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Arts et Culture LES PEINTRES RÉALISTES FRANÇAIS

Publié le 09/02/2019

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Honoré Daumier, le peintre de Paris

 

Honoré Daumier (1808-1879) s’illustra tout d’abord dans la caricature anticléricale et antiroyaliste. Son œuvre gravé est immense: plus de 4000 lithographies. Publiés dans Le charivari, journal satirique dont il fut le principal collaborateur, ses violents portraits-charges contre le roi Louis-Philippe puis contre les dirigeants de la IIe République et du Second Empire lui valurent maintes condamnations (dont six mois de prison)... et la célébrité. Il pose également un regard implacable sur la bourgeoisie -de préférence la petite bourgeoisie- et la magistrature, dont il stigmatise l’avidité, l’appât du gain, la grandiloquence et le manque d’humanité.

 

Face au monde des nantis, il dresse celui des déshérités, pour lesquels il éprouve ces sentiments de charité fraternelle qui définissent les républicains de 1848. Proclamant qu’il faut «être de son temps», Daumier célèbre presque exclusivement dans ses peintures aux titres évocateurs (Dans la rue, La blanchisseuse, Le wagon de troisième classe, La sortie de l’école, Les bons Parisiens') la vie quotidienne et populaire, ses travaux et ses distractions : celle des petites gens dont il dévoile l’humanité sous le masque de la misère.

Ainsi témoigne-t-ij encore de sa compassion lorsqu’il peint ces Émigrants (1868) que la politique réactionnaire du gouvernement provisoire contraignait à l’exil. Il meurt pauvre et aveugle à Valmondois, près d’Auvers-sur-Oise, dans une maison discrètement offerte par son ami, le peintre Jean-Baptiste Corot.

 

Jean-François Millet, le peintre de la campagne

 

Jean-François Millet (1814-1875) est fils d’agriculteurs normands aisés. Il entre en 1837 à l’École des beaux-arts de Paris et débute au Salon de 1840. En 1848, pour fuir la condition inhumaine de la vie citadine et industrielle, il s’installe à Bar-bizon, dans la forêt de Fontainebleau. C’est là qu’il entreprend, à la source, de glorifier la vie paysanne qu’il fixe en figures isolées ou en groupes absorbés avec solennité dans le labeur ancestral de la ferme et des champs. Se fondant sur l’observation la plus rigoureuse, il parvient à rendre la vérité symbolique des paysans et de leurs gestes immuables en lui donnant une dimension picturale classique.

 

Cette représentation du monde rural marque une étape importante pour l’affirmation du réalisme au milieu du xixe siècle. Le semeur (1850) figure à la fois le héros d’une épopée rurale et le symbole d’un mouvement social. Les glaneuses (1857), quant à elles, apparaissent aux critiques conservateurs comme «les trois Parques du paupérisme». Ses formes sont massives, ses sujets rustiques, ses couleurs sombres : mais de ces éléments se dégagent une paix, une poésie, un sentiment d’éternité par quoi ces scènes rurales se sacralisent. Millet excelle notamment dans les compositions dans lesquelles un groupe vertical croise l’horizontale d’un talus ou de la ligne d’horizon, comme dans L’angélus (1859).

 

Millet est le premier peintre véritable de la condition paysanne, qu’il montre dans sa réalité quotidienne et dans sa transfiguration biblique, dans sa noblesse et dans son universalité. Par sa

Les Glaneuses de Millet (1857).

 

Dépourvue de toute trame dramatique, l’œuvre décrit les gestes immuables des paysans. Millet voulait témoigner de sa compassion envers les plus humbles. Et pourtant ses représentations du monde paysan choquèrent la critique conservatrice.

▼ Après la critique grinçante (la série de «portraits » de Louis-Philippe sous forme de poire), Daumier dénonce, avec une certaine tendresse, les difficiles conditions de vie du prolétariat urbain, comme ici avec Le wagon de III' classe (1862, MOMA, New York).

grandeur sincère, son rayonnement secret, il toucha profondément le public de son temps ainsi que des peintres majeurs comme Camille Pissarro, Georges Seurat ou Vincent van Gogh.

 

Gustave Courbet, le peintre de la province

 

Gustave Courbet (1819—1877) est convaincu de la valeur sociale de l’art. Il fut un adepte de la démocratie pacifique de Charles Fourier et lié au philosophe anarchiste Pierre Joseph Proudhon. Né à Ornans dans le Jura, Gustave Courbet consacre une partie de son œuvre à peindre des portraits de ce qu’il appelait sa «petite patrie». En 1848, il réalise de gigantesques compositions qui choquent par leur sujet et stupéfient par leur technique dans les multiples Salons où il les présente : Une après-dînée à Ornans (1849), Un enterrement à Ornans (1849), œuvre sévère pour laquelle toute la population du bourg a posé, et L’atelier du peintre (1855).

