LA BERGÈRE DE PISSARRO

« lA BERGÈRE 1881 XIXe siècle Impressionn isme Peintre français Huile ur toile 81 x 64,5 cm --------------------------------------- Analyse • C'est avec délicatesse et émotion que, dans cette Bergère, dite aussi Jeune fille à la baguet te; pa ys anne assise, Pissarro montre le repos d'une petite bergère.

Il s'agit d'une toile importante car c'est une des premières compositions où l'artiste prend la figure humaine comme acteur face à la nature : Pissarro abandonnera d'ailleurs lente­ ment le paysage pour devenir de plus en plus habile dans le genre du portrait où il obtiendra réputation et succès.

Certains critiques ont voulu voir dans ce passage une influence du style de Renoir, mais l'attitude spontanée de la jeune fille rappelle plutôt les gestes naturels des danseuses « espionnées » dans les coulisses par Degas.

La particularité du style de cette œuvre con­ siste dans les jeux de lumière rendus par petites touches denses et chargées de couleur qui sem­ blent' prophétiser la période pointilliste, encore que Pissarro n'utilise pas la couleur pure.

L'ar­ tiste réussit à contrôler parfaitement cette techni­ que sans tomber dans l'affectation : bien au contraire, ii sait traduire à merveille la fraîche sensation de la réverbération de l'ombre du bosquet.

L'œuvre C L'œuv re est signée et datée en bas à gauche c.

PISS ARRO 1881.

En 1882, elle figura à la sixi ème Exposi tion impressionn iste, sou s le numéro 114 et sou s le titr e La Bergère.

Il se mble que la toile se soit trou vée dès 1883 chez le marc hand paris ien Paul Du ran d-Rue /.

Elle quitte la France en 1886, pour New York (on igno re dan s qu elle collect ion) et ce ju sq u'en 1899.

C'e st à cette date, en effet, que l'œ uvre reparaît da ns la même gale rie paris ienne.

Elle parvient au Louvre en 1911 grâce au legs du comte Isaac de Camon do qui l'avait achetée le 16 février 1910.

Comme toutes les œu vres des gr ands maîtres de l'imp ressionn isme , La Bergère fut exposée au mu sée du Jeu de paume jusq u'en 1986, avant d'être tran sférée au mus ée d'Orsa y.

La modernité de Pissarro + La pensée de Pissarro, telle que la restituent les .

témoignages de ses élèves, est éclairante à bien des aspects pour la compréhension de son trava il.

Dans une lettre à son fils Lucien, peintre lui aussi, il conseille ·: « ...

Peindre le caractère essentiel des choses, chercher à les rendre de toutes les façons possibles sans se préoccuper de métier.

En peignant, il faut choisir un sujet, voir ce qui est à gauche, ce qui est à droite, travailler tout en même temps.

Ne pas faire morceau par morceau, faire tout ensemble, en posant des tons partout, par touches de telle valeur et de telle couleur, en observant ce qui est à côt é.

Il faut travailler par petites touches et chercher à ftxer les perceptions de façon immédiate.

L'œil ne doit pas se concentrer sur un point particu lier mais tout voir et observer en même temps les reflets des couleurs sur ce qui les entoure.

» Du même peintre : PICTO 729 à 736 Photo R.M.N.

,___ e_Na_rdini Editore, 1993.

VPC L.arousse-L.affont pour l'édition frança ise- 199 -3-------- -------- - 21-28. »