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Grand oral du bac : La bande dessinée

Publié le 24/11/2018

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Au milieu des années 1980, les mangas venus du Japon font leur apparition. C'est Katsushika Hokusai (1760-1849), le fondateur de l'estampe de paysage, qui nomma ainsi ses caricatures - « manga » signifie littéralement « dessins grotesques ».

 

Le style manga moderne est créé dans les années 1950 par Ozamu Tezuka (1926-1989), qui introduit le mouvement dans la bande dessinée japonaise par des effets graphiques. Il fait une percée spectaculaire sur les marchés américain, puis européen dans les années 1990, notamment avec un grand récit postapocalyptique, Akira de Katsushiro Otomo.

 

Les mangas traitent tous les thèmes imaginables : la vie à l'école ou au lycée, celle du salarié, le sport, l'amour, la guerre, l'épouvante, jusqu'à des séries plus didactiques comme la littérature classique japonaise ou chinoise, l'économie et la finance ou l'histoire du Japon.

LE NEUVIÈME ART

 

La bande dessinée - désignée par l’acronyme BD, ou bédé - est un art graphique et narratif suffisamment riche et diversifié pour plaire à des lecteurs de tous âges - de 7 à 77 ans, selon le slogan popularisé par l'éditeur de Tintin - et prospérer sous toutes les latitudes.

QU'EST-CE QUE LA BD?

■ Il s'agit d’un mode d'expression artisanal combinant les possibilités de l'écrit et de l'image pour raconter une histoire à travers une succession de dessins, le plus souvent accompagnés de textes, soit explicatifs, soit dialogués. Dans ce dernier cas, le texte apparaît dans des bulles ou phylactères.

Les bandes dessinées sont publiées sur différents supports : dans la presse généraliste, qui ne leur consacre le plus souvent qu'une fraction de page, dans des magazines spécialisés ou encore sous forme d'albums contenant une ou plusieurs histoires.

Humoristique, à ses débuts, d'où son nom de « comics » en anglais - ce terme s'applique aujourd'hui à un certain type de bande dessinée américaine -, la bande dessinée s'est élargie aux genres les plus divers : l'aventure, le policier, l'espionnage, le western, le fantastique, l'érotisme...

Au cours du xxe siècle, la BD s'est imposée comme le neuvième art, derrière le cinéma - le septième art - et la photographie -

 

le huitième art.

LES ORIGINES

En Europe

La bande dessinée plonge ses racines dans l’Antiquité, voire dans la préhistoire. On peut assimiler à la bande dessinée les peintures rupestres comme celles découvertes dans la grotte de Lascaux en France, les fresques antiques égyptiennes, grecques ou romaines, ou encore la tapisserie de Bayeux (xi' siècle), qui toutes racontent des histoires au moyen de dessins.

Avec l'apparition de l’imprimerie au milieu du xv' siècle, l'impression des images se fait par le procédé de la gravure. L'un des maîtres de cette technique est le peintre anglais William Hogarth (1697-1764), qui utilise la gravure satirique pour ridiculiser les vices et les travers de la société de son époque en développant des séries consituées d'une dizaine d'estampes qui s'enchaînent à la manière d'un récit.

Toutefois, la BD au sens où on l'entend aujourd'hui naît véritablement au xixe siècle avec le Suisse Rodolphe Tôpffer (17991846). Découpés en cases séparées par un simple trait, ses dessins sont accompagnés d'un bref texte narratif. Ses histoires au ton humoristique relatent les mésaventures comiques de personnages imaginaires, souvent ridicules, comme l'Histoire de M. Jabot (1833), le Docteur Festus (1833), ou encore les Amours de M. Vieux Bois (1837), Monsieur Pencil (1840) et l'Histoire d'Albert (1845).

La bande dessinée se développe à travers l'Europe dans les années 1860, notamment en Allemagne avec l'influente école suscitée par l'hebdomadaire Fliegende Blätter, dont le chef de file est Wilhelm Busch, auteur de Max und Moritz (1865).

Christophe (1856-1945), l'auteur de la Famille Fenouillord (1889), du Sapeur Camember (1890) et du Savant Cosinus (1893), fait de la bande dessinée une composante majeure de la presse enfantine dont il donne le coup d'envoi en publiant ses bandes dans le Petit Français illustré.

