La Danse 1910 Henri Matisse (1869-1954)

Une farandole

Pour se mettre dans le rythme de la danse, Matisse se rendit au « Moulin de la Galette« en bord de Seine, où les gens dansaient tous les dimanches après-midi. En fin de séance ou au milieu, une farandole très gaie entraînait tout le monde. On se donnait la main, et la longue chaîne traversait la salle, «entortillant« ceux qui ne pouvaient suivre, au son de «Et prions Dieu pour ceux qui n'en ont guère ! Et prions Dieu pour ceux qui n'en ont pas !«

De retour chez lui, Matisse composa sa danse sur un panneau de quatre mètres, fredonnant l'air de la farandole. L'importance des couleurs préside à sa composition : «J'étais décidé à mettre des couleurs en surface et sans nuances. Je savais que mon accord musical était représenté par un vert et un bleu (représentant le rap­port des pins verts sur le ciel bleu de la Côte d'Azur), et pour compléter un ton pour les chairs des figures. Ce qui me paraissait essentiel était la quantité en surface des couleurs. «