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Frans Hals

Publié le 17/04/2012

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Considéré comme l'un des plus grands portraitistes du XVIIe siècle, Frans Hals a toujours vécu et travaillé à Haarlem, aux Pays-Bas. Ne manifestant aucun intérêt pour les réalisations des grands maîtres italiens, il se consacre à l'exécution de portraits des personnages de la ville. La facture brillante de cet artiste pratiquement autodidacte prend forme en dehors de toute influence majeure. Sa démarche marque le renouveau de la peinture hollandaise, qu'il a contribué à établir en École indépendante. Malgré son succès, Hals vit la plus grande partie de son existence dans le dénuement ; en outre, les quelques documents qui nous sont parvenus révèlent une série de crises familiales. Il meurt en 1666, à plus de 80 ans.

« il décèle l'essentiel de chaque caractère, et non seulement l'élément permanent, mais aussi l'ex­ pression fugitive.

De telles qualités, dans un portrait moderne, seraient définies par le terme de« psychologie ».

Il est pourtant difficile, en songeant à Hals, de parler de psychologie.

Il s'agit plutôt d'un sens élémentaire de l'humain sans raisonnement philosophique.

· Bien que peintre de la société bourgeoise, Hals fut, de tous ses contemporains, celui qui négligea le plus les conventions de son milieu.

On trouve dans son œuvre des diseuses de bonne aventure (la Bohémienne), des tenancières de cabaret ( Hille Bob be), de jeunes vauriens qui rient et font de la musique (Musée de Cassel), des émules de Falstaff (le Joyeux Buveur, Rijksmuseum).

Dans tous ces personnages, nous retrouvons des types créés par les peintres d'Utrecht.

Mais dans l'œuvre de Hals, il ne s'agit plus de types, car ces mêmes hommes bien en chair et bien en vie qui animent ses toiles ont leurs correspondants dans la réalité.

Le caractère solennel, la vivacité de tons de ses premières peintures, l'accent brillant et ostentatoire de celles des années 1630- 1640 (les Officiers des Arquebusiers de Saint-Adrien, 1633, ct de Saint-Georges avec autoportrait, 1639) font place, entre 1640 et 1650, à un esprit de ré.­ flexion et de concentration beaucoup plus grand.

Les Régents de l'hôpital Sainte-Elisabeth ( 1641 ), par exemple, ne cherchent plus à susciter l'attention du spectateur, mais semblent se consacrer entièrement à leur tâche administrative.

L'unité intérieure de l'œuvre en est accrue.

Des gris froids, des bruns terreux sont les couleurs qui prédominent.

On peut y voir une influence de l'école d'Amsterdam (De Keyser, Rembrandt) ; cette évolution, pourtant, est déterminée par le propre développement intérieur de l'artiste.

Les personnages isolés sont représentés avec plus de simplicité, plus de sobriété: les traits essentiels n'en sont évoqués qu'avec plus de force.

La dernière manière de Hals, à partir de 1650, est celle par laquelle il se rapproche le plus de notre sensibilité actuelle.

Son coup de pinceau gagne de façon extraordinaire en audace et en liberté.

Ses couleurs sont limitées à la gamme des gris ou au contraste violent du rioir et blanc.

Dans ses derniers portraits, Rembrandt fait entrevoir la profondeur de l'âme humaine; dans les siens, Hals découvre des abîmes: le caractère de l'homme est dévoilé de façon presque cruelle.

La confiance et la vitalité dont témoignaient ses premières œuvres sont réduites par l'accent d'un pessimisme profond.

L'incomparable chef-d'œuvre de cette époque est le Portrait d'un homme assis (Musée de Cassel).

Quant à la série des portraits de groupes, elle est magistrale­ ment clôturée, en 1664, par les tableaux représentant les Régents et les Régentes de l'hospice des vieillards.

Il y souligne avec une précision impressionnante les traces de l'âge et les déchéances physiques, mais les divers caractères y sont révélés avec une intensité presque inquiétante, qui dépasse tout ce qu'il avait atteint jusque-là.

L'influence qu'exerça Frans Hals sur la peinture hollandaise fut très grande; comme Rembrandt dans ses dernières œuvres, il devança et son temps et son milieu.

Vers la fin de sa vie, son art ne trouva plus l'accueil de jadis, si bien que la ville de Harlem dut lui allouer une rente annuelle pour assurer son existence.

Il mourut en x666.

OTTO BENESCH Dir.ecteur de la colltction nationale « Albertina» Vienne. »

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