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Pierre-Auguste Renoir (Histoire de la peinture)

Publié le 16/11/2018

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auguste

En 1875, l’opération de vente aux enchères des tableaux impressionnistes, pourtant soutenue par le marchand Paul Durand-Ruel (1831 -1922), s'avère un échec. Renoir y fait cependant une rencontre d'importance : l'amateur d'art Victor Chocquet (1821-1891), qui devient l'un de ses soutiens généreux.

Il acquerra onze tableaux de Renoir.

L'artiste loue un atelier à Montmartre et peaufine sa recherche sur la lumière. Il peint alors quelques-uns de ses tableaux les plus célèbres : soirées parisiennes au théâtre (La Première Sortie, 1876) ou scènes champêtres, en plein air (Le Bal du Moulin de la Galette, premier très grand

format, et La Balançoire, tous deux de 1876). Il réussit, en jouant d'une peinture résineuse, peu diluée dans l'essence de térébenthine, à évoquer le climat de l'époque avec ces vibrations citadines de la foule occupée au loisir. Ces tableaux trouvent un écho dans les textes un peu plus tardifs de Maupassant.

• Renoir peint aussi beaucoup de portraits de commande, comme le Portrait de Madame Georges Charpentier (1876), où il offre à la haute bourgeoisie parisienne un statut et une image rassurante de leur vie.

LE BONHEUR DE PEINDRE LA LUMIERE

 

Le peintre français Pierre-Auguste Renoir (1841-1919) est considéré comme l'une des grandes figures de l'impressionnisme, bien qu'il se soit assez vite éloigné du mouvement. Durant toute sa vie, cet artiste autodidacte reste volontairement étranger à la réflexion théorique : ses toiles, dont les sujets s'inspirent de la vie moderne, expriment la joie de vivre, la beauté naturelle et surtout l'immense bonheur de peindre.

LES DÉBUTS

Les première années

Pierre-Auguste Renoir naît le 25 février 1841. Il est le fils d'un modeste tailleur de Limoges, Léonard Renoir, qui s'établit à Paris en 1845, et d'une ouvrière en robes, Marguerite Merlet.

En 1854, Léonard met son fils Auguste en apprentissage dans une fabrique de porcelaine. L'adolescent s'initie à la peinture sur porcelaine le jour, et le soir, pour gagner quelques sous, à la peinture sur éventails et tissus. Pour son frère graveur de médailles, il peint des armoiries.

Il est aussi apprécié pour ses décors floraux. Peu à peu, il se spécialise dans des motifs plus complexes, comme le portrait de Marie-Antoinette.

À partir de 1860, à ses heures de loisir, Renoir copie les maîtres du Louvre. Il s'intéresse à Rubens, à Fragonard et à Boucher, peintres dont on retrouvera l'inspiration dans ses œuvres.

Les années de formation

En 1862, avec ses économies, Renoir s'inscrit à l'école des Beaux-Arts et, parallèlement, il étudie dans l'académie de Charles Cleyre, où il s'exerce au dessin, à la perspective et à toutes les disciplines caractéristiques d'un atelier. Il y rencontre les peintres Frédéric Bazille (1841-1870), Alfred Sisley (1839-1899) et Claude Monet (1840-1926). Tous admirent aussi bien Eugène Delacroix, disparu en 1863, que le nouveau maître de l’école réaliste, Gustave Courbet (1819-1877).

En 1864, Renoir commence à peindre en plein air, notamment en forêt de Fontainebleau, reprenant les habitudes des peintres de l’école de Barbizon : il peint par exemple Jules Le Cœur et ses chiens (1866).

À cette époque, il délaisse les sujets historiques, littéraires ou mythologiques, au profit de scènes de la vie moderne. Il s'exerce sur un large spectre de motifs : il peint des vues citadines (Vue de Paris, Pont des Arts), des scènes d'auberge réalistes comme L'Auberge de la mère Anthony (1866), des portraits

en plein air, par exemple Les Fiancés, dit le Ménage Sisley en 1868. Forcé de vendre sa peinture pour vivre, il fait aussi du portrait de commande, tel le Portrait de Romaine Locaux (1864).

• Au cours de ces années de misère,

■ Frédéric Bazille lui offre l'hospitalité dans son atelier. De cette époque date Frédéric Bazille à son chevalet (1867).

