LA DAME À LA LICORNE
Publié le 14/09/2014
Extrait du document
«
À mon seul désir, tapisserie de la
Dame à la licorne (Paris, musée de Cluny).
Beaucoup ont cherché à deviner dans ses
traits la bien-aimée à qui l es tentures
auraie nt pu être destinées.
La p r ésence insis
tante d'armoiries,
de gue ules à la bande
d 'az
ur cha rgée de trois croissants d'argent
montants,
désigne une famille de bourgeois
lyonnais, les Le Viste , dont on peut recons ti
tuer l'histoire au tourn ant des années 1500.
Parmi eux, deux personnages peuvent avoir
porté les armes de la famille telles qu'elles
sont re présen tées ici : Jean, président de la
Cour des aides, et Antoine, son neveu, pré
sident au parlement de Paris.
Les tapisseries
constituent-elles alo rs un hommage rendu
par ce dernier à sa première épouse
Jacqueline Raguier ? Ou expriment-elles la
fierté de Jean Le Viste au moment où il
atteint le faîte de la gloire et se soucie de
clamer sa réussite dans une image idéale et
héraldique?
Une formidable réussite esthétique
Quant à savoir à qui les commanditaires
confièrent cette mission, le mystère est encore
plus opaque.
On peut seulement discerner
l'origine parisienne de sa culture artistique.
Où
fit- il envoyer ses cartons pour les donner à tis
ser ? À Bruxelles peut-être, dont on sait la très
belle activité dans le domaine de la tap isse rie à
partir du XIV' siècle.
Mais, en ce temps, les mar
chés fluctuent, les lissiers se déplacent, les ate
liers sont multiples et rien ne permet l'identifi
cation précise de ceux qui ont tissé la Dam e à
la licorne.
Quoi qu'il en soit du sens réel des tentu res, du
nom de leur commanditai re et de celui de leur
créateur, l'inté rêt de ces tapisseries est avant
tout
esthétique : il réside dans l'équi libre de la
gamme de couleurs, des g radation s et des
lumières, dans la stabilité pyramidale des com
positions , dans les études de profondeur, de
perspective et de volume , dans l'élégance raffi
née des gestes, dans l e jeu féerique de l'animal
et du végétal.
Le s six tapisse ries de la Dame à la licorne ont été remarquées pour la
pre miè re fois par !'écrivai n et inspec teur de s Mo numents historiq u es
Prosper Mérimée en 1841, au châ
t eau de Bou ssac dans la C reuse, et
e
lles son t conservée s au musée de
Cluny depuis 1882.
D e
proven anc e incertaine et d'auteur inconn u, elles ont sans dout e été tissées vers 150 0 pour Jean Le Vista, prési dent de
la Cour des aide s à Paris.
D e nombreuses res taurations, depu is celle d'Aubu sso n en 1847 jusqu'à celle de 1975 , le ur ont rendu leur éclat primitif.
Leur finesse est extrême (5-6 fils de chaîne au cen ti mètre) .
Leur taille varie
très légèrement (376 c m sur 4 73 cm pour la plus
belle, A mon se ul désit') ..
»
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