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Arman

Publié le 22/02/2012

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Pierre Fernandez Armand, dit Arman, est né à Nice. Après de rapides études aux Arts Décoratifs et à l'École du Louvre, il commence à peindre à partir de 1953, produisant des collages influencés par Schwitters. En 1955, il réalise ses premiers cachets, multipliant son nom, et des " allures d'objets " qu'il expose chez Iris Clert : il s'agit d'ombres d'objets disposés en séries plus ou moins régulières sur la surface. C'est en 1959 qu'il aborde les accumulations où de nombreuses versions d'un objet sont enserrées dans des blocs de plexiglas transparent ; cette pratique justifie l'intérêt de Pierre Restany et la participation d'Arman au nouveau réalisme. En octobre 1960, répondant au Vide de Klein, il remplit la galerie d'Iris Clert de détritus pour exposer le Plein. Le principe de l'accumulation est appliqué aux objets les plus divers — des tubes de comprimés aux masques à gaz — et confirme sa portée critique, aussi bien contre l'art (séries sur les outils de la peinture) que contre la société de consommation (série des accumulations Renault). Arman pratique en alternance des colères — brisant des objets avant d'en fixer les morceaux dans la résine ou le ciment — où un certain sens du tragique se mêle à une théâtralité ironique, mais dont les résultats se font plus décoratifs. Cette évolution se confirme lorsque, dans les années 80, il découpe en lames régulières des moulages d'antiques et fait tirer le résultat en bronze. Malgré son aspect aimablement iconoclaste, ce recours à des techniques proprement sculpturales anesthésie la violence, tandis que les oeuvres publiques (L'heure de tous et Consigne à vie, gare Saint-Lazare ; Long term parking, fondation Cartier) conservent un authentique pouvoir de perturbation.

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