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Arts et Culture LE CINÉMA FRANÇAIS

Publié le 02/02/2019

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Pascale Ferrand fait partie de la génération de cinéastes français de cette fin de siècle particulièrement douée pour décrire sans artifices des scènes de la vie quotidienne. Ici, une scène de L'âge des possibles. ▼ Les visiteurs I de

 

Jean-Marie Poiré a connu un succès populaire grâce à l’habile mariage entre comédie et histoire.

taire et l’ennui (Pierrot le fou, 1965), la sexualité (Masculin, Féminin, 1966) ou la banlieue (Deux ou trois choses que je sais d'elle, 1967). Mai 1968, qui ébranla le festival de Cannes, ramena certains discours politiques sur le devant de la scène.

Les années 1960-1970

 

Les années 1960-1970 ont révélé de nouvelles têtes d’affiche: entre autres, Alain Delon, Jean-Louis Trintignant, Michel Piccoli, Jean-Paul Belmondo, Jean-Claude Brialy Gérard Depardieu, Brigitte Bardot, Jeanne Moreau, Bernadette Laffont, Miou-Miou, Stéphane Audran, Catherine Deneuve, Isabelle Huppert, Isabelle Adjani. Ces acteurs sont peu liés à un réalisateur et s’affirment dans des registres très différents.

 

Dans les années 1975-1985, la crise économique frappe durement l’industrie française du cinéma qui reste cependant la troisième du monde après Bollywood, la formidable industrie du cinéma indien, et Hollywood. La création de la

 

Gérard Depardieu récompensé d’un Lion d’Or à la 54e Mostra de Venise, un des festivals de cinéma les plus prisés. Il est l’un des rares acteurs français à s’exporter aux États-Unis.

 

cérémonie des Césars en 1976 vise à récompenser une profession par trop oublieuse. De nombreux cinéastes étrangers choisissent la France : tels l’Espagnol Luis Bunuel qui y réalise entre 1966 et 1976 ses plus grands films dont Tristana en 1970, ou le Bolonais Roman Fblanski (Pirates, 1986).

 

Une certaine crise s’installe au tournant des années 1980: des critiques comme Serge Daney ou Michel Ciment l’analysent en des termes souvent visionnaires comme «le repli sur soi du cinéma français». La veine comique n’est pas épuisée, les acteurs du Splendid, un cabaret parisien où s’exerce un certain humour «à la Coluche» ayant pris le relais (Les bronzés, 1978). La reconstitution historique fonctionne toujours grâce à des metteurs en scène comme Jean-Paul Rappeneau (Cyrano de Bergerac, 1989). Le marasme économique n’empêche nullement des réalisateurs tels Maurice Pialat, Bertrand Tavernier, André Téchiné ou encore Jacques Doillon de tourner de bons, voire de grands films.

 

Cinéma français de fin de siècle

 

Durant les années 1990, le public a assisté à l’éclosion d’une multitude de talents aussi bien devant que derrière la caméra. On pense ici entre autres à Éric Rochant, Arnaud Despleschin, Pascale Ferrand, Matthieu Kassovitz, Cédric Klapisch ou Pierre Salvadori. Ils font du cinéma social, drôle, en phase avec leur temps et profondément intimiste pour certains.

 

On assiste par ailleurs au retour de la comédie. Ces films - Pédale douce (1997) de Gabriel Aghion, La vérité si je mens (1997) de Thomas Gilou -, se sont d’ailleurs positionnés en tête du box-office. Mais les records de recette appartiennent à des réalisateurs qui s’exportent aujourd’hui aux États-Unis: Luc Besson y a mûri son Cinquième élément (1997) et Jean-Pierre Jeunet a soufflé les Américains, et les Français, avec sa version à’Alien3. Gérard Depardieu et Christophe Lambert sont toujours autant appréciés outre-Atlantique et Juliette Binoche y a même enlevé un Oscar. Le cinéma français reprend du poil de la bête et entend bien le montrer au monde entier.

La crise des idées

 

Cette nouvelle génération aborde aussi un cinéma très différent, le cinéma vérité: mélangeant documentaire et fiction, des réalisateurs comme Jean Rouch (né en 1917) avec Moi un noir (1961), Agnès Varda (né en 1928) avec Cléo de cinq à sept (1962), Chris Marker (né en 1921) avec La jetée (1963), Jacques Rozier (né en 1926) avec Adieu Philippine (1962), mêlent avec dextérité l’improvisation contrôlée, le reportage, l’autobiographie, pour un traitement du réel qui mène bien au delà du poétique français traditionnel.

