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Géricault

Publié le 17/04/2012

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Géricault (Théodore, 1791-1824) est considéré comme le premier des peintres romantiques. Les trente-cinq ans de sa courte vie ne l'ont pas empêché d'influencer fortement la génération de ses successeurs, lui-même ayant accompli une transition entre l'art classique de la Renaissance (les peintres italiens qu'il avait découverts à Rome), et cette passion pour le mouvement et l'émotion qui allait dominer l'envie de peindre chez les romantiques du XIXe siècle français. Son célèbre Radeau de la Méduse est l'expression dramatique d'un fait divers maritime, le naufrage du navire «Méduse «, qui avait frappé l'époque d'épouvante : les quelques survivants avaient vécu du cannibalisme...

« PENDANT ce temps, le jeune peintre s'instruit et se forme.

La lecture des poètes romantiques étrangers, le dessin d'après l'antique, l'anatomie, la musique, l'italien, la composition, pèle­ mêle, remplissent ses journées et ses nuits.

II est impatient de tout savoir.

La mort même, dans ce qu'elle a de rigide et de sinistre, le captive, comme une puissance d'expression nouvelle.« M'oc­ cuper uniquement du style des maîtres», avait-il écrit dans une de ses notes.

Aussi passe-t-il des heures innombrables au Louvre à copier les chefs-d'œuvre.

Tous les grands l'intéressent.

Mais, dès cette époque, il paraît s'arrêter plus volontiers devant ses semblables : le Caravage, Rubens, Rembrandt, Spada et même Carel Fabritius.

Après des exercices sans importance, son premier grand tableau, l'Officier de chasseurs à cheval, est de r8r2.

Rarement début fut plus sensationnel que celui de ce jeune homme.

Tout ce que Géricault était parvenu à savoir à force de volonté, de travail et d'adresse, ainsi que son tem­ pérament indomptable, éclatait dans cette toile.

La tête du cheval surtout est une merveille d'ex­ pression sauvage.

L'artiste n'en peindra pas de plus belle.

Deux ans après, il expose le Cuirassier blessé.

Le talent du peintre avait mûri dans l'intervalle.

Moins étudiée que la première, d'une facture plus expéditive, cette seconde œuvre est incontestablement la plus personnelle.

La puissance expressive, ce trait d'un art nouveau, y est déjà très sensible.

Géricault en cherche l'accent, ici comme dans nombre de ses tableaux, non pas dans la tête seule, mais dans le mouvement du corps tout entier, dans la position qu'il lui donne et l'arabesque qui l'encadre.

Il est très probable qu'à la même époque il commence à s'intéresser aux fauves.

Après lui, d'a,utres artistes, plus grands peut-être, donneront à ce thème une expression plus éloquente.

C'est à Géricault pourtant que revient l'honneur d'avoir ouvert cette nouvelle .voie.

A PRÈS deux années, pendant lesquelles il produit peu, dégoûté peut-être de l'état de la France sous la Restauration et tourmenté par un amour malheureux, il prend le chemin de l'Italie.

Il s'arrête d'abord à Florence.

C'est dans cette ville que Michel-Ange, «inventeur de l'idéal chez les modernes » comme l'appelle Baudelaire, lui apparaît pour la première fois.

Après un séjour d'un mois en Toscane, il part brusquement pour Rome.

Ebloui par le tom­ beau des Médicis, il va tout droit à la chapelle Sixtine.

Le plafond de celle-ci, le Jugement dernier surtout, mettent une marque ineffaçable sur sa production.

Pour un certain temps, il vivra entière­ ment sous ce signe .

.

Par un effet étrange cependant, ce n'est pas à Rome que le souvenir du colosse italien fut le plus tyrannique, mais bien plus tard et, à la réflexion, à l'époque de la A1éduse.

A Rome, il est hanté plutôt par l'idée de style.

C'était, il en convient, ce qui manquait à sa production passée.

L'influence de l'Italie se traduit donc par une manière plus pure, par presque un retour au clas­ sicisme.

Cela se peut suivre dans les différentes phases de la Course des chevaux barbes, jusqu'à la splendide variante, sa dernière forme, du Musée de Rouen.

Devant tous ces Italiens, Géricault se retrouve Français, ultime héritier de Poussin.

Le J1arché aux bœufs, qui passe par les mêmes aspects que les Chevaux barbes, depuis le spectacle sau­ vage d'une mêlée qui mettait aux prises des bouviers brutaux et des bœufs, jusqu'à la scène plus clzlire, sinon plus calme, transposée dans un monde imaginaire où des Titans nus s'emparent de taureaux en liberté, appartient aux mêmes préoccupations.

Un désastre maritime accompagné de scènes épouvantables avait eu lieu en 1816.

L'oppo­ sition, à laquelle Géricault appartenait de cœur, s'empara de l'événement ct attaqua violemment le gouvernement.

D'autre part, l'image de ces hommes agonisants, de leurs supplices, des scènes affreuses allant jusqu'au cannibalisme qui ont dû se passer sur le radeau, frappe vivement la fan­ taisie du peintre.

C'est alors que se présente à sa mémoire le souvenir du Jugement dernier et, après. »

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