La France aux XVIIe et XVIIIe siècles (sculpture)
Publié le 07/05/2012
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En 1708, Botger était parvenu, pour la première fois en Europe, à fabriquer de la porcelaine, qui, jusqu'alors, était importée d'Extrême-Orient. Sèvres devint rapidement le centre de la fabrication de la porcelaine. Des peintres, comme Boucher, fournissaient les modèles. Des sculpteurs, Jean-Baptiste Pigalle (1714-1785) et Etienne Falconet (1716-1791), tous deux élèves des Lemoyne et protégés de madame de Pompadour, travaillèrent pour la manufacture royale de Sèvres. Falconet dirigea longtemps l'atelier de sculpture de la manufacture de Sèvres. Son Pygmalion et Galathée, biscuit d'une grâce délicate, est considéré comme un chef-d'oeuvre. Son oeuvre majeure fut cependant le monument à Pierre le Grand, statue équestre que Catherine II lui avait commandée et qu'il exécuta en Russie...
«
Le château de Versailles, résidence du roi, était le meilleur
exemple des nouvelles conceptions artistiques françaises.
La magnificence était de
mise.
En sculpture, la tendance
visait à introduire les œuvres dans les ensembles architec
turaux .
A l'intérieur du château,
les sculptures remplissaient à la
perfection leur rôle de décoration murale et, dans
les jar
dins,
elles étaient placées à des endroits choisis avec beau
coup de soin.
Tout concourait à l'effet.
ll n'y avait plus
de place pour
les styles personnels, ce qui entraîna une
certaine unité, impossible autrement.
Charles Le Brun régissait l'ensemble des travaux.
Premier
peintre du roi, puis directeur de la manufacture des Gobe
lins et du mobilier royal, il choisissait la forme des meu
bles , dessinait
les modèles des statues, des vasques et des
fontaines .
Les jardins de Versailles, chefs-d' œuvre d'An
dré
le Nôtre (1613-1700), constituaient un décor grandiose
pour
les membres de la cour, car Louis XIV avait le sens
de la grandeur .
Des copies en marbre de statues classiques
voisinaient avec des statues françaises qui en étaient inspi
rées.
Girardon et Coysevox furent
les principaux sculp
teurs choisis par Le Brun .
Très jeune , François Girardon
(1628-1715) fut remarqué
par
le chancelier Séguier et devint son protégé .
Le chance
lier l'envoya à Rome pour parfaire sa formation.
Girar
don fut reçu à l'Académie en 1657.
Sous l'égide de Le
Brun ,
il réalisa nombre d'importantes sculptures pour les
jardins de Versailles , dont le groupe d'Apollon servi par
les nymphes, et celui du Bain des nymphes, ou encore
l'Enlèvement de Proserpine.
On lui doit également les
portraits fidèlement rendus de Lamoignan et d'Arnauld,
entre autres .
Dans
ses œuvres, il créa une sorte d'intermé
diaire entre un calcul
rigoureuX.
des formes et une repré
sentation expressive, vivante, s'appuyant sur la réalité,
dans un classicisme fastueux.
Antoine Coysevox
(1640-1720) est surtout connu par sa
statue en pied de Louis XIV et par
le magnifique buste du
Grand Condé.
ll était
assez indépendant vis-à-vis de Le
Brun, et
ses œuvres annoncent l'esprit du XVIII• siècle,
avec une préférence pour
les aspects idylliques et champê,
tres.
n est l'auteur de plusieurs statues et groupes des jar
dins de
Versailles : La Garonne, La Dordogne, Le Vase
de la guerre , Vénus accroupie, ou encore La Renommée
et Mercure, que l'on peut aujourd'hui admirer à l'entrée
des Tuileries.
ll fit, en outre, de nombreux portraits, par
exemple celui de
La duchesse de Bourgogne en Diane, qui
est conservé au Louvre.
Coysevox seconda aussi Le Brun
dans la décoration de la Cour de Marbre, de la Galerie des
Glaces, du Salon de
la Guerre et du Grand Escalier .
Beaucoup d'autres artistes eurent l' occasion de créer, sous
les directives de Le Brun, des œuvres destinées aux jardins
de Versailles : c'est ainsi que
les frères Marsy réalisèrent
les ensembles d'enfant s, et que les sculptures qui ornent le
Bassin d'Apollon furent confiées à Tubi.
Pierre Puget
(1620-1694) , né à Marseille, travaillait loin de
Versailles et de
ses contraintes.
La vigueur expressive, plu
tôt que l'élégance, transparaît dans
ses œuvres.
ll était un
des rares qui, à l'époque, suivait
ses conceptions, peu en
accord
avec celles de l'Académie.
Son génie produisait des figures
devant lesquelles Le Brun lui-même s'extasiait.
Puget eut, plus tard, la faveur de la cour.
Louvois,
minis
tre de Louis XIV, lui acheta son groupe Persée délivrant
Andromède (voir illustration à la page
262) pour l'offrir
au roi.
Au début du
XVIII• siècle, une réaction se manifesta en
France à la suite des
règles strictes qui avaient été impo
sées sous Louis XIV.
Les lignes perdirent de leur sévérité,
les formes s'adoucirent et le goût devint plus intime.
On
délaissait le grandiose pour se tourner vers l'intimité .
Sous
Louis XV,
le style rocaille se développa, caractérisé par
des
lignes souples et une abondance d'éléments quelque
peu contournés.
La cour n'était plus
le client important qu'elle avait été
sous Louis XIV, mais l'intérêt pour
les .arts s'était ampli
fié parmi le grand public.
Vers 1737 apparurent les salons,
où l'on
se réunissait et où les artistes présentaient leurs
œuvres .
La mode de l'époque demandait des statuettes
qui pouvaient servir de décoration dans
les habitations.
Ci-dessous : Pygmalion et Gal ath ée, d 'Eti enn e Falcone t (1716-1791).
Ce g ro up e est un des nombr eu x mod èles do nt se servit la manu fa ctur e de Sèv res
p ou r fab riq ue r des b iscuits.
Musée des A rts déco ratifs, Par is..
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