 

L’ensemble de ces nouveaux cinéastes ne réussit pas vraiment à attirer la foule : on parle d’avant-garde, de films intellectuels, certes, mais au milieu des années 1960, le public français est partagé entre le rire (Gérard Oury et ses complices Louis de Funès et Bourvil sont alors particulièrement en forme) et le drame social le plus cru. Tandis que Truffaut se rend en Grande-Bretagne pour réaliser Farrenheit 451, Godard intensifie sa critique en décrivant l’écœurement (Le rnépris, 1963), l’esprit liber-

culture

« al Cl � a_ Le cinéma français l'on voit prise au ralenti une bataille d'édredons entre enfants au milieu d'un envol de plumes et de duvets, celle encore du cortège des petits révoltés, courant dans le pensionnat.

L'Atalante (1934), seul véritable long métrage de Vigo, raconte la vie d'un couple de mariniers, vivant sur une péniche en compagnie d'un compagnon farfelu (interprété par Michel Simon).

Le couple se défait, la femme s'enfuit à Paris, avant de reve­ nir pour reformer le couple.

Ce film a une grande importance car il ouvre la voie à un cinéma mêlant réalisme populaire et envolées poétiques: Marcel Carné (1906-1997), par exemple avec Hôtel du Nord (1938), s'est beaucoup inspiré de Vigo.

Mort prématurément de la tuberculose, Vigo n'eut cependant pas la joie et le temps de savourer son succès.

À l'inverse, René Clair (1898-1981) connut une longue carrière.

Il s'affirma dans un genre très apprécié dans l'entre-deux-guerres, la corné- � Michèle Morgan et Jean Gabin, dans Remorques (1941) de Jean Grémillon.

Réutilisant le couple de Quai des brumes ainsi que son scénariste, Jacques Prévert, Jean Grémillon a réalisé un grand mélodrame, qui confronte un marin sauveteur (Gabin) à son destin : tiraillé entre deux femmes, son épouse (Madeleine Renaud) et la beauté fatale (Michèle Morgan}, l'homme perdra les deux.

die.

Courses-poursuites, humour sans férocité donnent à ses récits un rythme joyeux: dans Le million (1931), le héros court après son veston dans lequel est caché un billet de loterie gagnant.

A nous la liberté (1932), histoire de l'as­ cension sociale d'un évadé de prison, est une satire du monde des affaires.

René Clair est éga­ lement inspiré par le Paris des faubourgs et des petites gens: Sous les toits de Paris ( 1930) et Quatorze Juillet (1934).

Le succès mondial de Sous les toits de Paris l'incita à travailler à Londres puis aux États-Unis.

Il y tourna deux comédies mêlant fantastique et fantaisie: Fantôme à vendre (1935) et Ma femme est une sorcière (1942).

De retour en France en 1947, il réalisa des films célèbres grâce notam­ ment à l'interprétation de Michel Simon et Gérard Philipe dans La Beauté du diable (1950) et à celle de Michèle Morgan et Gérard Philipe dans Les grandes manœuvres (1955).

i Dans La kermesse héroïque (1935), a œuvre majeure de Jacques Feyder et du scénariste Charles Spaak, une cité flamande, menacée par l'arrivée de troupes espagnoles, est sauvée par les ruses de ses femmes.

MaÎtresse du jeu, Françoise Rosay (ici à l'extrême gauche}, avec ses compagnes, offre franche ripaille aux soldats qui épargnent la ville.

Jean Renoir, «le patron}} Des quatre grands cinéastes de l'avant-guerre (Carné, Clair, Feyder et Renoir), Jean Renoir (1894-1979) était le plus inspiré et le plus auda­ cieux.

Sa carrière, commencée au temps du muet, prend une dimension nouvelle avec le parlant.

Il exprime son amour de la nature, de la vie sans contraintes, dans des comédies poé­ tiques comme Boudu sauvé des eaux (1932) ou Une partie de camp agne, œuvre inachevée datant de 1936.

Il a su, mieux que tous les autres, saisir les forces et les tensions du monde qui l'entourait.

Situé politiquement à gauche, il peint les réalités humaines, les contextes sociaux avec justesse, sans tomber dans des schématisations caricaturales et anticipe le néo­ réalisme italien.

Il sut mettre en scène les oppo­ sitions entre classes avec un sens aigu du por­ trait: son intérêt pour l'homme et son amour des acteurs firent de ses films une riche galerie de caractères et de comportements humains.

Les œuvres de ces années fécondes sont Toni (1934), Le crime de M.

Lange (1935, sur un scé­ nario de Jacques Prévert), Les bas-fonds (1936, d'après �axime Gorki), La bête humaine (1938, d'après Emile Zola), et surtout deux films très aboutis, d'une portée universelle: La grande illu­ sion (1937) et La règle du jeu (1939).

La règle du jeu est inspiré par le théâtre -Beaumarchais � La règle du jeu, de Jean Renoir, avec ici Gaston Modot, Julien Carette et Marcel Dallo.

De ce film de 1939, un des sommets de sa carrière, Jean Renoir a voulu faire un • drame gai».

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