FIGURE DÉCORATIVE SUR FOND ORNEMENTAL de MATISSE

« FIGURE DÉCORATIVE SUR FOND ORNEMENTAL 1925-19 26 Peint re françai s Analyse ~ Le tableau a été peint au cours de l'hiver 1925-26, dans une période particulièrement heu­ reuse de l'activité de Matisse, au lendemain du choc de la Première Guerre mondiale.

En 1919, l'artiste, à la recherche d'un climat plus doux, s'était établi à Nice, sans renoncer cependant à son atelier parisien.

Il s'oriente alors vers une peinture moins abstraite et donne libre cours à son goût d' une certaine fantaisie décorative.

Les caractères formels de Figure décorative sur fond ornemental correspondent à ceux de l'Odalisque au tambourin de 1926 (collection Paley , New York): une structure formelle plus forte et une palette plus dense.

Matisse insère la figure de la jeune femme, dont le volume s'affirme fortement, dans un environnement ornemental aux résonan­ ces orientales rendues par l'usage très libre des lignes sinueuses et colorées.

Il renoue ici avec le climat de ses œuvres réalisées en 1906, à la suite de son voyage en Afrique du Nord avec Marquet.

Le corps rigide et géométrisé de la femme, délimité par un contour noir très marqué , domine xr siècle Huile sur toile 130 x 98 cm la composition comme une idole.

Les objets comme la plante et le plateau de fruits se mêlent à la vertigineuse tapisserie florale qui envahit l' en­ semble de la composition et trouve un écho dans les motifs décoratifs des tapis.

L'harmonie des couleurs et la fantaisie de la Figure décorative sur fond ornemental réapparaî­ tront souvent dans les œuvres ultérieures de l'artiste.

Celle-ci est généralement considérée comme un des chefs-d 'œuvre de la période niçoise (1919-1930), même si certains déplorent une facture plus facile que dans les années précé­ dentes.

L' œu vre C Avant d'arrêter la composition définitive de cette œuvre, Matisse exécuta quelques dessins prépa­ ratoires , dont un du tableau dans son ensemble.

Le tableau est conservé au musée national d'Art moderne, avec les œuvres des cubistes Picasso et Braque , des fauves Derain èt Matisse ainsi que celles de l'École de Paris , avec Modigliani et Soutine.

L 'i mage du bonheur • Installé donc à Nice au début des années susceptible de le mener à cet« art d'équ ilibre , de 1920, Matisse aménage un appartement de la pureté, de tranquillité » auquel il aspire.

vieille ville qu'il décore d'un superbe paravent Le poète André Rouveyre, grand ami de mauresque, de tapis et de tentures arabes.

Élé- Matisse, dont Marquet nous a laissé un portrait ments décoratifs que l'on retrouve dans nombre conservé au musée national d'Art moderne, a d'œuvres et notamment dans la série des Odalis - bien décrit le style des œuvres de l'artiste réali- ques et dans la Figure décorative sur fond sées dans le Midi: « ...

là s'ouvre le champ de sa ornemental.

sensualité mentale et visuelle, de ses émotions, Matisse a ainsi trouvé sur l es bords de la de ses concerts de coloriste, où f igurent souvent Méditerranée - «quand je compris que chaq ue des femmes, nues ou vêtues , mais toujours subor- matin je reverrais cette lumière, je ne pouvais données à quelque chose de latent et d'impé- croire à mon bonheur » -l' environnement rieux: la souveraineté du style dans son art».

Du m êm e peintr e: PICTO 916 à 922 P hoto G iraudon © N ard ini E ditore , 199 1.

VPC Larousse-Laffont pour l'édit ion f r ança ise , 199 1.

07- 16. »