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Grand oral du bac : LA BANDE DESSINÉE

Publié le 03/02/2019

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Roland Giraud (né en 1938) est un auteur bicéphale. Il est, sous le pseudonyme de Gir, le chef de file de la nouvelle BD réaliste : il crée alors sa série culte, Blueberry (1963), un western moderne sur un scénario travaillé et très adulte de Jean-Michel Charlier. Sous le nom de Mœbius, il crée des BD éblouissantes de sobriété et de fluidité alliées à des scénarios étonnants proches du fantastique ou de la science-fiction, comme Le Bandard fou (1974) ou L’homme est-il bon ? (1977). Il est l’un des créateurs du magazine de science-fiction Métal hurlant (1975) pour lequel il réalise un autre chef-d’œuvre sans dialogue, Arzach (1976), puis une BD délirante et mystique, EIncal (1981), sur un scénario d’Alejandro Jodorowski. Maître de la narration pure, Giraud est un innovateur exceptionnel dont s’inspire une génération entière de dessinateurs.

 

Grand connaisseur du non-sens anglo-saxon, Gotlib (né en 1934) apporte un humour nouveau et percutant à la BD, poussant les délires du graphisme dans ses outrances les plus folles, avec ses Dingo-Dossiers et ses Rubrique-à-brac. Il fonde VÉcho des savanes (1972), puis Fluide glacial (1975), qui font exploser, en matière de sexe, toutes les limites de la BD. De cette époque datent ses Superdupont et Gai-Luron.

 

D’autres dessinateurs valeureux ont illustré les pages de Pilote. Avec sa série des Valerian, Jean-Claude Mézières (né en 1938) a popularisé la science-fiction auprès du grand public. Les héros légumiers du Concombre masqué de Nikita Man-dryka (né en 1940) vivent de désopilantes et dérisoires aventures. Les dialogues sont grandioses et les jurons, comme « bretezl liquide! », étonnants. Le Philémon de Fred (né en 1931), grand amateur de calembours, lui aussi, vit des aventures follement humoristiques.

Brüsel de François Schuiten (né en 1956) et de Benoit Peeters, l’un des meilleurs scénaristes contemporains. La saga des Cités obscures a marqué l’univers de la BD par la majesté de son graphisme architectural.

La maison où rêvent les arbres de Didier Cornés (né en 1942), l’un des auteurs majeurs de la nouvelle BD belge. Ses scénarios tout en finesse contrastent avec son graphisme âpre et torturé.

Hara-Kiri

 

Le second grand magazine de l’époque, Hara-Kiri, débute en 1960 sous la houlette de plusieurs auteurs : le professeur Choron, Cavanna, Delfeil de Ton. Il exploite un créneau tout nouveau en France, celui de l’humour noir, ou « bête et méchant ». Hara-Kiri enfantera Charlie Hebdo. La fine équipe, aidée de dessinateurs insolents et novateurs, bombarde allègrement l’actualité, s’attirant une multitude de condamnations.

 

Dans cette équipe, Georges Wolinski (né en 1934) est un fin observateur de l’actualité politique ou des mœurs contemporaines qu’il croque avec un graphisme réduit à l’extrême où tout fonctionne dans le dialogue. Antimilitariste, antinucléaire, antipouvoir, anticlérical, Reiser (1941-1983) dessine également dans la sobriété

« La bande dessinée que les techniques de narration et l'esprit ciné­ tique des BD américaines, mais dans un style fran­ çais, c'est-à-dire bon enfant.

Les multiples aven­ tures de ses deux personnages favoris, Zig et Puce, deux mômes délurés, flanqués du pingouin Alfred, font le tour du monde dès 1925.

Formidable décorateur aussi, avec des dessins de forêts, de maisons, d'intérieurs et de costumes très personnels, Edmond-François Calvo (1892- 1958) décrit le petit peuple avec tendresse à tra­ vers ses personnages animaliers, comme Pata­ mousse, Cricri et Moumousse ou Moustache et Trotinette.

Son chef d'œuvre reste La bête est morte (1944), le récit d'une guerre mondiale chez les animaux, où s'expriment son délire graphique et son sens poussé de la caricature.

Paradoxalement, dans les années 1930, les illus­ trés se multiplient en France, comme Cœurs vaillants, Hurrah, L'Aventureux.

Mais les dessina­ teurs français y font pâle figure face aux BD améri­ caines importées, dont le format géant met en valeur les innovations graphiques -c'est l'âge d'or de la BD d'aventures menées par des héros tout­ puissants.

