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CAMILLE PISSARRO: vie et oeuvre

Publié le 02/05/2019

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pissarro

thèse plutôt que des simplifications, c'est cependant très beau. Quant aux étrangers, on (n')en a pas idée ! Monténard avait plusieurs tableaux, tout accrochés, il les a retirés tous, trouvant que cela n'allait pas avec le reste ; Besnard n'a pas lieu d'être content non plus, c'est blanc l...

 

On attend avec impatience l'article deWolff chez Petit. Tu n'as pas idée combien tous les peintres, les marchands tremblent devant ce monsieur.

 

Il y a dans le Cri un article très juste sur les critiques Jeudi 12. Quand Wolff est entré, tout le monde se précipitait pour entendre l'oracle, ceux qui avaient ses faveurs ou qui avaient l'honneur de le connaître s'empressaient auprès de lui; un mot de lui lancé était répété comme un écho dans les montagnes. À quel degré de bassesse les pauvres artistes sont tombés, c'est horrible. À un moment il y eut une petite poussée. John Lewis Brown, toujours enthousiaste, vint à moi en s'écriant : « Pissarro, mon ami, Wolff a trouvé très bien vos tableaux, vraiment, mon cher, c'est une fumisterie, je n'en crois rien, ce serait un cas bien particulier ! . . . » Qu'en distu? ... Mais n'aie aucune crainte, je sais ce que vaut l'aune, j'ai bien compris ce que vaut ce milieu... Soyons impassible, rira bien qui rira le dernier ! ...

 

Je suis allé au diner des indépendants hier, (tu étais encore absent... pas le sou pour t'envoyer, que faire.) Cela s'est bien passé... Hoschedé a fait un petit «speech» où il a bu à l'honneur du vieil impressionnisme. Il a l'air de critiquer Sisley et Renoir; diable, il y a autre chose que l'art dans sa critique, je le crains car il est généralement bien éclectique, (c'est son affaire).

 

Embrasse la chère Nini ainsi que ta mère pour moi. J'espère qu'elles sont de retour, si tu peux venir, viens. Embrasse aussi les petites, j'espère que Georges travaille, je pense beaucoup à son affaire.

 

Ton père affectionné.

C. Pissarro

l'occasion de me trouver au milieu des anciens impressionnistes et j'ai lieu d'être satisfait tu verras par toi-même combien l'écart est grand. C'est un tout autre art, ce n'est certainement pas compris, mais c'est vu, c'est tellement séparé, nettement distinct ; à une grande distance cela se voit, mais tu ne saurais croire avec quel air d'unité, de simplicité et de lumière.

 

Ue te disais dans ma dernière lettre que] ta mère était venue à l'exposition. Je regrette bien de ne l'avoir su à l'avance, je n'aurais pas été dîner avec Signac etje me serais fait un plaisir de lui faire les honneurs de l'exposition ; cela l'aurait peut-être contrariée ? Elle a dû en entendre de drôles sur les tableaux. Dis moi donc si elle n'a pas trouvé les tableaux de Monet un peu noirs. Je ne sais sije suis dans le vrai, mais cela me fait l'effe t de manquer de lumière, j'entends par là la lumière baignant tous les corps, dans l'ombre comme dans les parties éclairées ; l'aspect évidemment est décoratif mais aussi la finesse manque et la rudesse est accentuée ; je ne sais si cela tient à notre vision qui évolue vers l'harmonie et qui demande un art moins décorateur, tout en étant décoratif.

 

Quant à Renoir, tnême écart ...Je comprends bien tout l'effort tenté, c'est très bien de ne vouloir rester en place, mais il a voulu ne s'occuper que de la ligne, les figures se détachent les unes sur les autres sans tenir compte des accords, aussi c'est incompréhensible. Renoir n'ayant pas la faculté du dessin et n'ayant pas les jolis tons instinctivement sentis d'autrefois se trouve incohérent. Quant à Sisley, il est resté comme autrefois, très adroit, assez fin, mais absolument faux... Whistler a de très jolis petits bouts d'études peintes, quarante-deux numéros ! On lui a fait l'honneur des meilleures places ; il a aussi un grand portrait d'une dame, c'est absolument noir, pas lumineux non plus, Whistler; il en fait peu de cas du reste. Ses petites études sont finement dessinées; dans le couloir de très jolies eaux-fortes, c'est même bien supérieur, c'est même lumineux, chose étrange pour un artiste qui n'en veut pas dans ses colorations.

 

Mme Berthe Morisot a de très jolies choses. Le sculpteur Rodin est un grand artiste. Degas l'a trouvé peut-être un peu maniéré, c'est mon avis, ou plutôt je désirerais un peu plus de syn

pissarro

« LETTRE À SON FILS LUCIEN Merci de vos conseils, vous devez voir qu'il y a longtemps que j'a i pensé à ce que vous me dites.

Ce qui m'a empêché longtemps de faire la nature vivante c'est tout simplement la facilité d'avoir des modèles à ma disposition, non pas seulement pour faire le tableau, mais pour étudier la chose sérieusement.

Du reste, je ne tarderai pas à essayer encore d'en faire, ce sera fort diffi cile, car vous devez vous douter que ces tableaux ne peu vent se faire toujours sur nature, c'est-à-dire dehors; ce sera bien difficile.

Dès le moment que vous cherchez des moutons à cinq pattes, je crois que Cézanne pourra vous satisfaire, car il a des études fort étranges et vues d'une façon unique.

Mille amitiés.

Mon cher Lucien, CA MIL LE PISS ARR O Lettre à son fils Lucie11, 14 mai 1887 Ashmol ean Museum Paris, 14 mai 1887 Vo ilà plusieurs jours que je me propose de t'écrire, mais je n'a i pas les trois sous pour affranchir ma lettre.

Ge cours après Heymann, je lui laisse, chaque fois que je ne puis arriver à le ren­ contr er, un mot écrit le priant de se presser, que je voudrais partir.

Depuis l'ouverture de l'exposition je ne l'ai vu; il a été très sati sfait de mes tableaux nouveaux et je sais qu'il fait de grands efforts pour les vendr e.) J'a i pu enfin faire replacer le tableau la Prairie, quant au petit panneau je n'a i encore pu obtenir une place, tous les jours on me le promet, tous les jours je les relance, décidément ils ont l'air de se moquer de moi.

Je suis très content de m'être décidé à exposer, c'était une expérience qui m'était néces saire; qui sait, je n'aurai peut-être plus IIS. »

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