques.

Une des premières tout d'abord, la plus utilitaire et pourtant celle qui porte en elle les qualités de toutes les autres :le garage de la rue de Ponthieu, construit en 1905, le plus économiquement possible.

Sa façade exprimeparfaitement le plan, elle exprime également avec la sincérité la plus grande le matériau et la technique de sonemploi.

L'ossature, la charpente de béton armé suffit, grâce à la modénature et aux proportions, pour faire de cetouvrage utilitaire une oeuvre architecturale.

A l'opposé de la construction utilitaire qu'est ce garage, Perret construit, vingt ans après, tour d'orientation deGrenoble.

Ce bijou de l'orfèvrerie du béton armé montre la connaissance parfaite du matériau que possède AugustePerret.

Mais l'art du constructeur est magnifié par le talent du compositeur.

Il faut avoir étudié de près cemonument pour comprendre l'art de la proportion et l'art de faire engendrer un volume par un autre.

Il n'y a pourtantlà ni ordre ni modulor.

L'église de Montmagny nous semble, peut-être plus encore que celle du Raincy, prouver la richesse immense quel'art peut tirer de la pauvreté des moyens financiers et de la compréhension totale de la technique du matériau.

LePerret primitif, qui s'exprime là, s'apparente aux plus prestigieux maîtres d'oeuvre du gothique primitif.

La preuve de l'universalité des principes de construction d'Auguste Perret apparaît dans l'oeuvre qui devait êtreéphémère, que l'on a appelée le Palais de Bois (1924).

Édifié en sept semaines avec les moyens les pluséconomiques, ce bâtiment provisoire qui devait durer six semaines, fut conservé dix ans.

C'est bien là que l'onconstate que ce n'est pas seulement le béton armé qui caractérise Perret.

Les grands principes qu'il a remis àl'honneur s'appliquent à tous les matériaux et cet exemple apporte la preuve qu'ils sont bien la base de la théorie del'architecture.

Prenons maintenant quelques exemples typiques répondant aux problèmes généralement posés.. »

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