Le périodique devient pour un long moment le support privilégié de la bande dessinée.

« • De son côté , l'éditeur belge Dupuis crée en 1938 un hebdomadaire pour la jeunesse , diffusé en France à partir de 1945, qui porte le nom d'un de ses personnages, Spirou.

ce dernier est tout d 'abord dessiné par Rob-Vel (1938-1943), puis par Jijé (1944)- qui lui adjoint le personnage fantaisiste de Fantasia -et enfin André Franquin (1946).

Au fil des albums , Spirou et Fantasia rencontrent des personnages devenus mythiques : Zorglub, le comte de Champignac , le Marsupilami et Gaston Lagaffe .

L'hebdomadaire propose aussi Tif et Tondu , de Fernand Dineur .

I:APRb-GUEUE : RÉAliSME n SAniE DE NOUVEAUX AUTEURS • Réduite au silence pendant la Seconde Guerre mondiale, la bande dessinée renaît après l'armistice.

Les jeunes Français lisent des BD en fascicules , comme Fantax ou Vigor, dans des " pockets de gare " souvent d'origine italienne, comme Akim ou 8/ek.

• Les magazines catholiques Cœurs Vaillants et Âmes Vaillantes reviennent en kiosque et les premiers numéros de Fripounet et Ma risette apparaissent, avec des histoires telles que Sylvain et Sylvette (Maurice Cuvillier) ou Zéphyr (Pierre Brochard).

• Les magazines tels que Coq hardi , créé par Marijac, l'un des auteurs les plus célèbres de l'après-guerre , et Vaillant financé par le PCF, naissent de la Résistance.

• Vaillant en particulier, accueille plusieurs futurs classiques de la bande dessinée populaire française : les Pionniers de l'Espérance (Poïvet), Placid et Muzo (Arnal), Pif le Chien (Arnal), Arthur le Fantôme (Cézard), Taloche (Tabary), Nanar e t Jujube, futurs complices de Gai-Luron (GoUib), 1 • •• ,J.

... .

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TINTIN ET SI'IIOU les As (Greg), le Concombre Masqué (Mandryka).

En 1969, Vaillant disparaît et cède la place à Pif Gadget.

• Toutefois, après la guerre, ce sont deux hebdomadaires belges rivaux, publiés le mercredi , qui dominent le marché européen de la bande dessinée : d 'une part, Tintin, créé en 1946 et publié à Bruxelles, qui cultive l'aventure dramatique et auquel collaborent des auteurs comme Edgar P.

Jacobs (créateur de Blake et Mortimer en 1946) , Jacques Martin (créateur d'Alix en 1948) , ainsi que Greg (créateur d'Achille Talon en 1963) , Raymond Macherot (Chlorophylle et Minimum), Jean Graton (Mkhl Vt1illt1nl), Tibet (Rie Hochet), Dupa (Boule et Bill) ; d'autre part , Spirou , publié à Marcinelle , dans la banlieue de Charleroi , plus versé dans l'humour et la fantaisie , qui va influencer nombre de créateurs , que les spécialistes regrouperont sous l'étiquette de l'« école de Marcinelle ».

Cette dernière révèle maints créateurs, comme Jijé (un des premiers collaborateurs), puis André Franquin (Spi rou et Fantasia, le Marsupilami, Gaston La gaffe), Morris (Lucky Luke), Peyo (Johan et Pirlouit les Schtroumpfs) , Tilleux (Til et Tondu) , etc.

Aux ÉTATS·UNIS Goscinny et Albert Uderzo, va devenir le personnage le plus célèbre de la BD française.

• William M .

Gaines, le responsable d'EC Comics, domine l'après-guerre avec ses séries de romance, de western , de science-fiction ou d'épouvante- Weird Science , Weird Fantasy- et son magazine Mad, créé en 1952, qui tourne en dérision l'univers des comics.

• En 1950, Charles M.

Schulz crée les Peanuts .

• L'inquiétude croissante des psychologues, des enseignants et des parents au sujet de l'éventuelle influence de la bande dessinée , en particulier lorsqu'elle verse dans la violence et dans l'horreur , pousse les éditeurs à appliquer un code de conduite.

En 1954, le Comics Code Authority est chargé de contrôler le contenu des publications et d'éviter toute " déviance ».

