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Histoire du festival d'Avignon

Publié le 25/06/2013

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histoire

En 1980, le festival est à un nouveau tournant de son histoire. Géré par une régie municipale, il ne bénéficie pas de subventions de l'État. li doit être modernisé et professionnalisé, pour faire appel à la nouvelle génération des créateurs. C'est Bernard Faivre d'Arcier qui, pendant cinq ans, poursuivra ces objectifs.

• Le festival conquiert finalement son indépendance de gestion. t:État entre au sein de son conseil d'administration. Actuellement, le festival d'Avignon est subventionné par le ministère de la Culture et de la Communication, la ville d'Avignon, le conseil général du Vaucluse et le conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur.

• L'équipe est renforcée pour faire face aux contraintes d'une gestion moderne et à des exigences techniques de plus en plus sophistiquées. Le dispositif de la cour d'honneur est transformé.

histoire

« Manfred Karge et Matthias Langhoff pour La Cerisaie et Le Prince de Hombourg.

Côté danse, citons Pino Bausch , danseuse et chorégraphe, conceptrice du Tanztheater (théâtre dansé qui exacerbe les sentiments les plus intimes et parvient à exprimer l'universel par le mouvement).

Pina Bausch a bouleversé tous les codes de la danse et largement influencé bon nombre de metteurs en scène de théâtre dans la seconde moitié du XX' siècle .

À Avignon, elle a présenté Kontakthof, Walzer et Ne/ken .

• Autre symbole du changement : les arts plastiques sont étroitement associés au festival -l'affiche est désormais confiée chaque année à un plasticien différent.

•Vilar avait ouvert le festival à d 'autres univers que le théâtre.

Son nouveau directeur, Bernard Faivre d'Arcier, creu sera encore le sillon en proposant notamment, en 1984, une confrontation du «vivant et de l'artificiel» à travers expositions , rencontres et débats .

LE FESTIVAL « IN li ET LE FESTIVAL « OFF li •Parallèlement au festival s'est créé un hors-festival : le « off », regroupement épars de compagnies d'abord locale s (André Benedetto dès 1966 , avec Napalm, Gerard Gélas en 1968) , puis de jeunes équipes venues de partout en France (Gildas Bourdet , Bernard Sobel ...

),désireuses de toucher le public d'Avignon .

Sans pour autant avoir été sélectionnées et invitées par la direction du festival , ces compagnies veulent participer à ce qui devient la grande fête estivale du théâtre.

• Pendant les quatre semaines du Festival « officiel », le " off" permet à l'art vivant de prendre possession d 'Avignon.

La ville se couvre alors d'affkhes , les compagnies sillonnent les rues pour promouvoir leur spectacle , les théâtres fleurissent au sein de la cité dans des lieux improbables, le nombre de spectacles proposés étant démesuré.

Amateurs comme artistes renommés convergent alors vers Avignon pour présenter leur travail, certains prenant des risque s financiers énormes pour se faire connaître du public, mais aussi des programmateurs .

• Le festival d 'Avignon ne serait pas lui-même sans son « off».

Nul ne peut expliquer vraiment son ampleur et son fonctionnement.

mais le public ne s'y trompe pas et se presse pour participer à l'événement.

Chacun tente de se frayer un chemin par le bouche­ à-orei lle, à la lecture des critiques ou ...

à l' intuition .

Le " off " est un témoin précieux de la vitalité de l'art vivant.

• Une étude récente menée par l'université d 'Avignon conclut que le « in » et le « off » ont en commun 82 % de leur public, que 91 % des specta teurs actuels du « in " sont tout d'abord venus dans le « off " et que 28 % du public du « in » a vécu sa première expérience théâtrale dans le«Off ».

LES GRANDES FIGURES Au fil du temps , acteurs, directeur s et grands rôles ont construit le mythe d'Avignon.

LES DIRECTEURS Outre Jean Vilar , le fondateur , à la tête du festival de 1947 à sa mort , en 1971, chaque directeur a imprimé sa marque à l'évolution du festival.

• Paul Puaux , directeur de 1971 à 1979 .

Ancien instituteur , communi ste, fils spiritue l de Vilar , il travaillera à ses côtés en qualité d'administrateur , avant de prendre les commandes à la mort du« maître» .

Totalement dans la lignée du théâtre populaire , il restera fidèle durant tout son mandat aux préceptes de Vilar .

• Bernard Faivre d'Arcier dirige le festival de 1980 à 1984 et de 1993 à 2003 .

Cet énarque a commencé sa carrière au mini stère de la Culture .

li va moderniser le festival , notamment en matière de partenariats financiers .

·Alain Crombecque est à la tête du festival de 1985 à 1992.

Tout d'abord conseiller artistique de Patrice Chéreau au théâtre des Amandiers , à Nanterre, il va initier une politique d 'ouverture sur l'étranger .

