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Auguste Renoir

Publié le 17/01/2022

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auguste

Peintre impressionniste français (1841-1919). Considéré comme l'un des plus grands peintres de son époque, et un des plus indépendants, il est célèbre pour l'harmonie de ses lignes, la brillance de ses couleurs et le charme intimiste de sa peinture, de ses nus féminins en particulier. Contrairement aux autres impressionnistes, il s'intéresse autant à la figure humaine qu'aux paysages et ne subordonne pas sa composition et la plasticité de ses formes à une tentative pour rendre les effets de lumière. Il naît à Limoges le 25 février 1841. Enfant, il peint des motifs sur des objets de porcelaine dans une manufacture de Paris. A 17 ans, il copie des peintures sur des éventails, des abat-jour et des persiennes. Il étudie la peinture en 1862-1863 à l'académie du peintre suisse Charles-Gabriel Gleyre. Ses premières oeuvres sont influencées par Claude Monet pour son traitement de la lumière et par Eugène Delacroix pour son traitement de la couleur. Il expose pour la première fois en 1864 mais ne sera reconnu qu'à partir de 1874, date de la première exposition de l'école impressionniste. La plus célèbre des oeuvres impressionnistes de Renoir, "Le Bal du Moulin de la Galette" (1876, Musée d'Orsay), est une scène de café en plein air. Ses talents de portraitiste se remarquent plus particulièrement dans "Madame Georges Charpentier et ses enfants" (1878, Metropolitan Museum of Art, New York) et dans "Jeanne Samary" (1879, Louvre). En 1883, il expose seul et achève d'établir sa réputation. En 1887, il termine une série d'études d'un groupe de femmes nues, "Les Baigneuses" (Museum of Art, Philadelphie). Ces études révèlent sa capacité extraordinaire à représenter la couleur et la texture de la peau et à donner un sentiment et une plastique lyriques à ses sujets. Ces représentations de la grâce féminine resteront inégalées dans l'histoire de la peinture moderne. La plupart de ses dernières peintures traitent du même sujet et montrent un style rythmique de plus en plus vigoureux. Renoir passe les vingt dernières années de sa vie handicapé par l'arthrite. Incapable de bouger ses mains, il continue pourtant à peindre à l'aide d'un pinceau fixé sur son bras. Il meurt à Cagnes-sur-Mer, sur la Côte d'Azur, le 3 décembre 1919. Parmi ses oeuvres les plus remarquables, on note également: "La Loge" (1874, Courtaud Institute Galleries, Londres); "Femme à l'éventail" (1875, Louvre); "La Balançoire" (1875, Louvre); "Le Déjeuner des canotiers" (1881, Phillips Collection, Washington); "Vase de Chrysanthèmes" (1895, musée des Beaux-arts, Rouen), une de ses nombreuses natures mortes de fleurs et de fruits

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« stance, ou même de l'insistance d'un détail particulier, mais d'accords qui vibrent quand leur voix a cessé de retentir.

Ainsi, dans une suite de Bach, a dit Aldous Huxley, chaque instrument chante un bonheur particulier ignorant l'harmonie plus vaste à laquelle sa voix prête un attrait vif, instinctif et prolongé, de même, dans « un Renoir », une chevelure, du feuillage, des reflets dans l'eau, la courbe d'un corps, la splendeur du jour.

Renoir, sans doute le dernier des grands peintres dont le talent se soit manifesté dans toutes les branches de la peinture, est parfois négligé comme paysagiste.

Il a passé d'une palette où les verts et les bleus dominaient à des harmonies « en rouge », quand il ramena, toutes les autres nuances à cette couleur généreuse.

Les aspects « sublimes» de la nature ne l'ont point tenté et, même quand elle semble soulevée- dans ses derniers paysages du Midi- par un élan dionysia­ que, elle n'accable point l'homme, elle est sa compagne bienveillante.

L'image que Renoir se fait de l'espace nous offre cette atmosphère de paradis païen.

Ce que le regard embrasse suffit à l'artiste.

Il n'a rien d'un analyste, ce magicien généreux et immobile.

De son seul regard, il « charme» les apparences.

Elles se posent sur sa toile et s'y prennent à un réseau de poésie.

Il observe avec la vigilance exclusive et infaillible des peintres des cavernes à qui leur pas réglé sur celui du gibier avait enseigné à en discerner les plus fugitives attitudes.

Après avoir usé de toutes les ressources de l'impressionnisme par quoi l'espace emprunte la fluidité du temps, Renoir éprouva que cette vaine poursuite tend à subordonner l'artiste.

Pour Renoir, civilisé occidental, jamais ne s'efface la suprématie de l'homme, qui seul est capable à la fois de sentir et d'organiser la nature.

Pour exprimer la profondeur, il inventera un milieu idéal où flotteront les objets, selon que la vivacité de leurs tons les éloigne ou les rapproche de nous.

En situant les choses par la fermeté de leurs accents, il trouvera, pour des motifs analogues, une réponse personnelle aux questions que posaient les cubistes.

Si la renommée qui salue en Renoir un des plus grands peintres du nu est trop exclusive, elle lui donne sa valeur authentique.

Courbet est l'inventeur du type que Renoir réalisera peu à peu: la créature forte, saine, généreuse, dont la peau «prend bien la lumière».

Il échappait à cette superstition du dessin linéaire qui imposait aux corps la silhouette voulue par la mode et parait les visages d'une suavité idéale.

Les nus de Renoir offriront longtemps un contraste avec leurs « têtes expressives ».

C'est au cours de son voyage en Italie qu'il fixe les traits si dis­ tinctifs dont il ne s'écarte plus; la Baigneuse blonde de 1881 est à la limite imprécise entre deux penchants de notre être: son regard va bientôt oublier les émotions de la vie humaine, au moment où elle va s'en retourner vers cette mer, dont la nuance des flots effacera la lueur plus sombre qu'y avait allumé le reflet de l'esprit.

Les nus de la dernière époque ont suscité des critiques et des enthousiasmes irréductibles.

Il y avait pour Renoir une relation évidente entre la dilatation des formes et la « montée en rouge >> qui nuance les corps et les choses.

Bien qu'il y ait dans cette production abondante et éclatante des pages où la vie semble surnager plutôt qu'elle n'anime les être~, on hésiterait à condamner cette « expérience » suprême d'un génie admirablement honnête.

Quand on vient de revoir après huit années les deux Baigneuses couchées du Louvre, la nuance de nacre rose - et non plus le vif incarnat - qui nourrit leur peau et la force sereine et palpable qui irradie de leurs flancs et anime les plantes, l'eau, leurs compagnes mêmes ct le ciel, on ne doute plus que le vieux créateur infirme n'a pas cessé de nous étonner par ses leçons.

G.-M.-MICHEL DRUCKER. »

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