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Grand oral du bac : Arts et Culture LE JAZZ

Publié le 26/01/2019

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Des musiciens aussi réceptifs que Miles Davis comprirent, dès 1970, que le rock and roll pouvait enrichir le jazz et, à partir de cette date, le prestigieux trompettiste emprunta trois éléments clés au rock: l'utilisation d'instruments électriques, l'importance redonnée au rythme et l'accent mis sur une composition et un arrangement très précis. Le nouveau style mis au point par Miles Davis ne tarda pas à être défini par le terme jazz-rock ou jazz fusion. Le jazz-rock faisait une grande utilisation d'instruments comme le piano et les orgues électriques, associés à d'autres instruments plus traditionnels électriquement amplifiés (batterie, saxophone, trompette).

 

Bien que cet enthousiasme pour les possibilités ouvertes par la technologie soit méprisé par les tenants du jazz traditionnel, on en retrouve les traces dès 1939, avec l'emploi, par Charlie Christian, d'une guitare électrique au sein du Benny Goodmans Sextet, ainsi que dans certains morceaux enregistrés dans les années 1960 par les saxophonistes Lee Koonitz et Sonny Stitt avec des cors amplifiés. Les origines du jazz-rock sont étroitement liées à l'esprit d'improvisation collective des musiciens de free jazz. Le Mahavishnu Orchestra, fondé en 1971 par l'extraordinaire guitariste anglais John McLaughlin, confère au jazz-rock ses lettres de noblesse. Toutefois, malgré l'originalité de la démarche du jazz-rock, l'importance accordée à la technologie ne tarde pas à refroidir l'enthousiasme des pionniers de ce style. Vers la fin des années 1970 de nombreux musiciens cherchent à retourner à un jazz plus dépouillé, tout en conservant l'apport des instruments électriques. Les tenants de cette approche sont, entre autres, les pianistes Chick Corea et Keith Jarret!, les saxophonistes Archie Shepp, Anthony Braxton et Steve Lacy et le guitariste John McLaughlin, dont la créativité et la technique n'ont pas d'équivalent.

 

Les têtes d'affiche du jazz des années 1990 sont entre autres Martial Sola!, Grover Washington Jr., Josuah Redman, Wynton et Bradford Marsalis et Wayne Shorter et Keith Jarret!, deux jazzmen qui, plus que d'autres, ont constamment évolué dans les divers courants qui font la richesse du jazz.

 

Le jazz contemporain en Europe

 

Contrairement aux États-Unis, où le jazz est toujours associé à la notion de divertissement et de fête populaire, l'Europe a, vis-à-vis de cette musique, une attitude élitiste. Dans ce contexte, les festivals de jazz européens, comme celui de Montreux en Suisse, rassemblent des auditoires bien plus restreints qu'en Amérique du Nord. Les concerts organisés dans le cadre du festival de Montréal au Canada, attirent, eux, parfois plus de 50000 personnes.

En recherche permanente, perpétuellement insatisfait, d'une extrême exigence tant à son égard qu'à l'endroit des musiciens qui l'entourent, Miles Davis a le sentiment, à la fin des années 1960, d'avoir épuisé les possibilités offertes parsa nouvelle formation. Aussi décide-t-il de poursuivre sa quête en compagnie de nouveaux musiciens. Impressionné par le jeu de guitare du musicien pop Jimi Hendrix, Miles Davis cherche à intégrer dans sa formation des guitares électriques et des claviers. Il se rapproche du rock et joue avec des artistes aussi divers que Chick Corea, Keith Jarret! ou Joe Zawinul aux claviers, John McLaughlin à la guitare électrique, Dave Holland et Jack DeJohnette à la basse. Vers 1970, Miles Davis a ainsi enregistré quelques albums clés, établissant une fusion entre le rock et le jazz modal (Bitches Brew, In a Silent Way, 1969). Le jazz-rock était né.
Le free jazz
Un certain nombre de musiciens, enthousiasmés par les expériences de John Coltrane, approfondirent de manière plus radicale cette nouvelle approche musicale. Le free jazz se caractérise par des morceaux dégageant une impression de totale liberté vis-à-vis de la structure harmonique habituelle et de la durée des morceaux. En effet, les musiciens engagés dans ce courant ne se sentent plus tenus de jouer la mélodie, ni de respecter une trame harmonique, ni de maintenir un tempo régulier.
Le plus grand musicien des débuts du free jazz est sans conteste Je saxophoniste Omette Coleman. Régulièrement sifflé lors de ses premières prestations publiques, il enregistre en 1960 l'album Free Jazz, qui lui permet de sortir du «ghetto » avant-gardiste. Bien qu'elle paraisse harmoniquement étrange, la musique de Coleman est issue du blues avec lequel elle partage les stridences, le caractère monocorde et violent et la liberté à l'égard des critères spécifiquement musicaux. Le free jazz se veut aussi tentative de libération culturelle par Je rejet des normes traditionnelles. La liberté de ce style a été vécue par les musiciens comme une émancipation vis-à-vis des systèmes musicaux européens, ceux de « l'homme blanc ». Et ce n'est pas un hasard si la naissance du free jazz est contemporaine de J'émergence des mouvements de revendication des Noirs américains, auxquels des groupuscules comme les Black Panthers donnent une coloration très nettement politique. Par ailleurs, de nombreux musiciens de free jazz s'intéressent à la musique musulmane ancienne, ainsi qu'à celles de l'Afrique et de l'Inde (talas et ragas traditionnels).
Miles Davis
Même si sa musique a été, un bref moment, très caractéristique du free jazz, Miles Davis est J'un des plus prestigieux détracteurs de ce courant. En 1945, le jeune Miles est découvert et recruté par Charlie Parker lors des premiers enregistrements de be-bop. Son style lent et cérébral J'impose ensuite comme une alternative à celui plus enflammé de Charlie Parker et de Dizzie Gillespie.
Au cours des années 1950, au sein de sa propre formation regroupant neuf musiciens, Davis donne naissance et explore le style cool.
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« Le jazz Le trompettiste Joe «King » Oli ver (1885- 1938) est le musicien le plus célèbr e de ces années-là.

