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Auguste RENOIR: MADAME CLAPISSON

Publié le 22/12/2010

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auguste

Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919

. Madame Clapisson . Huile sur toile 82 cm x 65 cm . Signé et daté en haut, à gauche, «Renoir 83« . Localisation :The Art Institute of Chicago . Expositions : Paris, Salon de 1833, 1910, 1985 ; Chicago, 1934

auguste

« particulier, mais d'accords qui vibrent quand leur voix a cessé de retentir.

Ainsi, dans une suite de Bach, a dit AldousHuxley, chaque instrument chante un bonheur particulier ignorant l'harmonie plus vaste à laquelle sa voix prête unattrait vif, instinctif et prolongé, de même, dans "un Renoir", une chevelure, du feuillage, des reflets dans l'eau, lacourbe d'un corps, la splendeur du jour. Renoir, sans doute le dernier des grands peintres dont le talent se soit manifesté dans toutes les branches de lapeinture, est parfois négligé comme paysagiste.

Il a passé d'une palette où les verts et les bleus dominaient à desharmonies "en rouge", quand il ramena toutes les autres nuances à cette couleur généreuse.

Les aspects "sublimes"de la nature ne l'ont point tenté et, même quand elle semble soulevée dans ses derniers paysages du Midi par unélan dionysiaque, elle n'accable point l'homme, elle est sa compagne bienveillante.

L'image que Renoir se fait del'espace nous offre cette atmosphère de paradis païen.

Ce que le regard embrasse suffit à l'artiste.

Il n'a rien d'unanalyste, ce magicien généreux et immobile.

De son seul regard, il "charme" les apparences.

Elles se posent sur satoile et s'y prennent à un réseau de poésie.

Il observe avec la vigilance exclusive et infaillible des peintres descavernes à qui leur pas réglé sur celui du gibier avait enseigné à en discerner les plus fugitives attitudes.

Après avoirusé de toutes les ressources de l'impressionnisme par quoi l'espace emprunte la fluidité du temps, Renoir éprouvaque cette vaine poursuite tend à subordonner l'artiste.

Pour Renoir, civilisé occidental, jamais ne s'efface lasuprématie de l'homme, qui seul est capable à la fois de sentir et d'organiser la nature.

Pour exprimer la profondeur,il inventera un milieu idéal où flotteront les objets, selon que la vivacité de leurs tons les éloigne ou les rapproche denous.

En situant les choses par la fermeté de leurs accents, il trouvera, pour des motifs analogues, une réponsepersonnelle aux questions que posaient les cubistes. Si la renommée qui salue en Renoir un des plus grands peintres du nu est trop exclusive, elle lui donne sa valeurauthentique.

Courbet est l'inventeur du type que Renoir réalisera peu à peu : la créature forte, saine, généreuse,dont la peau "prend bien la lumière".

Il échappait à cette superstition du dessin linéaire qui imposait aux corps lasilhouette voulue par la mode et parait les visages d'une suavité idéale.

Les nus de Renoir offriront longtemps uncontraste avec leurs "têtes expressives".

C'est au cours de son voyage en Italie qu'il fixe les traits si distinctifs dontil ne s'écarte plus ; la Baigneuse blonde de 1881 est à la limite imprécise entre deux penchants de notre être : sonregard va bientôt oublier les émotions de la vie humaine, au moment où elle va s'en retourner vers cette mer, dontla nuance des flots effacera la lueur plus sombre qu'y avait allumé le reflet de l'esprit. Les nus de la dernière époque ont suscité des critiques et des enthousiasmes irréductibles.

Il y avait pour Renoirune relation évidente entre la dilatation des formes et la "montée en rouge" qui nuance les corps et les choses.

Bienqu'il y ait dans cette production abondante et éclatante des pages où la vie semble surnager plutôt qu'elle n'animeles êtres, on hésiterait à condamner cette "expérience" suprême d'un génie admirablement honnête.

Quand on vientde revoir après huit années les deux Baigneuses couchées du Louvre, la nuance de nacre rose et non plus le vifincarnat qui nourrit leur peau et la force sereine et palpable qui irradie de leurs flancs et anime les plantes, l'eau,leurs compagnes mêmes et le ciel, on ne doute plus que le vieux créateur infirme n'a pas cessé de nous étonner parses leçons. LE TABLEAUCette fois, Renoir ne prend plus de risque.

Il fait poser son modèle de manière très classique, un peu comme dansune toile d'Ingres.

Le visage, dessiné avec soin, est très présent, tourné directement vers le spectateur.

Il fautreconnaître que Mme Clapisson gagne en grâce avec cette seconde manière de peindre.

Mais Renoir, tout enrespectant sa commande, fait preuve d'une grande audace dans la représentation du fond.

Au lieu d'utiliser un noiruni, comme c'était alors la règle, il combine de manière «abstraite» les coloris dominants de sa palette: le rouge, lebleu et le jaune.

Une analyse technique réalisée pour le compte de l'Art Institute a révélé que rien n'est simple dansles jeux de couleurs de cette toile : la robe bleue est ainsi travaillée par des touches de vert et de blanc. LA COTELes toiles de Renoir ont des cotes très variables.

Les plus belles atteignent des sommes astronomiques, commeLéontine lisant, qui a été vendue 15,2 millions de francs français (2,7 millions de dollars) en 1994. Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919.

Madame Clapisson.

Huile sur toile 82 cm x 65 cm.

Signé et daté en haut, à gauche, «Renoir 83».

Localisation :The Art Institute of Chicago.

Expositions : Paris, Salon de 1833, 1910, 1985 ; Chicago, 1934 L'HISTOIREDurand-Ruel acheta cette toile à Léon Clapisson en 1908 pour 15 000 francs.

Il la revendit à Martin A.

Ryserson en1913, et la famille en fit don à l'Art Institute en 1934. L'oeuvre de Renoir. »

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