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La tenture de la «Dame à la Licorne»

Publié le 23/08/2012

Extrait du document

La sixième tapisserie porte en elle-même une conclusion à la riche signification du programme iconographique de la «Dame à la Licorne«. La jeune femme dépose alors délicatement le collier qu'elle a porté jusqu'alors. Au sommet de la tente qui l'abrite est inscrit : «À mon seul désir«. Il faut voir dans cette phrase, l'équivalent du liber arbitrium — le libre arbitre — des philosophes grecs ;c'est à dire «selon ma seule volonté «, celle qui permet ...

« l'élue de son cœur — ce qui ex- pliquerait que la Dame figure sur les six pièces.

En 1883, le rêve s'évanouit.

On identifie alors les armoiries «de gueules à la bande d'azur chargée de trois croissants montants d'ar- gent» tissées sur chacune des pièces, comme celles de Jean Le Viste, grand administrateur du royaume, mort en 1500.

Mais l'affaire connaît de nou- veaux rebondissements ! Le ro- mantisme aidant, on voit dans les attitudes rêveuses de la jeune femme et la mystérieuse inscription «À mon seul désir» de la sixième pièce, le signe que cette tapisserie est un ca- deau, celui que Jean Le Viste destine à sa fiancée à l'occasion de son mariage.

Mais l'héral- dique vient encore froidement démentir l'interprétation repo- sant sur une belle histoire d'amour.

En effet, s'agissant d'un présent de noces, les ar- moiries de la jeune femme au- raient dû apparaître aux côtés de celle de son mari.

11 faut donc s'en tenir au fait que cette tenture est destinée à procla- mer — comme souvent dans la présentation des blasons — la gloire de son propriétaire dont les armes sont tenues par le lion et la licorne figurant sur chacune des pièces.

Bien que l'énigme iconographique révè- le qu'il s'est agi de faire hon- neur au commanditaire, Jean Le Viste, on s'attendrait plutôt à le voir représenté lui-même à l'occasion d'événements parti- culiers ou de services rendus au royaume...

de la Dame actionnant un ins- trument de musique.

L'Odorat est figuré par les fleurs qu'elle tresse et à l'oeillet que respire le petit singe juché à ses côtés.

L'animal familier porte une friandise à sa bouche tandis que la Dame se sert dans un drageoir, il s'agit du Goût.

Quant au Toucher, il est délica- tement évoqué par la main que la jeune femme pose sur la corne de l'animal mythique, tandis que, de l'autre, elle tient fermement la lance des armoiries.

La sixième tapisserie porte en elle-même une conclusion à la riche signification du program- me iconographique de la «Da- me à la Licorne».

La jeune fem- me dépose alors délicatement le collier qu'elle a porté jus- qu'alors.

Au sommet de la ten- te qui l'abrite est inscrit : «À mon seul désir».

Il faut voir dans cette phrase, l'équivalent du liber arbitrium — le libre ar- bitre — des philosophes grecs ; c'est à dire «selon ma seule vo- lonté», celle qui permet de maîtriser ses passions, d'éviter toute soumission à ses sens, Ci-dessous, la tapisserie «Le Goût», l'un des six panneaux de la «Dame à la Licorne» (dimensions : 2,75 x 4,58 mi UN AVIS AUX CHERCHEURS ! Des multiples énigmes qui entouraient la «Dame à la Licorne», il en subsiste au moins deux.

On ne connaît ni l'artiste ayant exécuté la maquette de la tenture ni l'atelier de tissage qui a réalisé la tapisserie.

Le style permet, sans plus de précision, d'y reconnaître la touche d'un maquettiste français.

Aux vues des qualités de l'oeuvre, on peut penser à un atelier de tissage d'une ville du Nord spécialisée dans cette technique.

Reste que la «Dame à la Licorne», exécutée à la fin du XV' siècle, «veut» apparemment continuer de faire travailler nos esprits...

afin de contrôler son aptitude à «vouloir bien faire».

Leçon de morale, donc, cette tenture est un hommage à la sagesse de Jean Le Viste.

Une qualité qui semble l'honorer bien plus que tout haut fait glorieux.

Si bien des mystères ont ainsi été résolus, reste celui que chacun ressent à la vision de cette pièce, les sens toujours en éveil...

Des cinq sens à «mon seul désir» Les cinq premières pièces illustrent les cinq sens.

La jeu- ne femme richement vêtue d'une robe de brocart tend un miroir dans lequel se reflète la tête de la licorne : voici la Vue.

L'Ouïe est signifiée par l'image r ATL AS. »

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