Le jazz se fait rapidement une renommée, même si le premier enregistr ement ne date que de 1917 .

Le groupe Original Dixieland Jazz Band du Blanc Nick La Rocca (1889-19 61) enregistre Livery Stable Blues, tandis que le Dixieland Jazz Band devient célèbre avec One Step (1917).

' Bien qu'issu d'une famille de musiciens, Sidney Bechet (1891-1959) est un autodid acte, et l'un des premiers jazzmen américains à tenter sa chance en Europe.

Il se fixa en France en 1950 et mourut à Garches.

L'â ge d'or Le 12 décembre 1917, le min istère des Armées décide la suppr ession de Story ville.

Ce décret d' ordre moral n'a pas déterminé l'exode des jazz­ men, mais l'a tout simplement précipité.

Vta le Mississi ppi, où ils s'illustrent sur les shows-boots, les jazzmen s'exilent vers Chicago et New York, res­ tée injustement dans l'ombre de La Nouvelle­ Orléans jusqu'alors.

Dans les anné es 1920, le jazz se dév eloppe rapi­ dement et devient de plus en plus express if.

Dans le style New Orleans, des arrangeurs comme Jerry Roll Morton (1885-19 41) cherchent une cohésion d' ensemble.

Dès lors les solos improvisés devien- nent la forme majeure de l'expres sion du jazz.

Des artistes tels que Louis Armstrong (1898-- 1971), le dieu nocturne de Chicago, y contribuent.

Son solo dans West End Blues influença profondément tous les jazzmen.

Des ténor s talentueux Hormis Armstrong, l'époque est marquée par une nouvelle qualité expressive : avec Sidney Bechet (clarinettiste et saxophoniste soprano) dans le style New Orleans ; avec Bix Beiderbecke (1 903-1 931), trompettiste et cornettiste au style plus doux.

Coleman Hawkins (1901-1 969), lui, recherche des harmonies de plus en plus com­ plexes, en développant une nouvelle manière de jouer du saxophone ténor, mettant à profit la faci­ li té natur elle de l'instru ment à effectuer des arpèges rapides.

Il dote ainsi le jazz d'un nouveau lang age, qui aura une longue postérité.

La conquête de l'Europe Dans une Europe meurtrie par la guer re, le jazz fait fureur .

En 1919, le clarin ettiste Sidney Bechet (1 897-1 959) traverse l'Europe avec le Southern Syncopated Orchestra, puis dans les ann ées 1920, avec d'autr es groupes.

Peu à peu, les orchestres de danse adoptent les instrument s du jazz (banjo et saxophone) et les musiciens européens s'inspi­ rent des Américains en tournée en Europe.

Bix Beid erbecke, Louis Armstrong et le trombon iste Jack Teagarden inspirent respective ment le trom­ pettiste Philippe Brun (1908-- 1994), l'Anglais Nat G9nella, le Français Léo Vauchant (1904-1991) et I'E �ossais George Chisholm.

A la fin des années 1920, des groupes, souvent complétés par des instrumenti stes américains, évoluent en France et en Grande -Bretagne.

Ces deux pays deviennent des foyers actifs de dif­ fusion et des pépinièr es de jazzmen.

Le reste de l'Eur ope est également séduit.

Très populair e en Allemagne et en Autriche au début des années 19 20, le jazz est décrié puis interdit par les nazis, qui le considèrent comme un art " dégénéré >>.

Des instruments novateurs Dans les anné es 1920 et 1930, de nombr eux musi­ ciens expérimentent de nouveaux instruments -la batterie, le violon, le xylophone et le vibraphone - et de nouveaux sons avec des cuivres ou des ins­ truments à ve nt.

Cette émergence va de pair avec l'apparition de grands orchestres, qui s'im posent jusqu'en 1940, et dont le plus grand animateur est Edward «Duke>> Ellington (1899-1974).

Pour don­ ner plus de couleur aux ensembles, il emprunte les styles différents des musiciens, notamment avec «Tricky Sam>> Nanton (1904- 1946) et le trom­ pettiste Bubber Miley (19 03-- 1932).

Succès et limites La crise qui frappe les États-U nis dans les anné es 19 30 voit s'effacer les solistes.

Les grands ensembles deviennent un élément majeur du jazz de cette époque.

Après Duke Ellington, William «C ount> > Basie (1908-- 1984) se fait l'écho du swing léger à la mode à Kansas City Les différentes sec­ tions de l'or chestre répètent une courte mélodie (rifO.

se mélent et se répondent les unes les autres ou accompagnent parfois un solo.

D'un point de vue commercial, les ventes des groupes gérés par des Blancs dépassent celles des groupes noirs: c'e st le cas du clarinettiste Benny Goodman. »

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