• Renoir essaie d'exposer ses œuvres au Salon annuel de peinture, par définition fort académique et mal disposé à l'égard de la jeune peinture. Il réussit à exposer en 1864 et 1865 (avec le Portrait de William Sisley), est refusé en 1866 et en 1867, de nouveau admis en 1868 avec Lise à l'ombrelle. Dans ce tableau se trouve déjà fixée la manière de Renoir, avec le travail sur la lumière (Lise arbore une robe blanche, occasion d'un jeu de reflets avec le soleil) et l'attention portée au corps féminin.

■ Lise Tréhot alors compagne de l'artiste, est encore le modèle d'En été, exposé au Salon de 1869, d'Une baigneuse et de La Femme d'Alger admis au Salon de 1870. Ce tableau est fortement inspiré par la période orientale de Delacroix.

Le compagnonnage

• En 1869, Renoir découvre sa vraie manière en peignant autour de la Grenouillère, un établissement de bains situé prés de Croissy et doublé d'une guinguette. Il s'agit d'un haut lieu de loisir dominical de la petite bourgeoisie parisienne. Il y travaille avec Monet, les deux hommes

En 1894, Renoir lutte pour faire accepter par l'État le legs de Caillebotte, une importante collection de tableaux de Manet, Monet, Degas, Pissarro, Cézanne et lui-même. L'Administration refuse d'abord d'exposer au Luxembourg une collection de plus de soixante tableaux. Des transactions aboutissent à un accord : c'est un choix de quarante tableaux qui est exposé.

 

En 1898, Renoir est atteint pour la première fois de rhumatismes aigus, maladie qui devient son calvaire. Vers 1899, il fixe son image en un autoportrait. Il se peint prématurément vieilli, perclus de rhumatismes.

 

En 1900, il est décoré de la Légion d'honneur.

 

En 1904, au Salon d'automne, quarante-cinq œuvres du peintre sont exposées. L'événement est d'importance, surtout pour les jeunes artistes fauves qui, comme Matisse, subissent l'influence profonde des recherches de Renoir. À la suite de cette exposition, le collectionneur Maurice Gangnat s'enthousiasme pour l'œuvre de Renoir et lui achète un ensemble de tableaux, initiant une des collections majeures.

auguste

« Renoir : des contours marqués, une attention plus grande portée à la composition et à la psychologie des personnages.

• En 1880, il rencontre une jeune modiste de vingt ans, Aline Charigot.

Elle devient son modèle et sa maîtresse.

Longtemps, Renoir garde cette liaison secrète.

lis se marient en 1890, cinq ans après la naissance de leur premier enfant Pierre.

Ils auront deux autres garçons : Jean (1894-1979), le futur réalisateur de cinéma, et Claude, dit Coco, né en 1901.

LES VOYAGES • Grâce à la vente de ses tableaux, Renoir peut enfin s'offrir les voyages d'études qui lui ont manqué.

En février 1881, mu par son admiration pour Delacroix et sa veine orientale, il fait un long séjour en Algérie et peint Paysage d'Algérie, Le Ravin de la femme sauvage.

Il y retourne en février 1882 pour soigner une pneumonie.

• Il entreprend à la fin du mois d'octobre 1881 un long voyage d'études en Italie (Rome, Naples, Venise, Florence, Capri) où il est notamment sensible à la peinture de Raphaël.

Il rencontre le compositeur Richard Wagner (1813-1883), qui accepte de poser trente-cinq minutes pour lui.

• A son retour, en 1883, il s'arrête et travaille à l'Estaque chez Cézanne.

li printemps 1883: La Danse il Bougival et deux pendants, Danse à la ville et Danse à la campagne.

Il retournera chez Cézanne en 1885, 1888 et 1889.

• Les deux Danses sont exposées en 1883 par Durand-Ruel lors de la première exposition monographique consacrée à Renoir.

Le marchand expose également Renoir à Londres, à Boston et à Berlin.

• A la fin de l'année 1883, Renoir se rend à Jersey et à Guernesey, puis il part avec Monet sur la Côte d'Azur.

ESSAIS MULTIPLES ET CONSÉCRATION LA PÉRIODE INGRESQUE • 1884 marque la rupture définitive avec l'impressionnisme.

Son séjour en Italie a fait revenir l'artiste à un classicisme italien, à un idéal de la ligne, du contour.

On appelle cette période sa manière sèche, ou aigre, ou encore ingresque.

Le premier tableau qui réfléchit ce changement de manière s'intitule L'Après-midi des enfants il Wargemont (1884).

Cette studieuse scène d'intérieur s'organise autour d'une diagonale qui répartit les tons froids et chauds de la composition, la lumière se focalisant sur les visages de porcelaine des personnages.

• Cette métamorphose s'avère encore très sensible dans ses impressionnantes Grandes Baigneuses (1884-1887).