En France, dès juillet 1949, une loi avait été votée en vue de moraliser les publications pour la jeunesse et de freiner l'importation des BD étrangères .

LES NOUVELLES TENDANCES Aux ÉTATS·UNIS • Dans les années 1960 , les Etats-Unis remettent au goût du jour les aventures de superhé ros.

Chez Marvel Comics, le plus important éditeur de « comic books », le scénariste Stan Lee et les dessinateurs Jack Kirby et Steve Ditko inventent un univers composite , habité de héros au destin tragique -comme The Fantastic Four (les Quatre Fantastiques) en 1961 et Spiderman en 1962 -,dont les pouvoirs exceptionnels n'attirent que des mésaventures à leurs détenteurs .

D'autres superhéros naissent lancés dans l'éternel combat du Bien contre le Mal, comme les X-Men ou Hulk , qui deviennent des vedettes de la Marvel.

• À la fin des années 1960 , le mouvement underground influence les créateurs de bandes dessinées, lui donnant une nouvelle dimension.

Les grands " expérimentateurs " américains sont Robert Crumb (Fritz The Cat) et Gilbert Shelton (The Freak Brothers) , qui exploitent de nouvelles formes de narration et de graphisme.

EN EUROPE ·Dans les années 1960 , la presse quotidienne accueille aussi des bandes dessinées- toutefois moins qu'aux États-Unis.

Celles-ci se présentent généralement sous la forme de "strips », bandes horizontales comptant trois ou quatre images .

Ces œuvres ont longtemps été les seules bandes dessinées lues par les adultes.

Les thèmes qu'elles explorent sont d 'ailleurs souvent ceux que la littérature pour enfants se doit d'écarter.

Ainsi , la série Romeo Brown de Jim Holdaway , parue dans le Dai/y Mirror à partir de 1957, ou 13, rue de l'Espoir de Paul Gillon , paru dans France-Soir de 1959 à 1972, sont de véritables odes aux dessous féminins ; Andy Capp , personnage créé en 1958 dans le même journal par Reg Smythe, est un chômeur chronique , alcoolique et coureur de jupons ...

• Comme aux États-Unis , la culture underground européenne, et notamment française , trouve dans la BD un moyen d'expression adapté.

Les périodiques Hara-Kiri en 1960, Charlie Mensuel en 1969 , sous la direction de Wolinski , et Charlie Hebdo en 1970 font une large part à des auteurs peu conformistes qui s'y adonnent à la satire politique et sociale .

Reiser , Wolinski , GéH, Fred et Ca bu y font leurs débuts .

• Parallèllement , la bande dessinée érotique se développe avec Barbarella de Jean-Claude Forest (1964) et Valentina de Guido Crepax (1965).

• La BD connaît en Europe une reconnaissance officielle avec la création d'un Salon de la bande dessinée en Italie en 1965 et celle du Salon international d 'Angoulême en 1974 .

Parallèlement se développe une activité d'études et de recherches sur le neuvième art.

DE NOUVEAUX CRUTEUIS • De nouveaux créateurs apparaissent dans les années 1970 : Philippe Druillet, avec Lone Sloane, publié dans Pilote à partir de 1974 ; Tardi, créateur d'Adèle Blanc-Sec et adaptateur de romans comme la série des Nestor Burma, d'après Léa Malet ; Enki Bllt1l (la Croisière des oubliés , 1975) , Pétillon, créateur de Jack Palmer, ou Gérard Lauzier , auteur des Tranches de vie.

Sur un mode plus leste, France-Soir accueille des BD telles que Hypocrite (Jean-Claude Forest, 1971) et Blanche Épiphanie (Jacques Lob et Georges Pichard, 1976) .

• La bande dessinée pour les jeunes évolue aussi.

À partir de 1969, Pif Gadget publie Rahan , de Roger Lécureux et André Chéret et Corto Maltese, d'Hugo Pratt .

Le Journal de Tintin lance des artistes comme Casey (Jonathan) , Claude Auclair (Simon du fleuve) et Grzegorz Rosinski (Thorgal).

Les séries Papyrus (de Lucien De Gieter), Yoko Tsuno (Roger Leloup) , Docteur Poche (Marc Wasterlain) ou Violette (Bernard Hislaire) voient le jour chez Spirou .