 

Par défi envers le jury de l’Exposition universelle de 1855, qui a refusé L’enterrement et L’atelier, ses deux œuvres maîtresses, il expose celles-ci, avec 38 autres toiles, dans un pavillon qu’il fait édifier avenue Montaigne, à Paris. Une manifestation personnelle qu’il renouvelle en 1867. Il prend la tête du mouvement réaliste dont il publie Le manifeste. Fidèle à ses idées révolutionnaires, Courbet participa à la Commune de Paris (1871). Accusé d’avoir pris part au déboulonnage de la colonne Vendôme, il est condamné à six mois de prison. Il s’exile en Suisse en 1873, où il meurt en 1877. D’une facture robuste, son œuvre donne aux êtres et aux choses densité et profondeur.

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« Les peintres réalistes français Paysans et ouvriers réintègrent la scène picturale dont ils étaient depuis longtemps écartés au pro­ fit des conventions plastiques que rejettent les peintres réalistes : l'idéalisme néoclassique et sa dégradation académique, l'exotisme; le roman­ tisme et son pittoresque d'évasion.

La conception réaliste entend réorienter les images picturales vers des thèmes contemporains et des sujets quotidiens.

!.:iconographie doit être accessible et compréhensible par tous.

Les grands chantres du mouvement sont les peintres Honoré Daumier, Jean-François Millet et Gustave Courbet.

Pour eux, réalisme signifie appréhension directe du monde, mais également transcription sincère et sans fioritures de la réalité quotidienne.

Honoré Daumier , le peintre de Paris Honoré Daumier (1808- 1879) s'illustra tout d'abord dans la caricature anticléricale et anti­ royaliste.

Son œuvre gravé est immense: plus de 4000 lithographies.

Publiés dans Le charivari, jour­ nal satirique dont il fut le principal collaborateur, ses violents portraits-charges contre le roi Louis­ Philippe puis contre les dirigeants de la Ii' Répu­ blique et du Second Empire lui valurent maintes condamnations (dont six mois de prison) ...

et la célébrité.

Il pose également un regard impla­ cable sur la bourgeoisie -de préférence la petite bourgeoisie- et la magistrature, dont il stigmatise l'avidité, l'appât du gain, la grandiloquence et le manque d'humanité.

Face au monde des nantis, il dresse celui des déshérités, pour lesquels il éprouve ces senti­ ments de charité fraternelle qui définissent les républicains de 1848.

Proclamant qu'il faut «être de son temps>> , Daumier célèbre presque exclusi­ vement dans ses peintures aux titres évocateurs (Dans la rue, ln blanchisseuse, Le wagon de troi­ sième classe, La sortie de l'école, Les bons Pan� siens) la vie quotidienne et populaire, ses travaux et ses distractions : celle des petites gens dont il dévoile l'humanité sous le masque de la misère.

Ainsi témoigne-t-il encore de sa compassion lorsqu'il peint ces Émigrants (1868) que la poli­ tique réactionnaire du gouvernement provisoire contraignait à l'exil.

Il meurt pauvre et aveugle à Valmondois, près d'Auvers-sur-Oise, dans une maison discrètement offerte par son ami, le peintre Jean-Baptiste Corot.

Jean-François Millet, le peintre de la campagne Jean-François Millet (1814- 1875) est fils d'agricul­ teurs normands aisés.

Il entre en 1837 à l'Ecole des beaux-arts de Paris et débute au Salon de 1840.

En 1848, pour fuir la condition inhumaine de la vie citadine et industrielle, il s'installe à Bar­ bizon, dans la forêt de Fontainebleau.

C'est là qu'il entreprend, à la source, de glorifier la vie paysanne qu'il fixe en figures isolées ou en groupes absorbés avec solennité dans le labeur ancestral de la ferme et des champs.

Se fondant sur l'observation la plus rigoureuse, il par vient à rendre la vérité symbolique des paysans et de leurs gestes immuables en lui donnant une dimension picturale classique.

Cette représentation du monde rural marque une étape importante pour l'affirmation du réalis­ me au milieu du XIX" siècle.

Le semeur (1850) figu­ re à la fois le héros d'une épopée rurale et le sym­ bole d'un mouvement social.

Les glaneuses (1857), quant à elles, apparaissent aux critiques conservateurs comme. »

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