LA DÉPLORATION DU CHRIST MORT DE Mantegna

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Andrea Mantegna Christ mort, 1500 Si La Chambre des époux de Mantegna est, pour certains, « la plus belle chambre du monde », un chef-d'œuvre de l'art décoratif peint pour Ludovic de Gonzague et sa femme entre 1472 et 1474, et un ensemble unique de fresques, couvrant la voûte, les quatre murs et les embrasures des deux fenêtres à l'é tage noble de la tour nord-est du palais ducal de Mantoue, le Chri st mort, représente, dans sa nudité pauvre et démunie, une œuvre plus célèbre encore en raison de sa formidable force d'express ion.

C'est là une représentation terrible d'un corps mort, ou celle d'un Christ plus homme que Dieu que la mort atteint comme elle nous atteint tous.

Représen tation d'un cadavre qui rappelle ceux d'Enguer rand Quarton et de Matthias Grünewald.

Dans des styles différents.

Cette pein ture puissante est, aussi, une œuvre d'une extrême virtuosité, se situant dans le droit fil de l' enseignement d'Alberti qui exaltait le culte de l'antique et prônait l'imitation de la nature par le biais de la perspective.

L:auteur de cette œuvre intense, exigeante, était un personnage irascible qui se querellait sans cesse avec ses colla borateurs et avec ses voisins, un homme autoritaire, au caractère emporté et follement orgueill eux, d'autre part collectionneur passionné d'objets anciens dont Laurent de Médicis, lui rendant visite en 1466, admira la richesse.

Cette exigence n'empêchait pas Andrea Mantegna d'imaginer pour le marquis Ludovic de Gonzague, qui fut son protecteur à partir de 1460, des décors de théâtre, des dessins de tapisseries et même des services de table, sans compter les por traits, les gravures et une participation active au renouveau du palais.

À Padoue, il deviendra un fam ilier plus qu'un employé des Gonzague, abandonnant la condition d'artisan pour celle de courtisan, percevant un salaire pour son talent, indépendamment des commandes qu'il pouvait obtenir.

Considéré comme le premier peintre renaissant de l'Italie du Nord, Mantegna sut faire la synthèse des apports toscans dans une région encore imprégnée de culture gothique, même si Ve nise avait accueilli Uccello, Ferrare Piero della Francesca et Padoue Filippino Lippi qui, tous, avaient laissé là une forte empreinte.

Sa ville de formati on, comme celle où il acheva sa vie, est Mantoue, cité brill ante, dotée d'une université réunissant un riche milieu humaniste, où Donate llo trav ailla pendant dix ans et où Pétrarque passa les dernières années de sa vie.

Dans l'atelier de Squargione, qui l'accueillit comme élève et qui l'adopta, Mantegna découvrit l'Antiquité à travers les sculptures rapportées par son maître au retour de ses voyages en Grèce.

De là lui vint ce goût pour l'Antiquité qui marqua sa peinture et détermi na sa passion de la collection.

Mantegna fut un artiste précoce qui accueillit les nouveautés venues de Florence avec enthousiasme, emportement, les utilisant à sa manière, vigoureuse et concentrée.

Comme on le voit ici.

Andrea Mantegna, né à Vicence en 1431, mort à Mantoue en 1506, Italie.

Christ mort.

huile sur toile, 81 x 68 cm, 1500.

Conservé à la Pina cothèque Brera, Milan, Italie.. »