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Auguste RENOIR: LE VILLAGE D'ESSOYES

Publié le 17/01/2022

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auguste

Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919 • Le Village d'Essayes • Huile sur toile 54,5 cm x 66 cm • Signé en bas, à gauche, «Renoir « • Peint en 1894 • Localisation : collection particulière • Expositions : New York, 1933; Londres, 1934, 1937

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« Renoir, sans doute le dernier des grands peintres dont le talent se soit manifesté dans toutes les branches de lapeinture, est parfois négligé comme paysagiste.

Il a passé d'une palette où les verts et les bleus dominaient à desharmonies "en rouge", quand il ramena toutes les autres nuances à cette couleur généreuse.

Les aspects "sublimes"de la nature ne l'ont point tenté et, même quand elle semble soulevée dans ses derniers paysages du Midi par unélan dionysiaque, elle n'accable point l'homme, elle est sa compagne bienveillante.

L'image que Renoir se fait del'espace nous offre cette atmosphère de paradis païen.

Ce que le regard embrasse suffit à l'artiste.

Il n'a rien d'unanalyste, ce magicien généreux et immobile.

De son seul regard, il "charme" les apparences.

Elles se posent sur satoile et s'y prennent à un réseau de poésie.

Il observe avec la vigilance exclusive et infaillible des peintres descavernes à qui leur pas réglé sur celui du gibier avait enseigné à en discerner les plus fugitives attitudes.

Après avoirusé de toutes les ressources de l'impressionnisme par quoi l'espace emprunte la fluidité du temps, Renoir éprouvaque cette vaine poursuite tend à subordonner l'artiste.

Pour Renoir, civilisé occidental, jamais ne s'efface lasuprématie de l'homme, qui seul est capable à la fois de sentir et d'organiser la nature.

Pour exprimer la profondeur,il inventera un milieu idéal où flotteront les objets, selon que la vivacité de leurs tons les éloigne ou les rapproche denous.

En situant les choses par la fermeté de leurs accents, il trouvera, pour des motifs analogues, une réponsepersonnelle aux questions que posaient les cubistes. Si la renommée qui salue en Renoir un des plus grands peintres du nu est trop exclusive, elle lui donne sa valeurauthentique.

Courbet est l'inventeur du type que Renoir réalisera peu à peu : la créature forte, saine, généreuse,dont la peau "prend bien la lumière".

Il échappait à cette superstition du dessin linéaire qui imposait aux corps lasilhouette voulue par la mode et parait les visages d'une suavité idéale.

Les nus de Renoir offriront longtemps uncontraste avec leurs "têtes expressives".

C'est au cours de son voyage en Italie qu'il fixe les traits si distinctifs dontil ne s'écarte plus ; la Baigneuse blonde de 1881 est à la limite imprécise entre deux penchants de notre être : sonregard va bientôt oublier les émotions de la vie humaine, au moment où elle va s'en retourner vers cette mer, dontla nuance des flots effacera la lueur plus sombre qu'y avait allumé le reflet de l'esprit. Les nus de la dernière époque ont suscité des critiques et des enthousiasmes irréductibles.

Il y avait pour Renoirune relation évidente entre la dilatation des formes et la "montée en rouge" qui nuance les corps et les choses.

Bienqu'il y ait dans cette production abondante et éclatante des pages où la vie semble surnager plutôt qu'elle n'animeles êtres, on hésiterait à condamner cette "expérience" suprême d'un génie admirablement honnête.

Quand on vientde revoir après huit années les deux Baigneuses couchées du Louvre, la nuance de nacre rose et non plus le vifincarnat qui nourrit leur peau et la force sereine et palpable qui irradie de leurs flancs et anime les plantes, l'eau,leurs compagnes mêmes et le ciel, on ne doute plus que le vieux créateur infirme n'a pas cessé de nous étonner parses leçons. LE LIEUSituée en haut du village, la maison des Renoir est simple et confortable, pourvue d'une cour ombragée.

« Renoir ypassait les mois les plus chauds de l'été.

Quels bons moments j'ai connus dans cette vieille maison de paysan, auxmurs épais, entourée d'un jardin planté d'arbres fruitiers ! », raconte Ambroise Vollard, qui y était régulièrementinvité.

Au début, les habitants d'Essoyes se méfient d'un artiste qui peint des femmes nues et se promène dans unaccoutrement un peu bizarre ! Mais, très vite, grâce à sa simplicité et à sa bonne humeur, Renoir est accepté partous.

Il aime « paysanner en Champagne pour Fuir les modèles coûteux de Paris» et « faire des blanchisseuses ouplutôt des laveuses au bord de la rivière», comme il l'explique à Durand-Ruel.Essoyes n'a pas oublié Renoir.

A l'initiative de son petit-fils, Claude, une association permettant à de jeunes artistesde travailler durant quatre mois dans l'atelier du peintre (il l'avait fait construire au fond du jardin) en bénéficiantd'une bourse a été créée dans le village en 1986. Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919• Le Village d'Essayes• Huile sur toile 54,5 cm x 66 cm• Signé en bas, à gauche, «Renoir »• Peint en 1894• Localisation : collection particulière• Expositions : New York, 1933; Londres, 1934, 1937 L'OEUVREBien que souffrant de rhumatismes aigus, qui le faisaient terriblement souffrir, Renoir a peint de nombreuses vuesd'Essoyes et de ses environs.

Dans un style plus souple qu'auparavant, il concilie ici lignes et couleurs dans les tonsqu'il affectionne.

Les lignes brisées des toits permettent d'éviter la monotonie, et les maisons paraissent croulersous le poids de la végétation qui a envahi les jardins ! LA COTELe prix des huiles sur toile est trèsvariable.

Ainsi, un tableau de 1893 s'est vendu 3,6 millions de francs français (650000 dollars) chez Christie's, àLondres, en 1993, tandis que Les Deux Pêcheurs (1894) atteignait lors de la même vente la somme considérable de43 millions de francs français (7,8 millions de dollars).. »

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