• Hortrnsr Archambault et Vincent Bllllflrillrr dirigent conjointement le festival depuis 2003.

lis ont été chargés de production, puis administrateurs de production du festival.

Ils mettent en place un système de collaboration avec un artiste, différent chaque saison, associé au choix de la programmation .

DES ACTEURS ET DES ROLES • !:histoire d'Avignon est inséparable de la figure de Gérard Philipe .

Acteur de cinéma déjà très célèbre, il vient proposer ses services à Jean Vilar, qui ne dispose pourtant que de quinze représentation s l'été , dans la cour d'honneur .

Six mois plus tard , pendant l'été 1951 , Gérard Philipe devient le héros d 'Avignon .

La collaboration avec Vilar se transformera en une grande amitié quasi filiale .

• Maria Casarès , Philippe Noiret.

Jeanne Moreau , Michel Bouquet , Silvia Montfort, Jean Négroni, Alain Cuny, Charles Denner , Georges Wilson, pour ne citer que les plus anciens d 'entre eux, ont participé à la légende d'Avignon , servant les plus grands rôles .

On ne peut oublier , notamment , le prince de Hombourg interprété par Gérard Philipe en 1952, aussitôt surnommé le« prince d'Avignon "; ni la lady Macbeth de Maria Casons , dont la scène de somnambulisme restera dans les mémoires ; non plus que le Haml e t de Gérard Desarthe , la Célestine de Jeanne Moreau , le Henri V de Philippe Torreton, la Médée d 'Isabelle Huppert ..

LES « COUPS DURS 11 1968 : UN FESTIVAL PERTURBÉ La vague de la révolte étudiante de mai 1968 atteint le festival et conteste brutalement son père fondateur.

La confusion des esprits est à son comble , et Jean Vilar , pourtant si ouvert au dialogue , en souffrira irrémédiablement.

•C'est l'annulation d 'un spectacle 1---------------i présenté en marge du festival qui va IL N'EST PAS FACILE DE PARLER DU FESTIVAL D'AVIGNON ..

.

« Son histoire s'est métamorphosée en légende .

Ou en religion .

Le festival a ses fidèles.

li a même ses intégristes : des habitués prompts à jeter l'anathème sur tout ce qui change, sur tout ce qui a changé depuis les années 1950 ...

Car cette religion a un dieu, Jean Vilar; un messie, Gérari l'lllllpe ; des apôtres promus à la sainteté, qui apparaissent encore, parfois : Maria Casarès et ' Alain Cuny , Michel Bouquet, Maurice Béjart ou Carolyn Carlson.

[ ...

) Et c'est le dieu Vilar qui, à la veille de renoncer à son pouvoir temporel G'entends à la direction du TNP en 1963 ), a lui-même donné forme à la légende : "Voi là, c'est tout simple.

li était une fois un homme et une ville qui se rencontrèrent, s'aimèrent, se marièrent et eurent un enfant nommé Festival. " " (Bernard Dort , « Nos Avignons », in Quarante Ans de festival .) mettre le feu aux poudres .

De jeune s compagnies théâtrale s, dont le Living Theater , contestent cette décision, sèment le trouble pendant les spectacles, réclamant l'ouverture des portes, puis l'annulation du festival.

Vilar refuse et essaie de dialoguer .

Les jeunes contestataires veulent «jouer dans la rue », la police s'y oppose.

L a position de Vilar , qui consiste à maintenir le festival coûte que coûte, n'est pas acceptée.

li est accueilli par un slogan peu flatteur : «Vilar, Béjart , Salazar! " C'est donc l'incompréhension totale , Vilar passe pour un traître .

On écrira plus tard que c'est le festival , en tant qu'institution , qui avait été attaqué.

·Apr ès la violence de l'été 1968 , plus rien ne sera jamais comme avant.

Le festival entre dans une nouvelle phase de son développement.

D 'autres lignes esthétiques se dessinent, dont celle d'Ariane Mnouchkine , mais règne toujours la même volonté politique : rapprocher les hommes en leur offrant la culture en partage .

2003 : UN FESTIVAL ANNULÉ • En février 2003, un mouvement de contestation débute dans le milieu du spectacle vivant.

li s'agit pour les intermittents du spectacle (acteurs, techniciens ...

) de défendre leur statut et de protester contre la réforme des régimes d'indemni sation Assedic.

La modification des règles d'indemn ité chômage qui leur sont spécifiques fragilise leur protection sociale et provoque une crise qui va se traduire par des mouvements de grève.

• Quelque 750 spectacles au total étaient prévus en 2003 à Avignon .

La grève des intrrmittrnts du spedacle conduit à l'annulation du festival «in "2003 et à celle d'une centaine de spectacles du « off».

