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La fuite en Égypte dans la peinture

Publié le 03/10/2013

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La fuite en Égypte de la Sainte Famille a inspiré nombre de peintres. Bien que l'Évangile de saint Matthieu ne mentionne l'événement qu'en une brève phrase, l'imagina¬tion des artistes, puisant dans les récits fabuleux de la littérature apocry¬phe, a enrichi et déve¬loppé le thème, le modu¬lant au gré des préoccu¬pations esthétiques et religieuses de deux mille ans de christianisme.

n'est en Égypte, alors que ‘...,‘Yahvé remettait les Tables de la Loi à Moïse sur le mont Sinaï, que les Hébreux cédè-rent à la tentation de l'idolâ-trie et fabriquèrent le veau d'or. Depuis lors, la terre des pharaons est restée pour les juifs comme pour les chrétiens le « pays des faux dieux «, et les prophètes de l'Ancien Tes¬tament ont multiplié les im¬précations contre les idoles. « Voici, l'Éternel chevauche une nuée rapide, il vient en Égypte, et les idoles d'Égypte tremblent devant lui «, écrit Isaïe.

« de Marie, puis la vie de Jésus jusqu'à la Résurrection, !'As­ cens ion et la Pentecôte.

La scène de la fuite en Égypte, entre le massacre des inno ­ cents et la présentation au temple , y acquiert une inten­ sité jusque-là inconnue .

Le personnage central et le mo­ teur de l'action est la Vierge , volontaire, le regard tendu vers l' avant, montée sur un âne au pas décidé et accom­ pagnée de jeunes gens que certains prétendent être ses fils nés d'un précédent maria­ ge .

Le paysage épouse l'ac­ tion, la décl ivité de la mon ­ tagne à l'arrière -plan accom ­ pagnant le pas de l ' animal et accentuant le dynamisme de la scène .

Un siècle et demi plus tard, vers 1451, Fra Angelico vide le tableau de ses figurants, ar­ rondit les éléments du paysa ­ ge, auquel il donne une pro­ fondeur absente des icônes byzantines, dont il est comme Giotto l'héritier.

Sa Vierge ap­ partient au type Eleousa, « la Miséricordieuse » ou « la Ca­ ressante », qui tient sa joue contre celle de l' Enfant .

Sur la banderole qui surplombe la scène est inscrit un verset du psaume 55 : «Je fuirai loin / J'irai loger dans le désert » , tandis que celle qui est en des­ sous porte la phrase de l'Évan­ gile de Matthieu : « Prends l'enfant et sa mère et fuis en Égypte .

» L'ombre qui s'accen ­ tue sur la droite du tableau symbolise la mystique du pas­ sage par l'obscurité afin de rena î tre , ici le christianisme s'enfonçant au pays des idoles et des démons avant d'en triompher .

En 1503, dans une enlumi­ nure des Grandes Heures d'Anne de Bretagne.

le minia­ turiste français Jean Bourdi­ chon bouleverse l'ordonnan­ ce habituelle des personnages en représentant la Sainte Fa ­ mille avançant face au specta­ teur .

Cette nouvelle mise en scène sera reprise par Le Tin­ toret et Rembrandt, et plus tard par l'italien Malatesta, qui en 1862 donne une vision romant ique de Joseph et Ma­ rie se détachant sur un ciel empourpré par le soleil cou-. »

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