Sur unit une vision du loisir populaire avec un renvoi stylisé à la peinture classique ou académique.

Le tableau n'est pas très bien reçu.

Mais désormais, jusqu'à sa mort Renoir peindra des baigneuses.

• Chaque été, il part pour trouver de nouveaux motifs picturaux.

En 1885 et 1886, il séjourne avec sa famille près de Giverny, où réside Monet et où vient le retrouver Cézanne.

A l'automne 1885, il se rend à Essoyes, près de Troyes.

C'est le village natal de sa femme et il y achète une maison.

Il y peint Les Laveuses vers 1888, œuvre dans laquelle il revient à une conception plus douce des contours.

• En 1888, l'exposition internationale des impressionnistes organisée par Durand­ Rue! à New York connaît un grand succès.

A la fin de 1889, Renoir installe sa famille à Montmartre.

• Par l'entremise de Berthe Morisot, il se lie d'amitié avec le poète Stéphane Mallarmé (1842- 1898), dont il peint un portrait et illustre le • Mal compris de la critique, Renoir rompt avec sa manière ingresque en 1890 pour trouver une peinture plus nacrée en chargeant la pâte, en superposant les couleurs.

Il infléchit le trait cherche de la douceur.

Il garde dans ces tableaux les traits de la modernité mais décharge sa peinture de trop de naturalisme (La Vendeuse de pommes, Les Jeunes filles dans la prairie, 1890).

Renoir s'inspire de Corot de Watteau et des scènes champêtres du XVII� siècle.

• Les Jeunes Filles au piano (1892) constituent une œuvre célèbre de cette période.

Mallarmé réussit à convaincre le directeur des Beaux-Arts d'acquérir ce tableau.

L'État l'achète en 1892.

de nombreux tableaux de son intimité familiale.

On peut citer Gabrielle et Jean (1895), Jean écrivant (1901}, ou Le Clown (1909).

• Il peint aussi des baigneuses de plus en plus idéalisées : La Baigneuse juvénile (1892), La Baigneuse endormie (1897).

LA CONSÉCRATION • En 1890, Renoir expose pour la dernière fois au Salon avec le Portrait des filles de Catulle Mendès.

• En 1891, il voyage en Espagne et, à son retour, Durand-Rue/ organise une grande exposition rétrospective de son œuvre, comprenant cent dix toiles.

li organisera d'autres expositions en 1896, 1902 et 1908.

• En 1894, Renoir lutte pour faire accepter par l'État le legs de caillebotte, une importante collection de tableaux de Manet Monet Degas, Pissarro, Cézanne et lui-même.

L'Administration refuse d'abord d'exposer au Luxembourg une collection de plus de soixante tableaux.

Des transactions aboutissent à un accord : c'est un choix de quarante tableaux qui est exposé.

• En 1898, Renoir est atteint pour la première fois de rhumatismes aigus, maladie qui devient son calvaire.

Vers 1899, il fixe son image en un autoportrait.

Il se peint prématurément vieilli, perclus de rhumatismes.

• En 1900, il est décoré de la Légion d'honneur.

• En 1904, au Salon d'automne, quarante-cinq œuvres·du peintre sont exposées.

L'événement est d'importance, surtout pour les jeunes artistes fauves qui, comme Matisse, subissent l'influence profonde des recherches de Renoir.

A la suite de cette exposition, le collectionneur Maurice Gangnat s'enthousiasme pour l'œuvre de Renoir et lui achète un ensemble de tableaux, initiant une des collections majeures.

*MHl!Uiiii LE DÉPART POUR lf MIDI 1------------..l.------------..._-----------� • En 1909, Renoir se fixe définitivement dans le Midi, à Cagnes-sur-Mer, où il LES BATAILLES AUTOUR DU SALON DE PEINTURE Le Salon est une exposition d'art à périodicité régulière qui réunit des artistes contemporains.

Sous Louis X!o/, vingt-cinq expositions sont organisées de 1725 à 1n3 dans le Grand Salon carré du Louvre, d'où le nom de "salon».

L'intérêt pour le Salon, qui depuis l'ordonnance du 13 octobre 1833 est annuel, s'accentue sous la monarchie de Juillet.

Le Salon passe pour le point d'orgue de la vie artistique parisienne et connaît un grand succès public.

Même si le système de sélection des œuvres, particulièrement injuste avec un jury institutionnel et tout-puissant déclenche les quolibets de la presse, le Salon représente la consécration qui couronne les efforts des artistes.

Ceux­ ci travaillent avec acharnement avec l'espoir d'y être admis.