D'autant que, en 1934, la publication du Joumal de Mickey adapté en français, qui populari­ se les productions de Walt Disney, constitue un choc pour le public.

Le renouveau En 1929, Georges Remi, alias Hergé (pseudonyme composé sur les initiales inversées de son nom), crée un personnage, d'abord ébauché sous le nom de Totor, qu'il affinera progressivement et qui marquera le siècle de la BD : Tintin, reporter du Petit Vingtième au pays des Soviets paraît dans le supplément illustré d'un journa l belge pour adultes, Le Petit Vingtième.

En 1938, en Belgique, est créé Spirou, un journal illustré qui aura une célèbre descendance.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, trois couples de personnages obtiennent un immense ! Le Mystère de la grande pyramide (1954) a d'Edgar P.

Jacobs, qui plonge Blake et Mortimer dans des aventures où se mêlent énigmes policières et science-fiction.

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· ! Astérix, le petit teigneux, et Obéi/x, a un peu enveloppé: deux Gaulois intraitables et facétieux imaginés par Uderzo, pour les dessins, et Goscinny, pour les scénarios.

succès auprès des petits et des tout-petits : Fnpou­ net et Marysette de René Bonnet (né en 1905), .

alias Herbonné; Perlin et Pinpin, et Sylva in et Sylvette de Marcel Cuvillier (1897-1957).

C'est durant les années 1940 que de grands dessinateurs font leurs premières armes dans des illustrés qui constituent le terreau de la nouvelle BD francophone des années 1950 : en France, le Coq hardi, puis Vaillant (le futur Pif-Gadget), édité par le parti communiste français; en Bel­ gique, surtout, Spirou, à Charleroi, et Tintin, à Bruxelles.

Spi rou Maître du graphisme réaliste, Joseph Gillain (1914-1980), dit Jijé, crée dans Spirou une série de personnages attachants dont s'inspirent une multi­ tude de créateurs après lui : Blondin et Cirage en 1940, Jean Valhardi en 1942, et, en 1954, Jerry Spring, l'une des plus belles œuvres du western antiraciste.

Jijé reprend en 1967 les aventures des pilotes Tanguy et Laverdure, en collaboration avec Jean-Michel Charlier.

Autre pilier de Spirou : Sirius (né en 1911), créateur de L'Épervier bleu (1942) et surtout des Tim our, qui raconte l'histoire du monde, depuis la préhistoire à travers une famille dont chaque des­ cendant est le héros d'un nouveau récit -le tren­ tième récit se situe au Moyen Âge.

André Fran­ quin (1924-1997) intègre Spirou en 1946.

Repre­ nant la BD-titre, il la développe et crée le comte de Champignac, l'abominable Zorglub et le Mar­ supilami.

Il lui insuffle un imaginaire très moder­ ne et discrètement surréaliste.

Il lance une série familiale, Modeste et Fbmpon, et, surtout, le farfe­ lu Gaston Lagaffe.

Franquin se révélera un humo­ riste extraordinaire, parfois amer, dans sa série des Idées noires.

Morris (né en 1923), aidé du scénariste René Goscinny (1926-1978), crée une série au succès phénoménal et à l'humour délectable : Lucky Luke, le cow-boy solitaire à la dégaine insensée qui, sans relâche, s'oppose aux frères Dalton avec l'aide involontaire du chien Rantanplan.

Spirou a aussi révélé Peyo (1928-1992) créateur de Johann et Pirlouit (1952), l'heureux inventeur des Schtroumpfs (1958) et de Benoît Brisefer, le petit garçon le plus fort du monde et qui craint les rhumes.

Maurice Tilleux (1922-1978) est le créa­ teur de Gilles Jourdan, qui révèle son talent excep­ tionnel de dessinateur de scènes d'action : ses légendaires courses poursuites en voiture serviront de modèles à ses successeurs.

Hergé S'il est un personnage emblématique de la BD, c'est bien Tintin -« le seul rival » français que se reconnaissait le général de Gaulle.

Les albums tra­ duits en des dizaines de langues ont atteint des tirages vertigineux.

Et s'il est une figure tutélaire en laquelle se reconnaissent les auteurs de bandes dessinées, c'est bien Georges Remi (1907-1983), alias Hergé.

Le héros qu'il crée à la fin des années 1920 est son substitut, l'envoyé spécial du Petit Vingtième qu'il envoie à sa place à l'autre extrémi­ té du monde pour transmettre la vision particuliè- ' Gaston Lagaffe, l'hilarant anti-héros gaffeur, ou la riposte poétique de Franquin aux superhéros américains qui ont envahi l'univers de la bande dessinée.. »

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