Edgar DEGAS: BLANCHISSEUSES PORTANT DU LINGE

« concrètes.

Jamais il ne peut se contenter d'adopter et d'exploiter une formule trouvée.

Cette constante évolution,ce perpétuel renouvellement de ses moyens et de ses buts peuvent dérouter, ainsi que le mélange de classicisme etde modernisme qui contribue à le maintenir à l'écart de toute école.

Car, bien que, partageant le désir desimpressionnistes de redonner la vie à la peinture en la libérant de l'académisme stérile qui l'étouffe, il expose aveceux à toutes leurs manifestations, et bien qu'il ne cache pas son admiration, sa sympathie et son amitié pour eux,jamais il n'adopte ni leur idéal, ni leurs procédés.

Il réprouve le travail sur nature en plein air et ne peut user de latouche divisée absolument incompatible avec son souci de la ligne et de la forme.

L'ambition des impressionnistesd'arriver à fixer un effet lumineux éphémère va à l'encontre de sa volonté de ne retenir de tout que l'essentiel, lepermanent, l'éternel, qu'il exprime dans sa déclaration : "Rien en art ne doit ressembler à un accident, même lemouvement." LA CRITIQUELes œuvres de Degas divisent les critiques.

Armand Silvestre écrit dans La Vie moderne:Regardez ces blanchisseuses pliant sous le faix de leur panier.

On dirait un Daumier de loin, mais de près c'est bienplus qu'un Daumier.

Il y a là je ne sais quelle maestria réfléchie dont l'ascendant est indéfinissable.

C'est la pluséloquente des protestations contre le fouillis des tons et la composition des effets dont rêve la peinturecontemporaine.

»Mais Wolff, le critique du Figaro, écrit de son côté : Si l'ingratitude est l'indépendance du coeur, l'ignorance estl'indépendance du peintre...

J'en prends un : M.

Degas; celui-là aussi avait du talent; ses esquisses ne sont pas dupremier venu, c'est certain.

Un jeune homme de vingt ans les signerait qu'on pourrait lui prédire un avenir certain.Mais le voilà au déclin de sa carrière, sans avoir fait un pas en avant, donnant toujours des promesses et rien quecela.

» LA COMPOSITIONCette toile est rigoureusement construite selon le principe de la symétrie résultant de l'attitude inversée despersonnages.

Sur un fond de couleur orange, cette très belle étude de dessin et de facture met en scène deuxblanchisseuses, symboles de la vie parisienne de l'époque, ployant sous leur fardeau.

Degas excelle à rendre le portde tête, la finesse des traits, tout en supprimant les détails inutiles.

Près de quarante ans plus tard, il réalisera unpastel, Blanchisseuses et chevaux, sur le même thème. LA COTEUne huile sur toile de 1872-1873 a trouvé acquéreur à New York en 1993 pour 2,4 millions de francs français (435000 dollars).

Pour un fusain, il faut tout de même compter entre 50000 et 200000 FF (9 000 et 36000 dollars). Hilaire Germain Edgar de GAS dit Edgar DEGAS 1834-1917.

Blanchisseuses portant du linge.

Peinture à l'essence sur papier marouflé sur toile 46 cm x 61 cm.

Signé en bas, à droite, «Degas».

Peint vers 1876-1878.

Localisation : collection particulière .

Expositions : Paris, 1879 (QuatrièmeExposition impressionniste), 1924, 1925 ; Londres, 1917, 1923 ; Hartford, 1928 ; Cambridge, 1930, 1931 ; Chicago,1933. »