En 1834, Ingres est refusé avec son Martyre de saint Symphorien; dans les années suivantes, il boude le Salon.

Les Salons du règne de Louis-Philippe sont dominés par les peintures d'Eugène Delacroix, même s'li arrive aussi à celui-ci de voir certaines de ses œuvres refusées.

En 1848, le jury est aboli :toutes les œuvres, c'est-à-dire pas moins de 5 180 peintures, sculptures et gravures, sont reçues sans délibération.

Mais le résultat de cette généreuse ouverture est une véritable catastrophe : l'accrochage est abominable, et les tableaux les plus disparates se côtoient.

Un jury libéral est rétabli l'année suivante.

Le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte et l'établissement du second Empire donnent le coup de grâce à ce Salon libéral.

La moitié du jury est maintenant composée d'artistes élus, alors que l'autre moitié est nommée directement par le nouveau ministre des Beaux-Arts, protégé de la princesse Mathilde, le duc de Nieuwerkeke.

L'ordre est rétabli.

Les Salons impériaux sont surtout marqués par les scandales de la peinture de Courbet Au Salon de 1850-1851, Un enterrement à Ornans déclenche l'hilarité des visiteurs.

En 1853, l'empereur cravache la croupe opulente de la Baigneuse de Courbet pour marquer sa réprobation.

En 1855, furieux que certains de ses tableaux aient été refusés pour la rétrospective française de l'Exposition universelle, Courbet fait dresser à ses frais un édifice près du palais des Beaux-Arts.

Le 28 juin 1855, les promeneurs peuvent lire l'inscription suivante : "Le Réalisme.

Exhibition et vente de 40 tableaux et 4 dessins de Courbet>>.

Le Salon de 1863 se profile sous un ciel d'orage.

Des paysages de Jongkind, l'envoi de Manet et un tableau de Courbet sont refusés.

Le 19 avril, Napoléon Ill, ayant eu connaissance des plaintes des artistes, décide de superviser la sélection du jury : il voit les tableaux acceptés et quelques-uns des refusés.

Il accepte alors, en marge du Salon officiel, l'ouverture d'un «Salon des refusés», qui déclenche l'hilarité des sept mille curieux se bousculant dans les salles.

D'autres Salons des refusés ont pourtant lieu, notamment en 1873, 1874, 1875.

En 1867, la liste des exclus est interminable : Sisley, Manet Monet Cézanne, Morisot Bazille.

Peintres et sculpteurs refusés pétitionnent pour obtenir le droit d'exposer leurs œuvres.

Mais cette pétition échoue.

Comme en 1855, Gustave Courbet construit un bâtiment place de l'Alma pour présenter une rétrospective de ses œuvres.

Manet fait de même : un modeste bâtiment en face de celui de Courbet lui permet de montrer cinquante peintures, trois copies et trois eaux-fortes.

C'est dans ce contexte qu'en 1874, la jeune école impressionniste, largement dédaignée par le Salon, décide de monter une exposition indépendante.

La succession des expositions impressionnistes (huit jusqu'en 1886) affaiblit la légitimité du Salon, qui est de plus en plus dédaigné par les peintres novateurs.

L'État se détache du Salon le 15 juin 1882.

Désormais, sa gestion est laissée à la "Société des artistes français».

fait bâtir une propriété qui s'appelle Les Collettes.

Il garde son appartement à Paris, où il se rend de temps en temps, par exemple en 1911 pour assister à l'une des premières représentations des Ballets russes.

• Là, sa palette se voue au rouge (Fraises, Nature marte aux pommes, Roses dans un vase), et les formes se font sculpturales.

D'ailleurs, Renoir s'essaie à la sculpture.

li fait modeler l'argile par des apprentis, et plusieurs pièces sont fondues.

Aln'lffi JUSQu' AU BOUT • En 1912, sa maladie s'aggravant, il a du mal à tenir son pinceau, que l'on doit glisser entre ses doigts recroquevillés.

Il renonce à marcher pour consacrer ses dernières forces à la peinture, où il retrouve la mythologie de ses débuts, comme dans Le Jugement de Pâris (1913-1914), interprété également en sculpture.

• Durant la guerre, ses deux fils sont mobilisés et blessés.

Sa femme Aline meurt d'une attaque de diabète en 1915.

• En 1919, son dernier voyage à Paris est motivé par l'exposition de son Portrait de Madame Charpenâer au musée du Louvre.

• Pierre-Auguste Renoir meurt le 2 décembre 1919 aux Collettes.

Une infection pulmonaire le retenait au lit, mais, quelques heures avant sa mort, il peignait encore.. »

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