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Auguste RENOIR: APRÈS LE BAIN

Publié le 17/01/2022

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auguste

Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919 • Après le bain, ou Femme nue assise • Huile sur toile 56 cm x 47 cm • Signé en bas, à gauche, « Renoir « • Peint en 1900-1901 • Localisation : collection privée • Expositions : Berlin, 1930; Paris, 1974

auguste

« de la nature ne l'ont point tenté et, même quand elle semble soulevée dans ses derniers paysages du Midi par unélan dionysiaque, elle n'accable point l'homme, elle est sa compagne bienveillante.

L'image que Renoir se fait del'espace nous offre cette atmosphère de paradis païen.

Ce que le regard embrasse suffit à l'artiste.

Il n'a rien d'unanalyste, ce magicien généreux et immobile.

De son seul regard, il "charme" les apparences.

Elles se posent sur satoile et s'y prennent à un réseau de poésie.

Il observe avec la vigilance exclusive et infaillible des peintres descavernes à qui leur pas réglé sur celui du gibier avait enseigné à en discerner les plus fugitives attitudes.

Après avoirusé de toutes les ressources de l'impressionnisme par quoi l'espace emprunte la fluidité du temps, Renoir éprouvaque cette vaine poursuite tend à subordonner l'artiste.

Pour Renoir, civilisé occidental, jamais ne s'efface lasuprématie de l'homme, qui seul est capable à la fois de sentir et d'organiser la nature.

Pour exprimer la profondeur,il inventera un milieu idéal où flotteront les objets, selon que la vivacité de leurs tons les éloigne ou les rapproche denous.

En situant les choses par la fermeté de leurs accents, il trouvera, pour des motifs analogues, une réponsepersonnelle aux questions que posaient les cubistes. Si la renommée qui salue en Renoir un des plus grands peintres du nu est trop exclusive, elle lui donne sa valeurauthentique.

Courbet est l'inventeur du type que Renoir réalisera peu à peu : la créature forte, saine, généreuse,dont la peau "prend bien la lumière".

Il échappait à cette superstition du dessin linéaire qui imposait aux corps lasilhouette voulue par la mode et parait les visages d'une suavité idéale.

Les nus de Renoir offriront longtemps uncontraste avec leurs "têtes expressives".

C'est au cours de son voyage en Italie qu'il fixe les traits si distinctifs dontil ne s'écarte plus ; la Baigneuse blonde de 1881 est à la limite imprécise entre deux penchants de notre être : sonregard va bientôt oublier les émotions de la vie humaine, au moment où elle va s'en retourner vers cette mer, dontla nuance des flots effacera la lueur plus sombre qu'y avait allumé le reflet de l'esprit. Les nus de la dernière époque ont suscité des critiques et des enthousiasmes irréductibles.

Il y avait pour Renoirune relation évidente entre la dilatation des formes et la "montée en rouge" qui nuance les corps et les choses.

Bienqu'il y ait dans cette production abondante et éclatante des pages où la vie semble surnager plutôt qu'elle n'animeles êtres, on hésiterait à condamner cette "expérience" suprême d'un génie admirablement honnête.

Quand on vientde revoir après huit années les deux Baigneuses couchées du Louvre, la nuance de nacre rose et non plus le vifincarnat qui nourrit leur peau et la force sereine et palpable qui irradie de leurs flancs et anime les plantes, l'eau,leurs compagnes mêmes et le ciel, on ne doute plus que le vieux créateur infirme n'a pas cessé de nous étonner parses leçons. Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919• Après le bain, ou Femme nue assise• Huile sur toile 56 cm x 47 cm• Signé en bas, à gauche, « Renoir »• Peint en 1900-1901• Localisation : collection privée• Expositions : Berlin, 1930; Paris, 1974 LE SUJETToutes les baigneuses de Renoir ont le même corps voluptueux, la même peau claire, qui capte la lumière, et lamême spontanéité innocente.

Comme dans de nombreux nus du peintre, le modèle est représenté de profil, le visagelégèrement incliné.

Renoir modèle sa chair opulente à l'aide de la couleur.

Une touche de rouge souligne la joue, lesein, le mollet et les pieds.

Des taches blanches suggèrent la lumière sur la peau, et des touches vertes dessinentles zones d'ombre.

La chevelure rouge, sagement maintenue dans un chignon, accentue la carnation translucide dumodèle. L'OEUVRERien dans le décor n'attire vraiment l'oeil : le fond, rendu par une série de touches chatoyantes, reste indistinct.Renoir nous pousse surtout à contempler cette jeune fille qui s'essuie gracieusement les pieds après un bain.

Malgrél'innocence du modèle, la tonalité rouge de l'oeuvre crée un climat de tension inattendu.

Ce qui n'empêche pasRenoir de rivaliser avec la sérénité d'un Rubens ou d'un Titien, qu'il admirait tant. LA COTEUn nu plus tardif, Baigneuse assise vue de profil, a trouvé preneur à 7,6 millionsde francs français (1,4 million de dollars) lors d'une vente aux enchères à New York, en 1992.

Toujours très prisées,les huiles de Renoir coûtent en général de 230 000 FF (42 000 dollars) à 43 millions de francs français (7,8 millionsde dollars).

Mais on peut acheter une lithographie de l'artiste à partir de 80 000 FF (1 5 000 dollars). LA CRITIQUEKenneth Clark a fait l'éloge des nombreux nus de Renoir.

« Praxitèle et Giorgione, Rubens et Ingres, si différentsqu'ils puissent être, auraient tous reconnu en lui leur successeur.

» De son côté, John Rewald estime que « commeDelacroix, il est parvenu à la parfaite fusion de la couleur et de la ligne». »

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