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GIOTTO

Publié le 24/06/2012

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A Padoue, où Giotto vécut longtemps et à plusieurs reprises, il reste de lui les fresques de

la chapelle fondée par Enrico Scrovegni en 1303 dans l'ancien amphithéâtre, et consacrée en 1305:

la chapelle de l' Arena que Giotto et ses élèves décorèrent tout entière, dans l'unique nef, de

trente-sept histoires de Marie et du Christ, du Jugement dernier sur le mur d'entrée, de figures de

vices et de vertus en clair-obscur dans le socle feint de marbre. Comme à Assise, ce qui domine

dans les fresques de l' Arena, ce sont les impressions de profondeur et de relief, mais Giotto s'y

est renouvelé: les âpretés et les contrastes picturaux d'Assise cèdent à des gradations de lumière

et de couleur;

« florentine subséquente qui omit toutefois de préciser que Giotto idéalisait lui aussi le «vrai» en le transfigurant par sa manière de voir et de sentir.

Giotto était né à Florence, ou plus exactement à Vespignano, dans la vallée du M ugello, au même endmit que Fra Angelico, probablement en 1266-un an après Dante-plutôt qu'en 1276.

Dante, qui l'exalte dans sa Di~·ine Comédie (Purg.

XI, 94-96) pour avoir obscurci la gloire de Cimabué, ne dit pas qu'il a été l'élève de Cimabué, comme Ghiberti et d'autres l'ont affirmé par la suite.

Mais Cimabué était le peintre qui, à Florence, de 1276 à 1290, pouvait le mieux dé­ velopper les qualités natives de cet enfant trouvé, dit la légende, par lui dans la vallée du Mugello.

Quoiqu'encore byzantinisant, Cimabué était le plus personnel des peintres florentins et se dis­ tinguait par la vigueur du dessin, un certain sens de la profondeur, un accent dramatique qui atteint toute son intensité dans les fresques du chœur et du transept de l'église supérieure de Saint-François, à Assise, qu'il a peintes avec ses élèves probablement après 1272.

Puis les élèves de Cimabué continuèrent avec des peintres venus de Rome à décorer la nef de la même église de fresques représentant l'Ancien et le Nouveau Testament.

Et c'est précisément dans quelques­ unes de ces fresques que je vois apparaître nettement pour la première fois Giotto à ses débuts.

De nombreux auteurs P,rétendent que la paternité d'aucune des œuvres de jeunesse de Giotto ne peut être prouvée par comparaison avec celles dont l'authenticité est certaine; ainsi la figure de Giotto serait fixée statiquement dans sa maturité, sans transition, sans phases pré­ cédentes.

D'autres critiques ne se hasardent pas à recomposer l'œuvre de Giotto en dehors des limites marquées par les fresques de la Vie de saint François dans le sanctuaire d'Assise.

Mais, fi­ dèle à la tradition qui fait de lui le rénovateur de la peinture, nous voulons retracer ses débuts d'aussi loin que nous pourrons reconnaître ses qualités fondamentales, en admettant que ces qua­ lités aient évolué.

Nous retrouvons ainsi les débuts de Giotto précisément dans les fresques de l'Ancien et du Nouveau Testament, au sanctuaire d'Assise, où la manière des élèves de Cimabué change grâce à une personnalité nouvelle qui se distinguait déjà non seulement par des signes extérieurs, mais par des caractères fondamentaux.

Il s'agit du Baptême, de la Déploration, de la Ré­ surrection, de la Descente du Saint-Esprit, des histoires de Joseph le Juif, des Bénédictions d'Isaac: fres­ ques attribuées à des peintres de l'école romaine ou à un hypothétique« Maître d'Isaac».

De l'une à l'autre de ces fresques, l'écart avec Cimabué augmente aussi bien dans la forme, de plus en plus plastique, que dans le fond de plus en plus dramatique.

Il s'y trouve toujours les carac­ tères extérieurs de la manière byzantine mais utilisés de façon à donner de la force au relief, de l'évidence à la profondeur.

Puis, ce même peintre des Bénédictions d'Isaac, qui avait déjà ressenti l'i-nfluence du grand coloriste qu'était alors le Romain Pietro Cavallini, continua la décoration de la nef du sanctuaire franciscain avec la Vie de saint François.

Ces fresques de la Vie de saint François constituèrent la pleine affirmation de la nouvelle peinture.

Vasari les attribuait déjà à Giotto, et bien qu'actuellement de nombreux critiques les lui contestent, la preuve de cette attribution se trouve non seulement dans leurs qualités intrin­ sèques- c'est peut-être l'œuvre où le génie de Giotto se manifeste avec le plus de vigueur, comme une force naissante -mais aussi dans des données extérieures, comme d'avoir servi de modèle au tableau des Stigmates de saint François (Paris, au Louvre) signé du nom de Giotto et provenant certainement de son atelier.

Giotto put y travailler au cours des dernières années du XIIIe siècle.

Il était déjà entouré d'élèves et recourait souvent à eux, mais seuls les trois derniers panneaux des vingt-huit histoires du saint semblent leur avoir été complètement confiés.

C'est l'œuvre où il proclame son opposi­ tion à la manière byzantine, dont il conserve cependant quelques traces, et où il manifeste sa prop-re manière de sentir avec une âpreté juvénile.

Le contraste avec le passé n'existe pas seule­ ment dans les formes picturales; il se trouve encore dans un sens nouveau et pénétrant de la vie et de l'esprit.

La légende et la figure de saint François, que Cimabué avait emprisonnées dans les vieux moules de l'ascétisme byzantin, furent évoquées par Giotto comme présentes aux sens, GIOTIO GIOTTO « Saint Etienne.» « LA Fuite en Egypte ».

(Musil Horne, Florence.) ( Arena, Padoue.). »

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