LES NOUVEAUX MAGAZINES ·Dans les années 1970 , quatre revues importantes font leur apparition en France .

L'Écho des Savanes voit le jour en 1972, à l 'initiative de Claire Bretécher (les Frustrés), de Marcel Gotlib et de Nikita Mandryka.

Cette revue affiche dès ses premiers numéros un humour provocateur.

Plus tard , Liberatore (Ranxerox), Milo Manara (le Déclic) , Martin Veyran (Bernard Lhermite) ou Philippe Vuillemin (les Sales Blagues) collaborent au magazine qui se partage désormais entre érotisme et politique.

• En 1974 , Marcel Gotlib fonde la revue Fluide glacial qui publie des séries comme les Bidochon (Christian Binet) , Carmen Cru (Jean-Marc Lelong) ou Superdupont (Lob et Gotlib).

·Métal hurlant est lancé en 1975 par Jean Giraud , Philippe Druillet Jean -Pierre Dionnet et Bernard Farkas .

Il devient le magazine phare pour tous les amateurs de BD, de SF et de rock des années 1970 .

On lui doit la découverte de nombreux talents de la BD actuelle -Ted Benoit Michel Crespin , Daniel Ceppi, Schuiten, Margerin, Yves Chaland, Moebius, F'Murr et Bilai.

• Enfin, le journal (A suivre) est créé en 1978 par les éditions Casterman.

À son sommaire figurent des auteurs déjà consacrés comme Hugo Pratt (Corto Maltese) , Jean-Claude Forest (le Roman de Renart) ou Jacques Tardi , ainsi que d 'autres alors moins connus, comme François Bourgeon (les Passagers du vent) ou Didier Comès (Silence).

!:ÈRE DES ALBUMS • La plupart de ces périodiques disparaissent au cours des années 1980.

Aujourd'hui, en France tout du moins , la bande dessinée est surtout un phénomène d'édition .

Le terrain perdu par les périodiques est regagné par les albums contenant le plus souve nt une seule histoire inédite.

• Par ses succès en librairie -Xlii de Jean Van Hamme et William Vance , Murena de Philippe Delaby et Jean Du! aux, les 7 Vies de l'Épervier de Patrick Cothias et André Juillard • Au milieu des années 1980, les mt1ngt1s venus du Japon font leur apparition.

C'est Katsushika Hokusai (1760-1849), le fondateur de l'estampe de paysage , qui nomma ainsi ses caricatures -" manga " signifie littéralement « dessins grotesques ».

• Le style manga moderne est créé dans les années 1950 par Ozamu Tezuka (1926-1989), qui introduit le mouvement dans la bande dessinée japonaise par des effets graphiques.

Il fait une percée spectaculaire sur les marchés américain, puis européen dans les années 1990 , notamment avec un grand récit postapocalyptique , Akira de Katsushiro Otomo.

• Les mangas traitent tous les thèmes imaginables :la vie à l'école ou au lycée , celle du salarié, le sport l'amour, la guerre, l 'épouvante , jusqu'à des séries plus didact iques comme la littérature classique japonaise ou chinoise, l'éco nomie et la finance ou l'histoire du Japon .

LA NOUVELLE BD • Les quinze dernières années ont vu l'affirmation du succès de bandes dessinées destinées aux adultes, abordant des thèmes nouveaux , développant des intrigues complexes et des personnages ambigus , comme Spawn de Todd McFarlane ou Sin City de Frank Miller.

• Le graphisme se radicalise, l'image devient plus picturale .

Certaines de ces créations font éclater la structure traditionnelle de la bande dessinées -planche-cases-bulles -ou encore donnent une part plus importante au texte , comme Mous d'Art Spiegelman .

• La BD s'écarte de plus en plus des normes traditionnelles , s 'autorisant des récits plus ample s, aux structures plus complexes : la Fièvre d 'Urbicande (Les Cités obscures) de François Schuiten et Benoit Peeters, From Hel/ d'Alan Moore et Eddie Campbell.

• En délaissant les redresseurs de torts pour les pers onnages plus ordinaires -Tendre Banlieue de Tito -, les aventures pour les menus faits de la vie quotidienne -Persépolis de Marjane Satrapi -, la BD démontre qu'elle est devenue un mode d'expression à part entière .. »

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