ÉTREINTE ou LES AMANTS de SCHIELE

« ÉTREINTE ou LES AMANTS 1917 Peintre autrichien Analyse ~ Si on regard e en détail l'œ uvre de ce pein ­ tre, on voit que le sens tragique de la mort y est présent bien avant que l'Europe ne connaisse les décors sanglants de la guerre.

« Tout dans la vie est mort » , écrit déjà Schiele dan s son journal en 1910 .

L 'œuvre, inspir ée probablement de L 'Épouse du vent d e Kokoschka (1914), est l ' une des plu s dramatiques et des plu s inci sives du peintre.

Le s deux personnage s convulsivement embrassés expriment un sentiment de solitude désespérée dan s le tran sport amoureux.

Le décor réduit au minimum reflète la ten sio n tragique des amants qui se réfugient dans cette étreinte pour échapper à un monde agressif: les plis secs et cassants du drap , les coups de bros se nerveux qui suggèrent l'herbe et m ê me la chevelure aux ondulations rigid es.

Une sorte de tendresse se dég age cependant de ce tableau, la carnation claire et la douceur du visage de la femme apportant comme un e lueur d 'espérance.

Il faut aussi remarquer l'extraordinaire é tud e a natomi- ne siècle Toile lOO x 170 cm que dans le model é du corps de l'homme.

Chez Schiele, l'étude tr ès pou ssée du nu est une mani ère d'approfondir deux thèmes qui sont constamment liés dans son œuvre, la mort et l 'éro tisme.

Le moyen expressif associé à cette recherche est la ligne glissante, acérée, toujours s ur le point de se briser.

La couleur, étalée presque sans rendu d e relief , souligne l'obsess ion m e ntale de l 'artiste .

Par l'évidence crue des imag es, Schiele rend compte de l'issue dése spé­ rée de l'homme d ans un monde privé d'amour.

L'œuvre C Exécuté en 1917 , Étreinte ou Les Amants appartient à la série des œuvres peintes pendant la guerre.

Schiele en effet , bien qu'il ait participé au conflit mondial, eut le privilège de pouvoir continuer à exe rcer sa profession .

La Sé cessi on vienno ise + La Sécession est née de la rupture d' un groupe d'ar tistes faisant partie de la Compagnie des artistes figuratifs de Vienne, l'association officielle des peintres viennois.

Ce fut précisé­ ment à l'o ccasion des sélections de l' exposition annuelle, en mai 1897 , que quelques artistes, indignés par le refus d' un tableau jugé immoral , décidèrent de créer une association autonome, où l'intention principale était de défendre un art nouveau , et libre de toute obligation commer­ ciale .

Ce groupe auquel participaient des artistes comme Gustav Klimt , Otto Wagner , Joseph Hoff­ man, Joseph Maria Olbrick et Adolph Loos , fut le point de départ d'une réflexion fondamentale sur l'intégration des arts, le rôle de l'art dans la société, l'é ducation artistique.

Il étendit donc son activité au-delà de la peinture , aux arts décora­ tifs, à la musique et même à la littérature.

La pre- mière initiative de l'asso ciation fut la publication de la revue Ver Sacrum et l'organisation de l'ex position de la Séce ssion , qui s'ouvrit le 26 mars 1898.

Les bénéfice s de la manifestation - on compta environ 60 000 visiteurs - servi­ rent de base financière pour la construction d' un bâtiment consacré aux expositions sécession­ nistes, le palai s de la Sécession viennoise , trè s admiré mais aussi très critiqué.

La Sécession à Vienne, comme à Munich (1892) ou à Berlin (1893), est apparue au moment où l'Art nouveau s 'affirmait en Belgique et en France .

À Vienne , son rôle cap ital sera de diffuser le Jugendstil , un style déco~atif allemand très proche de l' Art nouveau .

A tel point que l'expression «s tyle Sécession » est aussi utilisée comme synonyme d 'Art nouveau dans la région géographico ­ culturelle de langue allemande .

·Du même peint re · PIC TO 97 4 à 977 Photo Studio Otto, Vienne © Nardini Editore , 1991.

VPC Larousse-Laffont pour l'édition française , 1991.

R1-05-34. »