Le lendemain de l'annulation du« in» , la quasi-totalité des médias nationaux titre : " Le festival d'Avignon est mort ! » L'ÉVOLUTION DU FESTIVAL LA MODERNISATION En 1980, le festival est à un nouveau tournant de son histoire .

Géré par une régie municipale , il ne bénéficie pas de subventions de l'État.

li doit être modernisé et professionnali sé, pour faire appel à la nouvelle génération des créateurs .

C'est Bernard Faivre d'Arcier qui, pendant cinq ans, poursuivra ces objectifs .

• Le festival conquiert finalement son indépendance de gestion.

t:État entre au sein de son conseil d'administration .

Actuellement , le festival d'Avignon est subventionné par le ministère de la Culture et de la Communication , la ville d 'Avignon , le conseil général du Vaucluse et le conseil régional de Provence-Alpe s-Côte d'Azur.

• t:équipe est renforcée pour faire face aux contraintes d'une gestion moderne et à des exigences techniques de plus en plus sophistiquées.

Le dispositif de la cour d 'honneur est transformé .

L'OUVERTURE SUR L'hRANGER • En 1985 , Alain Crombecque prend les rênes d'Avignon pour huit ans.

À la confiance globale accordée à sa génération théâtrale, il ajou te sa marque personnelle , en insistant sur les lectures des poètes contemporains (Miche l Leiris , René Char , Louis -René des Forêts ...

), sur la rencontre avec de grands acteurs (Alain Cuny, Maria Casarès, Jeanne Moreau), sur la musique contemporaine avec le Centre Acanthes, les traditions extra­ européennnes (musique indienne , africaine , pakistanaise, iranienne ...

) ou encore avec la présentation du Ramayana par différents pays d'Asie du Sud-Est.

Du Mahâbhârata -présenté par l'rtrr Brook - au programme traditionnel et musical de 1992 -consacré à l'Amérique hispanique- , Avignon s'ouvre, en effet , davantage à l'étranger.

• En 1993 , Bernard Faivre d'Arcier revient au festival pour un nouveau mandat en compagnie de Christiane Bourbonnaud, directrice administrative de la manifestation , avec pour nouvelle ambition de faire d'Avignon l'un des pôles européens du théâtre .

• Le festival continue d'être le grand rassemblement de la création française , avec des metteurs en scène reconnus ou des noms prometteurs de la nouvelle géné ration.

li poursuit l'ouverture internationale en invitant des spectacles traditionnels et contemporains des cultures extra­ européennes -Japon, Corée , Taïwan , Inde , Amérique latin e -et de grands artistes européens tels que Pina Bausch , Declan Donnellan , Romeo Castellucci et Alain Platel.

li s'ouvre aussi aux pays d 'Europe centrale et orientale, avec une saison russe en 1997 et en créant Theorem, association de théâtres et de festivals qui souhaitent produire et diffuser de jeunes artistes de ces pays, comme Oskaras Korsunovas, Grzegorz Jarzyna , Krzysztof Warlikowski , Arpad Schilling ...

LES SPECTACLES « HORS NORMES li • Avignon est le lieu idéal pour les grandes aventures du théâtre français , convenant à des spectacles de dimensions hors normes qu'il serait difficile de présenter ailleurs, comme l'intégrale du Soulier de satin de Paul Claudel, mis en scène par Antoine Vitez (neuf heures) , ou encore la projection dans la cour d 'honneur , avec orchestre , de grand s films du répertoire tels que Intolérance, de Griffith , en 1986 , ou Odobre, d 'Eisenstein, en 1989.

• De même, le festival a accueilli à plusieurs reprises le théâtre équestre de Zingaro , qui n'appartient pas précisément à la tradition théâtrale , mais relève du spectacle vivant.

LES NOUVEAUX PARTENARIATS • En septembre 2003 , Hortense Archambault et Vincent Baudriller prennent la direction du festival avec un nouve au projet : chaque édition organisera sa programmation avec la complicité d 'un artiste associé, qui a carte blanche pour présenter ses créations , mais aussi les œuvres qui l'interrogent, l'enthousiasment.

En 2004, le metteur en scène berlinois Thomas Ostermeier est ainsi invité à partager cette aventure , puis l'art iste flamand Jan Fabre en 2005 , avan t le chorégraphe Josef Nadj en 2006, le metteur en scène Frédéric Fisbach en 2007 .

En 2008 , ce sont Valérie Drrvillr (une comédienne ayant beaucoup travaillé avec Antoine Vitez ) et Roméo Castellucci (un Italien tout à la fois plasticien et metteur en scène) qui sont associés à la programmation .

Pour le festival 2009, Vincent Baudriller et Horten se Archambault ont choisi l 'auteur-metteur en scène libano­ québécois Wajdi Mouawad.. »

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