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LA DAME À LA LICORNE

Publié le 14/09/2014

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Connue dans l'Antiquité, pratiquée par les coptes, la tapisserie arrive en Occident par l'intermédiaire de Byzance, et se répand vraiment à partir du xiv siècle. De ce temps, d'ailleurs, ne restent que de rares chefs-d'oeuvre : la tenture de l'Apocalypse d'Angers, tis­sée entre 1373 et 1379 par Nicolas Bataille pour le duc Louis I- d'Anjou, et la suite des Neuf Preufs, dont on conserve les vestiges au musée des Cloisters de New York.

 

Paris, Arras surtout, puis Tournai, enfin Bruges et Bruxelles, dont la gloire au xv' siècle éclipse les autres centres, sont les capitales de cet art. Ces centres sont sans doute à l'origine d'un type de décor, dit à mille-fleurs —celui de la Dame à la licorne — où les figures sont placées sur des fonds imi‑

« À mon seul désir, tapisserie de la Dame à la licorne (Paris, musée de Cluny).

Beaucoup ont cherché à deviner dans ses traits la bien-aimée à qui l es tentures auraie nt pu être destinées.

La p r ésence insis ­ tante d'armoiries, de gue ules à la bande d 'az ur cha rgée de trois croissants d'argent montants, désigne une famille de bourgeois lyonnais, les Le Viste , dont on peut recons ti­ tuer l'histoire au tourn ant des années 1500.

Parmi eux, deux personnages peuvent avoir porté les armes de la famille telles qu'elles sont re présen tées ici : Jean, président de la Cour des aides, et Antoine, son neveu, pré­ sident au parlement de Paris.

Les tapisseries constituent-elles alo rs un hommage rendu par ce dernier à sa première épouse Jacqueline Raguier ? Ou expriment-elles la fierté de Jean Le Viste au moment où il atteint le faîte de la gloire et se soucie de clamer sa réussite dans une image idéale et héraldique? Une formidable réussite esthétique Quant à savoir à qui les commanditaires confièrent cette mission, le mystère est encore plus opaque.

On peut seulement discerner l'origine parisienne de sa culture artistique.

Où fit- il envoyer ses cartons pour les donner à tis­ ser ? À Bruxelles peut-être, dont on sait la très belle activité dans le domaine de la tap isse rie à partir du XIV' siècle.

Mais, en ce temps, les mar­ chés fluctuent, les lissiers se déplacent, les ate­ liers sont multiples et rien ne permet l'identifi­ cation précise de ceux qui ont tissé la Dam e à la licorne.

Quoi qu'il en soit du sens réel des tentu res, du nom de leur commanditai re et de celui de leur créateur, l'inté rêt de ces tapisseries est avant tout esthétique : il réside dans l'équi libre de la gamme de couleurs, des g radation s et des lumières, dans la stabilité pyramidale des com­ positions , dans les études de profondeur, de perspective et de volume , dans l'élégance raffi­ née des gestes, dans l e jeu féerique de l'animal et du végétal.

Le s six tapisse ries de la Dame à la licorne ont été remarquées pour la pre miè re fois par !'écrivai n et inspec ­ teur de s Mo numents historiq u es Prosper Mérimée en 1841, au châ­ t eau de Bou ssac dans la C reuse, et e lles son t conservée s au musée de Cluny depuis 1882.

D e proven anc e incertaine et d'auteur inconn u, elles ont sans dout e été tissées vers 150 0 pour Jean Le Vista, prési dent de la Cour des aide s à Paris.

D e nombreuses res­ taurations, depu is celle d'Aubu sso n en 1847 jusqu'à celle de 1975 , le ur ont rendu leur éclat primitif.

Leur finesse est extrême (5-6 fils de chaîne au cen ti­ mètre) .

Leur taille varie très légèrement (376 c m sur 4 73 cm pour la plus belle, A mon se ul désit') .. »

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